Chapitre 14

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- Comment il était ? S'enquit Derek après avoir bu un simple verre d'eau.

- Complètement ivre. Et tu sais que j'ai une sainte horreur des alcooliques, répondit Peter, l'air dégoûté.

Derek hocha simplement la tête. Il n'avait pas besoin d'en entendre plus, il avait compris. Compris qu'il avait bien fait de ramener Stiles ici, parce que l'éloigner du danger était sa priorité.

C'était Liam qui l'avait alerté dans la journée mais Derek ayant été occupé, il n'avait pas pu se libérer avant ce soir-là. Le louveteau avait trouvé étrange que Stiles ait attrapé une grippe si soudainement et surtout le fait qu'il ne lui ait pas répondu même après plusieurs heures lui avait fait se dire que quelque chose n'allait pas et Derek l'avait pris au sérieux, à raison. La relation entre Stiles et son père n'était pas aussi normale qu'elle ne le semblait de prime abord. Il y avait un fossé entre eux que Derek connaissait, de par ce qu'il avait entendu à l'hôpital l'autre fois. Pour autant, il n'aurait jamais pu imaginer retrouver Stiles blessé. Légèrement, mais blessé tout de même. Son visage n'était pas très beau à voir à cause de l'énorme bleu sur sa pommette. Son poignet non plus. Et Derek ne pouvait que se douter de l'identité de celui qui lui avait fait ça, notamment avec ce que venait de lui confirmer Peter, qu'il avait envoyé voir si Noah était rentré, ce qui rendait la chose encore plus horrible. Parce que Stiles était en dépression, qu'il commençait à peine à se rendre compte qu'il n'était pas seul et qui pourtant s'en prenait plein la figure à cause de son propre père.

En tant qu'Alpha, Derek ne pouvait pas laisser passer ça. En tant qu'ami, encore moins. Enfin... Ils n'étaient pas vraiment amis mais le loup ne pouvait nier que l'adolescent comptait pour lui. Un peu. Pas mal, en fait. Et tout ça lui faisait regretter de ne s'être pas rendu compte plus tôt des soucis de l'hyperactif. Au moins, désormais, il était là. Et il espérait ne plus jamais sentir une odeur aussi médicamenteuse chez Stiles. C'était trop artificiel, trop chimique et puis ça l'abrutissait. Déjà deux bonnes heures que Stiles était chez lui, sur son canapé et pas une fois il ne s'était réveillé. Il dormait plus profondément que jamais, ce qui démontrait un épuisement total, comme si ses cernes n'étaient pas assez criants de vérité. Et Derek éprouvait un besoin irrépressible de le garder ici, au loft, en sécurité. Cet adolescent avait eu son compte, il devait se reposer et avoir l'occasion de penser à lui, d'aller mieux. Or, même chez lui, ce n'était pas possible. Il avait fallu que son père boive et devait s'y être remis il y a un moment. Derek se souvenait parfaitement bien des effluves d'alcool qu'il avait ressenti à peine avait-il pénétré à l'intérieur de la bâtisse. Ça empestait l'éthanol, facile de déduire que ça faisait au moins plusieurs jours que le shérif revenait ivre mort chez lui. Et c'était sans doute Stiles qui devait le gérer alors qu'il avait mieux à faire et surtout, qu'il devait se ménager. Le docteur avait opéré sa jambe, ça ne voulait pas dire pour autant qu'il était guéri. Stiles devait y aller à son rythme et prendre soin de lui-même. Ce n'était pas en gérant son père qu'il allait y arriver.

En jetant un œil au bel endormi, Derek se demanda comment le sort pouvait autant s'acharner sur un adolescent comme lui. Parce que même si Stiles était parfois agaçant au possible – et encore, c'était au passé –, il ne méritait pas ce qui lui arrivait. Il ne méritait ni d'être mis à l'écart, ni de se faire frapper par son propre père. Comment tout avait-il pu dégénérer de cette manière ?

- Je me suis occupé de cet énergumène pour qu'il ne fasse pas de connerie en étant seul mais c'est la dernière fois, le prévint Peter en faisant référence à Noah Stilinski.

Derek hocha simplement la tête, comprenant parfaitement son point de vue et pensa au fait que ces derniers jours, c'était Stiles qui s'en occupait malgré le repos qu'il devait prendre. Quelle mauvaise idée. Il aurait dû se libérer et aller voir comment se portait l'adolescent mais en même temps, ce n'était pas censé être ses affaires. Stiles savait se gérer seul. Enfin... Pas en ce moment. Et puisque la seule personne apte à l'aider était celle qu'il aidait lui, autant dire que ce n'était pas gagné. Il fallait que quelqu'un prenne les choses en main. Et ce quelqu'un, c'était Derek.

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