Journal d'Emily #10

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Je n'ai pas arrêté d'appeler ma mère du week-end. Je voulais savoir comment elle allait, où elle comptait aller, dans combien de temps et je voulais surtout savoir si elle comptait lui pardonner. Mais ce qu'elle me dit m'a encore plus enfoncée dans mon moral.


"Ton père ne veut plus de moi à la maison. Après que tu sois partie, il m'a avouée qu'il ne comptait pas finir sa vie avec moi de toute façon et que c'était mieux qu'on ne se revoie jamais." J'en apprends encore un peu plus sur les gens et les mensonges. Et j'en apprends plus sur mon propre père. En fait, je pense que je ne le connaissais pas, du fait qu'il avait ces arrières-pensées tout ce temps, mais qu'il les cachait toujours.

J'essaie de repousser cette idée de ma tête, encore une fois, pour ne pas craquer à nouveau. J'ai dû rentrer à l'appartement tard samedi soir, après avoir fait le tour de la ville pour me changer les idées. Liam était debout quand je suis arrivée, dans la cuisine. Il s'est levé en me voyant rentrer, mais je l'ai ignoré et suis montée directement dans ma chambre. Je n'avais pas besoin d'une engueulade de plus, qui allait sûrement arriver si on commençait à parler.

J'ai mis du temps à m'endormir et ai pensé à appeler Luke plusieurs fois, en y renonçant tout le temps. J'ai écrit et effacer plusieurs SMS qui lui étaient destinés sa s jamais les envoyer parce que, d'une part : il devait sûrement dormir à trois heures du matin, et d'autre part : lui rappeler les horribles choses que mon père a faites me ferait sûrement craquer.

J'ai donc pris sur moi pour attendre lundi, en retournant en cours.

- Ils vont divorcer tu crois ? me demande mon ami en frottant son bras sorti du plâtre.

Je me contente de hocher la tête. Je n'arrive toujours pas à avaler cette nouvelle et le dire à haute voix serait bien trop douloureux.

- Tu aurais pu m'appeler ou venir chez moi après ça !

- Tu étais avec Danielle Hill, je ne voulais pas vous déranger, réponds-je avec un goût amer dans la bouche.

- Non, ce n'est pas une excuse, tu sais très bien que je laisserais tomber tout le monde pour toi.

A la tête qu'il fait, je comprends qu'il a laissé les mots s'échapper tous seuls de sa bouche. Peut-être qu'il ne les pensait pas, ou alors que c'était quelque chose de personnel qu'il n'aurait pas eu envie de partager ; mais je n'ignore pas les frissons et la chaleur que ces mots ont procurés dans la totalité de mon corps. Je me rends compte que j'ai rapproché ma tête de la sienne, mais me résigne et l'enlace à la place, les bras autour de son torse.

Le léger soupire qu'il laisse sortir me dit qu'il est déçu, mais il enroule ses bras autour de moi en retour. Je ne sais pas pourquoi j'hésite autant, mais je me sens un peu coupable de m'intéresser à lui seulement maintenant alors qu'il m'a convoitée pendant presque quatre ans. Il est adorable et je n'ai pas envie de jouer avec ses sentiments.

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