Another Charmed Story

Chapitre 7

Ainsi, je passais les heures suivantes à m'exercer. Je découvrais sans trop de surprise que Chris était un excellent professeur : il était patient et attentionné. Et également très cultivé : il savait répondre à quasiment toutes mes questions, même les plus alambiquées. C'était à se demander comment il pouvait être le frère de Wyatt !

Quand midi sonna, je crus mourir de joie. Déjà, je n'étais pas d'un naturel patient (je sais, c'est surprenant), et comme je n'avais pas l'impression de beaucoup progresser, j'avais envie d'arracher les yeux de tous les chatons du quartier. S'il y avait des chatons. Ou un quartier. Ce dont je n'avais aucune idée. Mais bref.

En plus, je mourrais de faim. J'étais donc particulièrement reconnaissante lorsque Chris proposa de s'arrêter. Je remarquais que Wyatt était essoufflé, et que Shane tirait la tronche. Ils n'avaient pas réussi à découvrir ses pouvoirs...

— Ils doivent être psychiques, abdiqua Wyatt. Pas moyen que ce qu'il vient de vivre n'en ait pas déclenché un !

Faut dire qu'ils avaient foutu un sacré bordel dans la salle, manquant de nous toucher plusieurs fois. Je voyais que Shane était particulièrement triste de ne pas avoir trouvé quel était son pouvoir, lui qui était si heureux d'être sorcier ! Mais je savais que ce n'était qu'une question de temps.

— Peu importe, une douche et on va manger !

— Ouiiii ! m'exclamai-je.

— Est-ce que ça vaut vraiment le coup de se doucher si on reprend l'entrainement cette après-midi ? demanda Shane.

Wyatt pouffa désespérément.

— Je suis trop mort pour continuer...

— Il vaut mieux passer à de la théorie cette après-midi, annonça Chris.

Cette fois-ci, ce fut Chris qui me téléporta dans ma chambre, et Wyatt accompagna Shane dans la sienne. Une bonne douche plus tard, je me dis qu'il fallait vraiment que je mette la main sur une brosse, où j'allais finir par m'arracher les cheveux. C'était de plus en plus dur de les coiffer...

Alors que j'étais prête à me rendre dans le réfectoire, je réalisai que je n'y étais jamais allée à pied. Et merde... Comment j'allais faire ? Je n'avais vraiment pas envie de demander à quelqu'un dans un couloir.

Puis, je repensai à la veille, quand Paige, la tante des garçons, les avait appelés. C'était peut-être une capacité qui ne marchait qu'entre êtres de lumière, mais comme de toute façon je n'avais pas vraiment d'autre choix, je tentai :

— Wyatt ? appelai-je d'une voix incertaine.

J'attendis quelques secondes, et quand je ne le vis pas arriver, je me sentis particulièrement stupide. Je considérai d'attendre dans ma chambre, ils viendraient bien me chercher en voyant que je ne venais pas manger, non ?

Dans le doute, je tentai de l'appeler une seconde fois, un peu plus fort. Il apparut au milieu de ma chambre, torse nu, se séchant encore les cheveux.

— Tu sais que je ne suis pas à ta disposition ?

— Tu as fait exprès de venir à moitié habiller ? accusai-je.

Il eut un sourire en coin que j'interprétai comme une réponse positive.

— De quoi tu avais besoin, demanda-t-il ?

— D'un guide ! Tu ne m'as toujours pas montré comment on se déplace dans l'école sans se téléporter.

— J'arrive.

Il disparut quelques secondes, avant de réapparaître, entièrement habiller cette fois.

— Allons-y !

Pour être honnête, le chemin pour rejoindre le centre de l'école (d'où j'arrivais à peu près à me repérer) était assez simple, si on connaissait les formules pour sortir des couloirs sans fin. Je les notais toutes sans exception (bien qu'il n'y en ait pas tant que ça).

Dans le réfectoire, je remarquai que pour une fois nous étions arrivés avant les deux autres. Une pensée perverse me traversa l'esprit, mais je savais qu'il y avait peu de chances. C'était encore trop tôt pour qu'ils commencent à... vous voyez. Non, je pensais plutôt que Shane passait encore mille ans à s'occuper de ses cheveux.

— Tu crois que tes copines vont revenir manger avec nous ? me moquai-je.

— Elles te manquent déjà ? répliqua-t-il.

Je levais les yeux au ciel, et alors que j'allais répliquer, Chris et Shane firent leur apparition. Pas de trace de gêne sur mon meilleur ami, et j'avoue avoir été un peu déçue. Les détails croustillants n'étaient pas pour aujourd'hui. J'adorais le taquiner sur ses conquêtes, et celui qui dit que c'était par jalousie car il en avait plus que moi était un idiot.

— Comment fonctionne le système scolaire ici ? demanda Shane en s'asseyant à mes côtés.

Sans surprise, c'est Chris qui expliqua :

— L'école est ouverte à partir de deux ans avec la garderie, même s'il arrive que des bébés soient acceptés ponctuellement lorsque les parents ont besoin de baby-sitter.

Logique, un baby-sitter humain pourrait ne pas apprécier une manifestation magique venant d'un nourrisson.

— Il y a deux cycles ensuite. Le premier commence l'année des cinq ans et va jusqu'aux quinze ans. Il n'y a pas d'examen pendant cette partie, bien que des cours supplémentaires puissent être attribués à certains élèves qui en auraient besoin. Le deuxième cycle commence donc l'année des seize ans et contient cinq années. Dans cette seconde partie, on peut choisir les cours qu'on veut suivre en fonction de nos préférences et affinités. Chaque vendredi, on a un examen sur les connaissances acquises dans la semaine. En plus de ça, chaque chapitre étudié fait l'objet d'un examen avant de passer au chapitre suivant, et ce, dans chacune des matières.

— Et vous avez un diplôme à la fin de l'année ? demanda Shane.

— Pas dans le sens humain du terme. On a une attestation de compétence pour les matières où on a eu le score minimum en moyenne sur les cinq ans.

— Donc, quelqu'un pourrait très bien finir l'école et ne rien avoir ? demandai-je.

— Techniquement, oui, s'amusa-t-il. Mais à quoi bon s'embêter en cours si c'est pour ne rien obtenir ?

— L'école n'est pas obligatoire ? demanda Shane.

— Non, c'est sur la volonté des parents, sous réserve d'acceptation par l'école.

— Ils ont déjà refusé des élèves ?

— Oui, ça arrive, répondit Wyatt.

— C'est assez rare quand même. Souvent, ils refusent les élèves qui n'ont pas un bon état d'esprit ou qui ne collent pas à la politique ou à la culture de l'école.

— Intéressant !