Strange(R)

5. Voyage de l'âme

Je suis devant un lac, avec le soleil qui se couche, le ciel est dans un dégradé de rouge et d'orange, je me lève, ferme les yeux et ouvre les bras pour profiter de la brise légère et rafraîchissante. Comme c'est agréable, je réouvre les yeux et me retourne il y a un chalet pas très grand à vue d'œil il doit juste avoir une chambre, une salle de bain , la cuisine et le salon ne doivent former qu'une pièce, je m'approche et frappe à la porte, personne ne répond j'ouvre la porte et une odeur horrible vient me frapper au visage, je sens que je vais vomir. Je place le col de ma tunique sur le nez, je pense que ça ne sert pas à grand-chose mais mon parfum camoufle un peu l'odeur on dirait qu'il y a un corps en décomposition ici. A penser ça j'ai une vague de stress me travers suivi par la peur; sur quoi je vais tomber? Un animal ou un humain. J'avance vers la porte de gauche et la pousse du bout des doigts c'est la salle d'eau, je passe ma tête pour vérifier et rien ici, j'ai un léger soulagement; je déglutis avec difficulté fait un pas sur la droite et bloque ma respiration avant de pousser la porte, je vois un corps sur le lit, l'envie de vomir est vraiment devenue trop violente je me retourne attrape un vase qui était près du canapé et vomis dedans.
Je retire ma bouche du vase et le regarde, je reconnais ce vase, je l'ai offert à ma mère pour la fête des mères j'avais mis en dessous nos initiales, je le soulève pour regarder en dessous, pendant que je soulève.

R: pitié qu'elles n'y soient pas, pitié qu'elles n'y soient pas...

Je répète cette phrase jusqu'à ce que je pose les yeux sous le vase, que je lâche, le vase vient se briser à mes pieds, je regarde la porte de la chambre et me précipite vers elle.

R: non.non.non.non...

Je regarde le corps sur le lit, ces cheveux sont moins roux que les miens mais je les reconnais. Je m'approche du lit, je tremble de partout , les larmes montent et me brouillent totalement la vision.

R: Ma...maman....

Je plaque mes mains sur mon nez et ma bouche, je recule mais mes jambes ne me portent plus, je tombe contre le mur du chalet complètement perdue.

R: NOOOOONNNN! POURQUOI? RHHAAAAAAAAAA....MAAAAMAAAAANN!

Mon cri résonne autour de moi, il déchire l'air puis s'évanouit dans mon souffle.

DS: Raya!

J'entends Stephen à l'entrée du chalet. J'essaye de me lever pour le rejoindre malgré le fait que mes jambes ne me porte plus j'y arrive

R: STEphen!

Je suis dans l'encadrement de la porte et cours vers lui. Je m'accroche à lui et le serre contre moi. Même si lui ne me touche pas.

R: Papa! Ma...man... maman est... qui a fait ça?

Il m'attrape les épaules et me repousse. Je le regarde, sans comprendre, peut-être est-il autant sous le choc que moi. Je l'entend murmurer mais ne comprend pas ce qu'il dit.

R: Qu'est ce que tu dis ?

DS: C'est à cause d'elle!

R: De quoi? Qu'est ce qui est à cause d'elle?

J'essuie les larmes de mes yeux avec ma manche.

DS: Si tu es ... UN MONSTRE.

Il me fixe avec un regard de dégoût et de haine.

R: Quoi? Mais... Je ne suis pas un monstre. Maman n'est en rien responsable du fait que je sois ...enfin que j'ai un pouvoir.

DS: C'est elle qui t'a mise au monde, elle devait mourir pour avoir mis un monstre de plus sur cette terre.

Mon cœur se brise, la tristesse laisse place à la colère, la haine et la rage.

J'attrape une barre de fer près de l'entrée.

R: C'est toi? Tu m'as pris ma mère... la seule personne qui m'aime sur cette terre. Mon seul repère. Le SEUL AMOUR de TA vie. TU VAS ME LE PAYER.

Le barre de fer s'enveloppe de flamme ardente. Je lui fonce dessus en le frappant avec la barre de tous les côtés, il bloque chaque coup, je recule pour reprendre mon souffle.

DS: Tu ne seras jamais plus forte que moi.

R: On va voir ça, espèce de connard.

Je vois la flamme devenir plus grosse et plus intense. Je tends la barre devant moi, la flamme s'allonge et enveloppe Stephen, qui se décale et cours vers moi , je le frappe avec la barre qui lui brûle sa tunique, il s'éloigne et fait les gestes du clonage une dizaine de Stephen m'entoure. Je crie et les flammes tournent autour de moi. Ils font apparaître des liens et les lancent sur mes poignets pour me bloquer, je me débat pour m'en débarrasser ou les brûler. Quand un Stephen m'attrape par le cou et me murmure à l'oreille.

W: réveilles toi Raya!

Je suis comme fauchée par une voiture, j'ouvre les yeux, le cœur battant dans mes tempes et mes oreilles, le souffle court comme si j'avais courue des kilomètres sans m'arrêter, je sens le bras de Wong qui me serre la trachée. Je lui tape le bras

R: Je suis réveillée, Wong, lâche!

Il me lâche, aussitôt, je tombe à quatre pattes au sol et tousse pour libérer mes voies respiratoires.
Je tourne la tête pour regarder Wong appuyer contre un pilier du sous-sol , sa tunique brûlée à plusieurs endroits et il est exténué. Je ressens toujours les émotions de cette vision horrible. Je m'assois sur mes talons pour me calmer même si je suis encore très essoufflée. Je sens un regard sur moi ce n'est pas Wong il a les yeux fermés et essaye de se remettre, je regarde vers l'escalier et vois Stephen appuyer contre le mur des marches, les yeux apeurés. Les émotions de cette vision encore présentes dans mon esprit, je le regarde avec énervement mais perdue en même temps. Je repose mon regarde sur Wong

R: Je vais me retirer, aller prendre une douche car je suis en sueur et je dois me calmer. On en reparle dans quelques minutes.

Wong me répond d'un pouce en l'air. Je me relève avec difficulté et je vais vers les escaliers, et commence à monter.

DS:..Je...

R: Ne me parle pas, va aider Wong, il a plus besoin de toi, tu as été médecin et chirurgien, il a peut être des brûlures au deuxième ou troisième degrés

Je continue à monter, il ne me répond pas mais je l'entend descendre.
J'arrive dans la salle de bain, retire ce qui reste de ma tunique, me couche dans la baignoire et allume l'eau avec mon pied, l'eau fraîche me tombe dessus comme la pluie le ferait. Je reprends mes idées au fur et à mesure que l'eau coule sur moi.