Chapitre 12

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Après une journée de marche, nous arrivions devant une énorme ville saxonne. Ragnar demanda :

« Quelle est cette ville ?

-C'est une grande église chrétienne, remarqua Athelstan. Une cathédrale. Vu sa taille ça pourrait être Winchester.

-C'est un lieu important ? Questionna Ragnar.

-C'est là que saint Birinus est enterré, expliqua Athelstan. C'est une ville qui accueille beaucoup de pèlerins.

-Alors il y aura beaucoup de trésors, suggéra le roi Horik.

-Oui, rit Athelstan. Oui, il y aura des trésors. »

Leprêtre que je connaissais a beaucoup changé. On pourrait presque croire qu'il a renié son faux Dieu. Nous nous mettons en route pour cette ville.

Alors que nous nous approchions à pas de loup de la ville à travers les champs, nous entendions les cloches de la ville sonnées. Nous ne sommes pas dimanche. Elles ne devraient pas sonner. Quand nous arrivons, tout est désert jusqu'à que des soldats saxons sortent de nul part et nous attaquent. Ils étaient peu par rapport à nous. Nous avancions doucement dans la ville tuant tous les soldats que nous croisons. Devant l'église, des cavaliers nous attaquent. J'en tue un en lui tirant une flèche. Torstein en tue un autre de la même manière. Un troisième arrive. On se prépare tous les deux à le tuer mais il le fait avant moi. Il tourne enfin sa tête vers moi avec un sourire dessiné sur les lèvres. Je commence à m'avancer vers lui mais Ragnar m'arrête et me chuchote : « Arrêtez vos combats de coqs. Vous vous entre tuerez après l'attaque. ». Je soupire en regardant Torstein qui souriait toujours en me fixant. Ragnar me dit : « Plus tard. ». Je retourne à ma place. Il sourit toujours. Je ne peux plus voir sa tête, elle me sort par les yeux. Si je le tuais maintenant, pendant l'attaque, personne le saurait, personne. Le pauvre, c'est moche, un chrétien l'a tué. Oh, il va nous manquer ce petit fumier. Il me manque déjà. J'allais, avec deux hommes, ouvrir les portes de la cathédrale quand Torstein dit : « C'est peut-être un piège. ». Mais qu'est-ce que ça peut lui faire ? Au pire, ça sera moi qui sera tuée pas lui, pourquoi il se plaint ? À sa place, je l'encouragerais. Le roi Horik ordonna : « Les boucliers ! ». Je me plaçai en arrière. Le désavantage de préférer l'arc comme arme est que je me retrouve toujours avec Torstein. C'est lui qui m'avait appris quand j'étais plus jeune. Lui, l'arc, Ragnar, l'épée et mon père, la hache. Désolée Père. La hache est l'arme que je préfère le moins. Torstein était monté sur l'énorme roche au centre de la place. Deux guerrières me firent montées sur un bouclier pour me surélever. Les autres nous couvraient. Quand les portes furent ouvertes, il n'y eut aucun mouvement. Je m'exclame en descendant du bouclier : « Tout ça pour ça ! Ça valait bien la peine de se donner autant de mal. Il n'y a pas de danger pour des guerriers là-dedans. » terminai-je en entrant dans la cathédrale. Voyant que j'entrais sans encombre, Ragnar donna l'autorisation d'avancer. La cathédrale est totalement vide. Le roi Horik demanda :

« Où sont les habitants ?

-Et où est le trésor ? Questionna Floki. Il avait dit qu'il y aurait des trésors. Pourquoi crois-tu tout ce qu'il raconte ? Alors il est où ?

-Devant nous, indiqua Athelstan. »

Tout le monde s'y précipita mais il n'y avait rien. Le roi Horik s'exclama :

« Quoi ! Ça ! Y'a rien de valeur. C'est une table en bois sans rien dessus.

-Vous vous m'éprenez roi Horik, sourit Athelstan. Le trésor est là, juste sous vos pieds. »

Trois guerriers poussèrent l'autel et on pu découvrir la trappe qu'il cachait. Floki la cassa. Le roi Horik ordonna : « Enlève les planches. ». Une fois fait, ils découvrirent des coffres. Le roi Horik s'exclama en riant : « T'avais raison ! ». Je sortis à l'extérieur. Les guerrières me suivirent. L'une d'elle demanda :

« Le groupe aura-t-il une part du trésor ?

-Avant je t'aurais dit oui sans hésiter, expliquai-je. Mais maintenant, je n'en ai aucune idée. De toutes façons, avant de s'enrichir, nous devons gagner la confiance et la protection de Ragnar. Si vraiment ils nous laissent une part du trésor, elle sera minuscule.

-On pille une ville et nous n'aurons rien, constata Thora.

-On n'aura pas rien, répliquai-je. Faites le tour des habitations environnantes sans trop vous éloignez. Prenez ce qui peut être utile au groupe. Et si jamais vous trouvez ne serait-ce qu'une pièce d'or, cachez-là avant de sortir. Ne montrez pas qu'il y a peut-être de l'or dans les maisons. Faites attention à vous. »

Les guerrières acquiescèrent avant de s'éparpiller dans la ville.

De retour au camp, les guerrières se regroupent à l'écart. Thora demanda :

« Vous avez trouvé beaucoup de choses ?

-Des capes, de la vaisselle en bois, des armes et quelques bibelots en or, récapitula Ingrid.

-La plupart des guerriers de notre bateau sont morts, dit Thora. Ils étaient tous vieux. Ragnar nous a donné la brebis galeuse de ses navires, espérant sûrement qu'on coule.

-Il reste exactement combien de guerriers encore en vie de votre navire  ?Demandai-je.

-Une petite dizaine, répondit Thora.

-Ils ne rentreront pas sur ce navire, avouai-je. Nous en prenons possession, discrètement. Caché tout à l'intérieur... »

Je fus coupée par Thora qui se raclait la gorge. Quand je l'interrogea du regard, elle leva les yeux derrière moi. Je me retrouve et vois Torstein. Qu'est-ce qu'il me veut encore ? Je lui dis :

« Le camp c'est par là-bas. Tu nous laisses tranquille.

-Il faut qu'on parle, Freyja, avoua-t-il.

-Vas-y, je t'écoute, dis-je en croisant mes bras sur ma poitrine.

-Seuls, ajouta-t-il.

-Pourquoi ? Demandai-je. Qu'est-ce qui te dérange ? Tu n'aimes plus être entourer de femmes ?

-Laisse tomber, Rollo avait raison, dit-il en partant. »

Alors qu'il partait, je quitte le groupe et le rejoint. Je lui demande :

« En quoi Rollo avait raison ?

-Il avait raison sur le fait que je t'ai absolument tout donner, que tu as pris tout ce que tu voulais et que quand tu n'as plus eu besoin de moi, tu es partie ! Cria-t-il. Ragnar m'a dit que c'était à cause de lui que tu es partie mais je sais que c'est faux. Sinon jamais tu ne serais revenue.

-Je n'ai jamais voulu revenir, avouai-je. Seulement, ce n'est pas moi qui décide. Le Jarl que je sers m'a demandé de venir à Kattegat pour participer au raid et essayé de former une alliance avec Ragnar.

-Qui est ton Jarl ? Demanda Torstein calmement.

-Je n'aurais déjà pas dû te dire ça, tu veux que en plus je te dise avec qui je partage mon lit ? Raillai-je. »

Il fut soudainement surpris que je parle de ça. Il finit par retourner au campement.



 Le lendemain matin, nous eûmes la visite d'un prêtre saxon au campement. Il était venu accompagné de quelques soldats. Rien de bien menaçant pour nous. Il commença à parler. Ragnar lui répondit en se moquant. Pendant que le prêtre parlait, un homme qui l'accompagnait louchait un peu trop sur notre campement. Le roi Horik le vit aussi. Alors que le prêtre parlait, Ragnar jouait avec sa tenue. Ce dernier finit par faire le signe de croix au prêtre et le laissa partir. Le roi Horik arrêta l'homme qui accompagnait le prêtre et lui trancha la gorge. Le prêtre s'enfuit en courant ayant du mal à remonter sur son cheval. Horik continuait de massacrer le cadavre de l'homme.

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