La Guerrière

Chapitre 46

Après plusieurs jours de voyage, j'arrive en toute hâte dans le Götaland. Mon territoire n'étant pas en Norvège, je ne devrais pas avoir trop de problème avec Ivar. Bjorn, Lagertha, Ubbe et tous les autres sont, pour l'instant, ici mais ils devront bientôt partir. Ivar viendra sûrement ici en premier pour les chercher. Le temps qu'ils reprennent des forces et des vivres et ils repartiront. Je ne sais pas où ils iront se cacher.

Dès le lendemain, Lagertha, Bjorn et Ubbe sont partis. Eux-même ne savent pas où ils vont se réfugier. Lorsque Bjorn me prend dans ses bras, je lui promets :

« Je vous enverrai autant de vivres que possible. Frida vous les amènera.

-Comment vous nous trouverez ? Demanda Ubbe en s'approchant.

-On finit toujours par se retrouver, disons Bjorn et moi en même temps. »

Bjorn m'embrasse sur le front avant que je ne prenne Ubbe dans mes bras. Je fais de même avec Lagertha et Torvi puis ils partent. Je ne sais pas quand je les reverrai. J'espère simplement que ce sera avant d'aller au Valhalla.

Dans les jours suivants, Hvitserk et un groupe de guerriers arrivent dans le Götaland. Après s'être fait annoncé, il entre dans le Skali. Alors que le groupe s'arrête après être entré, Hvitserk continue de s'avancer vers moi. Rapidement, des gardes s'interposent. Je les calme d'un geste de la main avant de demander :

« Hvitserk, que t'envoie me dire Ivar ?

-Comme tu dois t'en douter, commence Hvitserk. Il cherche Lagertha et Bjorn. Et si au passage il tombe aussi sur Ubbe, il le prendra aussi. Il veut simplement que l'on s'assure qu'ils ne sont pas ici.

-Je vais te simplifier la tâche, répliquai-je. Ils ne sont pas ici. Nous savions que vous viendriez ici. Ils ne sont pas bêtes.

-Permets-tu que l'on vérifie ? Questionne Hvitserk.

-Je TE permets de vérifier, répondis-je. Mais pas eux. Je n'ai pas envie que ma demeure soit retournée pour rien par des brutes qui ne servent à rien. Veux-tu que je t'accompagne dans tes veines recherches ?

-Non, ça ira, railla Hvitserk. Je te crois.

-Combien de temps vas-tu rester ? Interrogeai-je.

-Nous repartirons d'ici demain, avoua Hvitserk.

-Préparez-lui une chambre, ordonnai-je.

-Merci, sourit timidement Hvitserk.

-En revanche, repris-je. Eux, dormiront ailleurs. Je te fais une faveur car tu fais, d'une certaine façon, parti de ma famille mais pas eux.

-Ils dormiront où tu voudras, dit Hvitserk.

-Erika, montre-leur où ils dormiront s'il-te-plaît, demandai-je. »

Après un signe de tête pour acquiescer, elle les fit sortir du Skali. J'entraîne Hvitserk à la table avant de questionner :

« Tu leur en veux vraiment ?

-A qui ? Interrogea-t-il en mangeant.

-Bjorn, Lagertha, répondis-je. Ubbe...

-Pourquoi tu me demandes ça ? Questionna-t-il.

-Je t'ai vu pendant la bataille, expliquai-je. Face à Ubbe. Tu l'aurais laissé te tuer ?

-Je n'ai rien contre Ubbe, avoua-t-il. Mais contrairement à Ivar, il peut se débrouiller seul.

-D'ailleurs, repris-je. Comment va Ivar ? Il m'en veut ?

-Ivar va très bien même s'il est un peu vexé que Lagertha ne soit pas encore morte, raconta Hvitserk. En ce qui te concerne, je n'en sais rien. Il ne veut jamais parler de toi. Je pense que ça lui a fait mal le fait que tu ne prennes pas son parti.