Chapitre 7

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Stiles regardait le plafond de la chambre dans laquelle il était coincé. Les mots de Liam tournaient en boucle dans sa tête et pas forcément dans le bon sens. Le louveteau n'avait pas eu l'air de se moquer de lui ou de lui mentir et pourtant, l'hyperactif ne le croyait pas. Il ne pouvait pas imaginer qu'un membre de la meute fasse attention à lui après. Tout ce temps. Derek était un cas particulier : c'était l'alpha, qui s'était senti obligé de le garder un peu chez lui après la réunion, senti obligé de lui prendre sa douleur. Plusieurs fois. Bon, ça faisait beaucoup, mais c'était sans doute un hasard. Un gros hasard. Ce que comprenait encore moins Stiles, c'était pourquoi il lui arrivait tant de choses d'un coup. Depuis des mois, sa vie était plate, stagnait au possible et lui, descendait au fur et à mesure, sombrant lentement dans une étrange dépression. Il ne pouvait pas se plaindre, ce n'était pas grand-chose, mais ça avait suffi à le décider à passer une étape : prendre des médicaments. Pour ce faire, il était allé voir un psychiatre, qui avait bien vite fait son diagnostic et lui avait conseillé certains comprimés.

Constater qu'il était tombé bien bas ne faisait plus grand-chose à Stiles ; il avait l'habitude d'être mal. Il avait eu des mois pour le vivre et le savoir. Fut un temps où il faisait tout pour s'en sortir, remonter à la surface et recommencer à vivre. Tous ses espoirs avaient fini par s'envoler, avec l'éloignement d'abord subtil, puis plus direct, de Scott. Son meilleur ami de toujours, son frère. Les morts accidentelles d'Allison, de Donovan, tout ça... Stiles aurait peut-être pu finir par se pardonner et, de manière utopique, tourner la page. Mais Scott ne lui avait laissé aucune chance, contrairement à ce qu'il lui avait laissé entendre peu après tout ça. Alors, Stiles avait espéré, longtemps, plusieurs mois. Cet espoir l'avait un peu aidé à faire semblant d'aller bien devant les autres, l'avait fait tenir bon. D'une certaine manière, on pouvait dire que Scott l'avait brisé, plus ou moins directement. Alors que McCall avait eu tous les soutiens du monde pour se relever, Stiles, lui, s'était retrouvé seul avec ses démons. Il avait directement pensé n'avoir pas le droit de se plaindre et que tout était effectivement de sa faute, d'où sa comédie et ses mensonges. Il le pensait toujours aujourd'hui, mais était à bout. S'il tenait encore, c'était pour son père. Hors de question de le décevoir une nouvelle fois. Car Stiles savait qu'il était capable de mettre ses menaces à exécution. Il connaissait son père par cœur et était parfaitement conscient de ses fragilités depuis la mort de Claudia des années plus tôt.

Noah Stilinski était bel et bien capable de se tirer une balle dans la tête.

Évite de l'inquiéter. C'était cette pensée qui l'avait poussé à accepter la proposition de Liam et, par conséquent, de dire à son père qu'il l'avait invité chez lui. Il ne précisa pas la durée, puisqu'il partirait dès qu'il serait capable de se tenir debout. Laisser son père seul trop longtemps ne lui plaisait pas le moins du monde puisque ça aussi, ça pourrait l'embêter. Noah avait besoin de voir son fils de temps en temps, même si ce n'était qu'un bon à rien. C'était un reste de Claudia, une partie d'elle qu'elle avait laissée en mourant. Stiles était également conscient de ce fait. C'était aussi pour cette raison qu'il essayait d'être un meilleur fils depuis son accident. Il ne fallait pas ternir l'image de sa mère, et faire tenir son père.

C'était dur, mais Stiles y arriverait sans doute encore un peu. De toute façon, il n'avait pas vraiment le choix. Ce qui menaçait de le faire définitivement sombrer et risquer de ne plus de se relever, c'était l'espoir qui pointait le bout de son nez. Il ne fallait pas espérer. Après des mois de comédie et de solitude, on ne pouvait pas s'intéresser à lui d'un seul coup, encore moins se préoccuper de son bien-être. Pourtant, c'était ce que Derek et Liam avaient semblé faire. En y repensant, même Isaac et Lydia lui avaient donné cette impression récemment. Cependant, cela ne pouvait pas être réel. Les gens ne changeaient pas du jour au lendemain. Alors, pourquoi faisaient-ils cela ? Était-ce un moyen de s'amuser, pour l'humilier ? Après tout, il n'était rien. Juste un humain parmi les loups.

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