Chapitre 29

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Voilà plusieurs mois que le roi Harald a débarqué à Kattegat. Après être rentrée chez moi, voilà que je reviens à Kattegat. Nous devrions bientôt repartir pour Paris. Lorsque je descends de mon navire, j'entends Bjorn demander :

« Harald, combien tu as d'hommes et de bateaux ?

-J'ai vingt bateaux, répondit-il. Et à peu près 600 combattants. Comme je l'ai dit à Ragnar, je n'ai qu'un petit royaume pour l'instant.

-Quand vont-ils arriver ? Questionna Bjorn.

-Je pense qu'ils ont déjà pris la mer, avoua Harald. Mon frère, Halfdan les commande.

-Et ton frère, il est comme toi ? Demanda Bjorn.

-Non, répondit Harald. Lui, il est bien pire.

-Pire que toi doit à la fois être compliqué et très simple, interviens-je.

-Freyja, me salua Bjorn.

-C'est le pire de nous deux, précisa Harald en riant.

-Tu as de très grandes ambitions, remarqua Bjorn.

-Pourquoi est-on sur Terre ? Interrogea Harald. À part pour essayer de se couvrir de gloire au combat, comme l'a fait ton père. Et toi n'est-ce pas ce que tu veux aussi, Bjorn Lothbrok ? Sois honnête.

-Tu ne sais rien de moi, informa Bjorn. Et la gloire au combat ne suffira pas à faire grossir ton petit royaume. »

Merci Bjorn de l'humilier ainsi. Ça fait du bien.

Plus tard dans la journée, je marchais avec Bjorn dans Kattegat. Nous parlions quand Harald nous appela : « Bjorn Côtes-De-Fers vient partager ma table. Et toi aussi Freyja. ». Bjorn le rejoint. Je le suis. Je m'assois et précise :

« C'est Jarl Freyja. Nous ne sommes pas amis.

-Je suis désolé, Jarl Freyja. Mais nous devrions parler tous les trois, dit Harald. Vous vous méfiez de moi.

-Je n'ai pas de raisons de t'accorder ma confiance, railla Bjorn. Tu m'as fait part de tes ambitions.

-Le fait que mes ambitions se réalisent ou non ne dépend pas de moi, avoua Harald. Comme tu le sais.

-Car je peux m'assurer de ton échec, dit Bjorn.

-Jamais je ne te donnerai quelque raison que se soit de me tuer, assura Harald.

-Ca n'est pas à toi d'en décider, affirma Bjorn. Je peux voir une raison où d'autre n'en verrai pas. Nul ne le sait.

-Pour l'instant, en tout cas, on est tous allié, rappela Harald. Et on va aller ensemble à Paris.

-Le fait que l'on soit tous les deux des alliés de Ragnar ne signifie pas forcément que nous soyons alliés l'un à l'autre, raillai-je. Ton petit royaume peut se faire attaquer par mon pire ennemis, je ne t'aiderai même pas.

-Peu importe mais vous et moi allons combattre côte à côte non ? Demanda-t-il. Vous et Ragnar avez besoin de mes guerriers et de mes navires. »

Bjorn et moi nous levons pour partir quand Harald déclare : « J'ai hâte d'être à Paris, Bjorn Côtes-De-Fers. J'ai grand hâte. Nous allons écraser cette vermine chrétienne. Ils n'ont encore rien vu ! Nous sommes les maîtres aujourd'hui ! Vous êtes d'accord ? ». Ses guerriers l'acclament. Il redemande : « Vous êtes tous d'accord ? ». Ses guerriers l'acclament de nouveau. Bjorn et moi partons. Je lui chuchote :

« On est d'accord, on ne lui fait pas confiance en plus de ne pas l'aimer mais faut l'avouer. Il porte bien son nom.

-Comment ça ? Demanda Bjorn. Belle chevelure ?

-Ses cheveux, c'est une tuerie, dis-je tout bas. Mais on ne lui dit pas. Il ne faut pas qu'il le sache. »

Bjorn lâcha un rire avant de s'éloigner.


Le lendemain, le frère de cette belle chevelure débarqua à Kattegat. Je me trouvais avec Ragnar. On s'amusait à jeter des couteaux sur un bouclier. Les deux frères arrivèrent jusqu'à nous. Harald appela :

« Roi Ragnar ! Je te présente mon frère, Halfdan. Halfdan, l'illustre roi Ragnar.

-C'est... commença Halfdan. Un grand honneur. Quand partons-nous pour Paris ?

-Tu sembles impatient de te battre, remarqua Ragnar.

-Oui c'est vrai, avoua Halfdan. Pas seulement pour le plaisir mais pour la beauté de la guerre. »

Voyant que nous ne disions rien, il ajouta :

« Surtout contre des Chrétiens. Je hais les Chrétiens. Au nom d'Odin j'aimerais tous les massacrer.

-Tu auras très bientôt l'occasion d'en tuer un grand nombre, dit Ragnar. Une fois que nous serons à Paris. »

Ragnar lança ses trois couteaux dans le bouclier. Harald dit à son frère : « Allez viens. ». Halfdan me fixa un moment avant de suivre son frère.

Le soir, lors du festin, quand Floki entra dans le grand Skali, le silence tomba sur la foule. Harald et son frère l'accueillir, lui et Helga, à leur table.


Durant l'après-midi, des enfants jouaient sur la place. Siggy, encore un peu timide, les regardait simplement. Floki amena Ivar pour qu'il puisse jouer aussi. Il essayait d'attraper la balle mais était trop petit. Une fillette lui passa. Un petit garçon lui arracha la balle des mains. Floki lui prend et la lance à Ivar. Un autre petit garçon tente de lui arracher des mains aussi. Ivar prend une hache et la plante dans la tête de l'enfant. Ils se mirent tous à hurler et partirent en courant. Ivar hurla aussi. Sa mère accourut et lui chuchota : « Non, n'ait pas peur. Ce n'est pas ta faute Ivar. Ne t'inquiètes pas, tout va s'arranger. ». Elle prit son fils dans ses bras et l'emmena. Helga et moi étions accroupies auprès de l'enfant. Il était mort. Je le souleva et l'emmena loin de la foule. J'allai jusque dans la forêt où je l'enterrai. Lorsque j'entendis du bruit derrière moi, je me retournai et prenant mon arc. Je trouvai le frère de Harald. Je lui demandai :

« Qu'est-ce que tu fais là ?

-Je t'ai vu partir avec ce corps, répondit-il.

-Tu n'as pas à être là, préviens-je.

-Pourquoi ? Questionna-t-il. Sinon je subirai le même sort.

-Ne me tente pas, raillai-je.

-Je m'appelle Halfdan, dit-il. Je suis le frère du roi Harald.

-Je sais très bien qui tu es, crachai-je.

-Je le sais, avoua-t-il. Je disais simplement cela pour savoir comment tu te nommes.

-Toi et ton frère n'êtes pas les bienvenus ici, raillai-je. »


 Puis je partis.

La GuerrièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant