Chapitre 15

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Wyatt attrapa mon bras et l'instant d'après, nous nous retrouvions dans ma chambre.

— Je n'ai plus aucun effet négatif de la téléportation, remarquai-je.

— Tu vas enfin arrêter de me faire une crise à chaque fois que je t'emmène quelque part !

— Il faut croire que tu les aimes bien mes crises, vu que tu n'arrêtes pas de me trimbaler partout.

— Tsss, rit-il. Allez, assez de conneries. Relève ton t-shirt.

— Pardon ? m'étonnai-je.

— Perverse, plaisanta-t-il. Si je voulais te voir nue pour des raisons pas nettes, je te l'enlèverais moi-même, ton haut.

— Et c'est moi la perverse ?

— Je veux juste voir l'étendue des dégâts. Si tu veux que je te guérisse...

— Je t'ai dit que j'allais bien.

— Tu es une mauvaise menteuse. Ne me force pas à te l'enlever de force.

Agacée, je le retirai et le balançai dans un coin de la pièce.

— Tu n'étais pas obligée de l'enlever, précisa-t-il en détournant le regard.

Était-il gêné de voir ma poitrine ? D'autant plus que j'avais toujours mon soutif.

— C'est bon pas besoin de jouer les mecs galants. Je suis sûre que ce n'est pas la première que tu vois.

D'où je lui lançais une énorme perche pour qu'il se vante ? Mais il ne répondit rien et s'approcha de moi, concentré sur les énormes bleus que j'avais au niveau de mes côtes.

— Ce n'est pas la première poitrine que tu vois, si ? demandai-je, plus surprise qu'autre chose.

— Bien sûr que non.

— Les maillots de bain ça ne compte pas.

Il ne répondit pas. Wyatt, aussi hautain et populaire qu'il était... serait-il possible qu'il ne soit jamais sorti avec une fille ?

— Tu es gay ? demandai-je sans y croire.

— Je ne suis pas gay, je n'ai juste jamais... voilà quoi.

Voilà une chose à laquelle je ne m'attendais pas. Je ne réagis pas tout de suite, ce qui le rendit mal à l'aise.

— Je me sens jugé, rajouta-t-il avec un rire sans joie.

— Certainement pas ! Je ne me permettrais jamais de juger quelqu'un pour ça. Mais ça en dit beaucoup sur toi.

— Et toi ?

Moi qui pensais qu'il allait me demander ce que j'en déduisais de lui. Je notai quand même qu'il ne me regardait pas une seconde dans les yeux, soudainement très concentré sur mes blessures (qui étaient plus nombreuses que je ne le pensais). Il était finalement très différent de l'image qu'il dégageait, loin du cliché que j'avais identifié de prime abord.

— Est-ce que j'ai déjà vu une poitrine ? me moquai-je.

Un petit sourire amusé et agacé à la fois retroussa légèrement ses lèvres. Il croisa même mon regard une seconde avant de se reconcentrer. Il semblait aller plus lentement qu'à l'accoutumée pour me soigner.

— On sait très bien de quoi on parle.

— Tu sais, tu peux le dire, ce n'est pas interdit ! Coucher, faire l'amour, bais...

— J'ai compris ! m'interrompit-il. Tu ne réponds pas à la question.

— Oui, j'ai déjà couché avec un garçon. Avec deux, même, mais le second ne compte pas vraiment.

Another Charmed StoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant