Chapitre 55, part 2

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J'entre dans une salle tout en or comme le reste du palais. D'immenses tablées se dressent devant moi où des milliers de guerriers festoient. Je lève la tête et je peine à voir le plafond. Mais je peux tout de même percevoir le scintillement des boucliers dorés qui forment le toit. Sur les côtés, les murs sont recouverts de portes, sûrement les six cent quarante. Alors que j'admirais la halle, un homme s'avance vers moi et me salue :

« Bonjour Freyja.

-Bonjour Père, souriai-je avant de le prendre dans mes bras.

-Je suis heureux de te revoir, avoue mon père.

-Moi aussi, répondis-je. Tu m'as manqué. La vie a été quelques fois compliquée sans toi.

-Ne t'inquiètes pas, me rassure mon père. À partir de maintenant, nous serons toujours ensembles. Viens, je te fais visiter. »

Mon père me prend par les épaules et m'entraîne dans la halle. Il commence :

« Tous les jours, Andhrímnir nous prépare Saehrímnir.

-Andhrímnir est le cuisinier non ? Demandai-je.

-Oui, affirma mon père. Et Saehrímnir est le sanglier que nous mangeons tous les jours. Heidrun nous donne son lait pour que nous puissons boire.

-Vous buvez du lait à longueur de journée ? Questionnai-je peu convaincue.

-C'est de l'hydromel, rassura mon père avec un sourire. Tous les matins, nous nous habillons et revêtons notre armure pour aller combattre dans le pré d'Odin. Nous nous entre-tuons tous sans crainte car à l'heure du premier repas, nous ressuscitons pour revenir dans la halle à cheval et assister au banquet, qui dure tout le reste de la journée.

-Tous les jours la même chose, soupirai-je.

-Nous attendons tous le jour où sortant par les six cent quarante portes du Valhalla, nous combattrons dans une dernière guerre contre Loki, Fenrir et de nombreux autres ennemis, lors du Ragnarök.

-Que faites-vous à cette heure de la journée ? Demandai-je.

-Nous sommes en plein banquet, annonça mon père. Viens t'asseoir. »

Je m'assois à ses côtés. Il prend une cuisse de sanglier dans son assiette, en croque un bout et me questionne :

« Ta vie a-t-elle été heureuse ?

-Je pense que oui, avouai-je. Je n'avais pas à me plaindre. J'ai combattu, je me suis mariée, j'ai eu des enfants... C'est tout ce que je voulais.

-Comment s'appelle ton mari ? Interroge mon père.

-Halfdan, soupirai-je.

-Est-il mort ? Demanda mon père.

-Oui, répondis-je. Il y a quatre ans.

-Tu dois avoir hâte de le retrouver, suppose mon père.

-Oui, soufflai-je. Il n'a jamais pu voir sa fille. Je regrette de l'avoir laissé aussi jeune, seule dans le Götaland.

-Torstein m'a dit que Ragnar t'avais faite Jarl du Götaland, avoua mon père. Il espère aussi te revoir. Il m'a aussi dit qu'il t'aimait, que vous avez vécu ensemble avant sa mort.

-On devait avoir un fils ensemble, informai-je. Quand j'ai accouché de lui, quelques jours après la mort de Torstein, lui aussi était décédé.

-Torstein me l'a dit, dit mon père. Quelques jours après son arrivée, Frigg est venue le voir avec votre fils. Il était triste de le retrouver aussi tôt.

-J'ai eu un autre fils avec Halfdan, repris-je. Il s'appelle Erik. Il te ressemble beaucoup. »

Mon père sourit avant de demander :

« Et ta fille ? Comment s'appelle-t-elle ?

-Evy, répondis-je. »


 Nous avons continuer de discuter tout le reste de la journée en buvant de l'hydromel et mangeant du sanglier.

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