Chapitre 3

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Au petit matin, je suis allée en forêt ramasser du bois pour commencer à construire ma maison.

En fin d'après-midi, après avoir attrapé un lapin. Je retourne sur le bord de la falaise avec tout le bois que j'ai pu trouvé. C'est à ce moment que j'aperçois enfin des drakkars apparaître à l'horizon. Je laisse tomber le bois que je ramenais et cours jusqu'au port.

J'arrivais alors que les guerriers déchargeaient les drakkars. En trouvant mon père, je lui saute dans les bras. En voyant le lapin que j'avais encore dans les mains, Leif mon demande en riant :

« Mais qu'est-ce que c'est que ça ?

-Un lapin, répondis-je. Je viens de l'attraper.

-C'est un très beau lapin, me félicite mon père. On le mangera ce soir. »

D'un coup, la réalité me revient en pleine face. Comment vais-je expliquer à mon père que durant son absence je n'ai ni dormi, ni manger à la maison ? Je suis tirée de mes pensées par la voix de la harpie qui résonne derrière mon dos. Mon père la prend dans ses bras et ne la quitte plus. Cette vision me dégoûte de plus en plus chaque jour et je n'ose toujours pas dire à mon père ce qu'il se passe quand il n'est pas là. Tout le monde suit Ragnar victorieux jusqu'au grand Skali où il présentera son butin au Jarl sauf moi. Je m'asseois sur le bord du ponton et regarde l'horizon.

Quand plus personne n'est là, un homme s'asseoit près de moi. Il me demande : « Freyja Eradottir, pourquoi n'es-tu donc pas avec ton père ? D'habitude, tu le suis partout comme son ombre.». Je me retourne vers lui et vois qu'il s'agit de Torstein, un ami de mon père. Je lui réponds :

« Son ombre a arrêté de le suivre y'a plusieurs jours.

-C'est vrai que tu n'étais pas là, affirma-t-il. Pourtant tu aurais pu. Il n'y avait aucun danger. On aurait même pu prendre un nourrisson.

-Ce n'est pas moi qui ait décidé de ne pas venir, avouai-je. Bien au contraire.

-Ton père t'emmènera pendant le prochain raid, promit Torstein. Il nous l'a dit. Il regrettait même de ne pas t'avoir emmené. Ne lui dit pas que je t'ai dit ça.

-Tu sais Torstein, commençai-je. Mon père m'a déçu en ne m'emmenant pas avec lui. Tellement déçue que je n'ai pas dormi une seule fois à la maison depuis que vous êtes partis.

-Où as-tu dormi ? Demanda Torstein.

-En haut de la falaise, répondis-je. J'ai même « commencé » à construire une maison tellement j'étais déçue.

-Autant que ça ? Rit Torstein. J'aimerais bien voir à quoi elle ressemble.

-Pour l'instant, je ne l'ai pas encore commencé, avouai-je. J'ai simplement préparé le terrain. Mais quand je l'aurais terminé, si je la termine, je te promets de te la montrer, à condition que tu n'en parles pas à mon père. Sinon, je lui dis ce que tu m'as demandé de ne pas lui dire.

-Conclut, dit-il en me serrant la main. On devrait rejoindre les autres. »

J'acquiesce. On se relève du ponton et partons en direction du grand Skali.

Quand nous entrons dans le grand Skali, Torstein nous emmène sur le devant de la foule, près de mon père qui nous regarde bizarrement lorsque nous arrivons, tandis que Ragnar s'adressait à l'assemblée :

« ...On en a capturé plusieurs pour les vendre comme esclaves. Je suis persuadé qu'il existe d'autres endroits aussi riches en Angleterre. Et d'autres pays, vers l'Ouest, qui regorge de tels... Trésors. Et les rapporter ici, profitera à tous.

-Comment as-tu trouvé l'endroit qui recèlait toutes ces richesses ? Demanda le Jarl en se levant. Quand tant de braves, avant toi, ont échoué.

-Mon Seigneur, commença Ragnar. Nous avons eu plus de chance... Que d'autres. Thor nous accompagnait. »

La GuerrièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant