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Ça doit faire quatre jours déjà que les deux colocs sont en froid. Alec ne restait pas plus de 30 s dans la même pièce que son aîné et ne lui adressait presque plus la parole . Le brun montrait suffisamment son mécontentement face au propos de son aîné. Néanmoins en entrant dans la cuisine aujourd'hui, il vit Magnus établir la liste pour les courses et se rappela sa promesse. Il était certes fâché, mais également un homme de parole. Alors il quitta la cuisine pour aller se changer et attendre le noiraud au pas de la porte.

— Tu sors aussi Alec ?
— Les courses.
— Oh ! Tu n'es pas obligé de -

Pour toute réponse Alec ouvrit la porte en coupant Magnus dans son monologue.

Le noiraud était conscient qu'il devait s'excuser mais en même temps le brun ne lui rendait pas la tâche facile. Il ne le laissait même pas aligner deux phrases. Alors comment était il censé faire ?

Loin dans ses pensées, Magnus ne revînt qu'à lui en se sentant bousculé par Alec, lui même étant bousculé par une fille.

Alec allait parler quand la passante le devança.

— Non mais ça va pas la tête ? Regarde où tu va connard.

Magnus se fit la réflexion que c'était plutôt elle qui venait de les bousculer. Enfin, bousculer Alec, mais bon. Il n'avait pas fini de s'auto-corriger quand 4 pas plus loin d'eux, la jeune fille de toute à l'heure venait de se faire renverser dessus un pot de chocolat chaud par un autre passant. Le contenu ne tâcha non seulement pas sa robe bleue mais lui brûla aussi la poitrine dont s'élevait la vapeur du liquide chaud. Dans un geste de recul, elle glissa et tomba, lâchant un cri de douleur.

Alec éclata de rire et s'avança vers la jeune fille, Magnus croyait qu'il voulait l'aider à se relever. Mais non, son cadet s'abaissa à la hauteur de cette dernière et souffla tout près de son oreille

— C'est le karma.

Il fit un grand sourire qui disparu petit à petit aussitôt qu'il se rapprochait de Magnus. L'ainé secoua la tête et fit un sourire face à ce comportement puéril de son cadet.
Ils reprirent leurs chemins.

____________

Depuis quelques minutes Alec observait la scène qui se déroulait devant lui , à l'opposé du rayon où il se tenait.

Un homme, sûrement un peu plus âgé que lui se tenait devant Magnus, ou plutôt était proche — peut être un peu trop - de Magnus.
Alec n'aimait pas la façon dont l'homme arrivait à facilement fait sourire le noiraud et ses clins d'œil répétés.

Soudain, le visage de Magnus changea, l'homme ne se tenait plus devant lui, non seulement il s'était trop rapproché mais aussi une de ses mains était accrochée à la taille du noiraud. Noiraud, qui n'était plus de face à lui mais de dos.

Alec ayant remarqué la tournure de la scène, se rapprocha de son aîné, un regard dur au visage. L'homme l'ayant aperçu, retira sa main de Magnus.

— Ça va bébé ?

Alec venait de se poser derrière Magnus, ses deux mains agrippant fermement sa taille dans un geste néanmoins affectueux. Il claqua un bisou dans le cou du noiraud, -sûrement pour appuyer le surnom- se dit Magnus. L'ainé se tendit suite à la présence derrière lui mais se détendit aussitôt quand il reconnu l'auteur de la voix. Magnus fronça légèrement les sourcils, se demandant à quoi jouait le brun; un froncement assez rapide quand il aperçut le visage de l'homme se tenant devant eux.

Alec l'aidait à éloigner l'homme.

— Oui. Oui, ça peut aller.... chéri.

Magnus fit un sourire rassurant, et c'était le cas, la présence d'Alec derrière lui le rassurait en face de cet homme qui semblait bizarre.

— Oh ! C'est votre petit ami ? Je suis désolé monsieur, je croyais... enfin bref, vous êtes tout les deux très mignons.

Il recula, puis s'en alla sans demander son reste. Magnus souffla un coup et allait se retourner quand Alec lui bisouta encore le cou, resserrant fermement ses doigts autour de sa taille une dernière fois et sourit en soufflant : bébé.

Un doux sourire ornait son visage, puis il retourna à son rayon.

Comment qualifier l'état de Magnus en ce moment ? Lui-même ne pouvait mettre de mots là-dessus. Un rapide coup d'œil au brun montra clairement que son expression de depuis quelques jours avait déjà refait surface. Le brun venait de se faire passer pour son petit ami devant un inconnu. Plusieurs pensées assaillirent Magnus en même temps.

Certes, c'était pour l'aider mais en même temps, le second baiser dans le cou était il nécessaire ?

Pourquoi l'avoir rappelé bébé une seconde fois alors que l'homme n'était plus dans leur champ de vision?

Et ce resserrement sur sa taille, il l'avait senti, il n'avait pas halluciné n'est-ce pas ?

Haaa ! Alec le mettait dans tout ses états.

N'empêche que l'essentiel en ce moment était de se faire pardonner du brun. Il n'avait aucune idée de comment s'y prendre.
Le retour se fit en total silence et sans être bousculés, comme à l'allée.

Une fois rentré, Alec déposa sa charge sur la table basse et se retira dans sa chambre. Le plus petit soupira et rangea seul, les achats.

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C'est vrai que c'était une idée tordue mais ne vous moquez pas de Magnus s'il vous plaît, tellement il avait réfléchi à la situation sans savoir comment la régler. Il avait passer des heures à se ronger les doigts, appréhendant même la réaction du plus grand de taille en face de certaines de ses idées.

Idées, dont il avait sûrement choisit la plus débile.

Mais quitte à essayer, il ne saurait si ça marchera ou pas. Et dans le pire des cas, il forcera Alec à l'excuser. Parole de Magnus! Après tout, il ne l'avait pas fait exprès inh. Ok, peut-être... peut-être qu'il l'avait fait exprès , mais il voulait juste qu'Alec s'éloigne un peu de lui dans le canapé, leur proximité le mettant mal à l'aise. Et jamais il n'aura crû que le brun lui ferait la tête aussi longtemps. Aller, assez réfléchit.

On toqua à la porte d'Alec.

— Alexander, je peux entrer ?
— Qu'est-ce que tu veux Magnus ?
— Te parler, je peux ?
— Non. Je veux être seul.
— Désolé, mais j'entre quand même.
— J'ai dit-

— JOYEUX ANNIVERSAIRE.

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