Chapitre 42

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Sur des dromadaires, nous traversons le désert. Il fait affreusement chaud. La chaleur est insoutenable pour nous, Vikings. Le voyage est long, très long. Et le silence règne en maître. Nous finissons finalement par arriver à un camp en plein milieu du désert. Nous nous arrêtons quelques secondes pour l'observer avant de nous y rendre. Nous descendons des dromadaires quand un homme vient nous accueillir. Il dit quelque chose à Euphemius avant de continuer :

« Qu'Allah soit loué, votre voyage s'est bien passé. Je vous en prie, entrez sous la tente et mettez-vous à votre aise. L'Emir va venir vous rejoindre. Veuillez déposer vos armes. »

Euphemius commence par donner son arme et ses soldats l'imitent. Je jette un regard à Bjorn qui me fait discrètement non de la tête. Bjorn sait très bien où est caché mon couteau et que celui-ci ne me quitte... Presque jamais. D'un côté, ils ne le trouveront jamais, à moins que je ne leur montre. Mais s'ils le trouvent, il se peut que j'en meurs. Espérons qu'ils ne le trouvent jamais.

Sous la tente, on nous sert à boire quand un homme parle. Kassia se prosterne devant lui avant que tout le monde ne l'imite. Il doit être Ziyadat Allah. Nous faisons de même. Il parle à Euphemius, puis à Kassia avant de nous dire dans notre langue : « Des hommes du Nord, bienvenue chez moi. Bienvenue dans le désert. Le désert est ma mère et mon père. ». Nous sommes surpris qu'il nous parle dans notre langue mais Bjorn lui répond :

« La mer est ma mère.

-Mais pas votre père ? Demande l'homme.

-Non, dit Bjorn. Odin est mon père. Il est notre père à tous.

-Allah est bon, explique l'homme. Et Mohammed est son prophète. Mais il y a d'autres prophètes. Nous le reconnaissons. Tu es Bjorn Côtes-De-Fer ?

-Oui, acquiesce Bjorn.

-La célébrité voyage loin, avoue l'homme. Et eux ?

-Freyja Eradottir, commence Bjorn. Halfdan le Noir et Sinric le Vagabond.

-Nous avons entendu parler de votre voyage, informe l'homme.

-Comment se fait-il que vous parliez notre langue ? Demande Bjorn.

-Ca n'a rien d'étrange, sourit l'homme. J'ai maintes fois rencontré des Vikings roux venus de l'Empire Kievia. J'ai le plaisir de les présenter à l'Empereur.

-Pourtant, n'êtes-vous pas l'ennemi de l'Empereur ? Interrogea Halfdan.

-Mais non, pas du tout, s'étonne l'homme. Pourquoi ? Pourquoi souhaiterai-je un tel ennemi ? »

Nous nous retournons tous vers Euphemius. Ziyadat Allah explique : « Il vous faut comprendre que vous êtes ici dans un monde où les us et coutumes sont différents. Si vous voulez mon conseil, ne cherchez pas au-delà des apparences. C'est la meilleure chose à faire. Bon, si nous faisions un peu de commerce. Pouvez-vous me fournir en fourrures, en épées, en faucons, en peaux d'ours, en viande de baleine et en esclaves car les vôtres sont les meilleurs. Tout le monde sait ça. Nous, Arabes, sommes fiers de notre sens de l'hospitalité alors, si je peux faire quoi que ce soit pour rendre votre séjour plus agréable, ou plus divertissant, je vous en prie, n'hésitez pas à me le dire. ». Je pense qu'Euphemius va avoir des problèmes. Je croirais plus Ziyadat Allah. J'ai plus confiance en lui qu'en Euphemius.


Nous étions sous une tente à nous prélasser. Halfdan et Bjorn fumaient quand Sinric arriva avec deux femmes en annonçant : « L'Emir offre un cadeau à chacun de vous. Celle-là est pour vous. Et celle-là, est pour vous. Quant à vous, Freyja, l'Emir souhaiterait vous voir. ». Je regarde Halfdan qui me fait non de la tête. Je me retourne ensuite vers Sinric avant de demander :

La GuerrièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant