Chapitre 24

714 52 12
                                    


Lorsque Derek rentra, son odorat ne capta pas grand-chose de mauvais, juste un soupçon de tristesse. Pas énorme, mais il le flaira tout de même. Le reste était plutôt positif et c'était rassurant. Il fallait avouer qu'il était parti du loft avec une petite appréhension. Même s'il connaissait Liam et qu'il savait que celui-ci appréciait beaucoup l'hyperactif, Derek n'avait pas l'habitude de laisser son protégé hors de sa propre surveillance. Alors, forcément, il avait dû prendre sur lui pour faire en sorte de leur laisser un peu de temps ensemble, une forme de liberté. Peut-être que sans sa présence, Stiles s'ouvrirait à de nouveaux horizons, même si son absence était particulièrement courte. L'hyperactif devait comprendre qu'il pouvait avoir un ami et passer du temps avec lui.

Il entendit des rires, des gloussements. Deux voix différentes. Curieux, il s'avança et pénétra dans le salon. Son cœur se réchauffa alors que le visage de Stiles était particulièrement détendu. Pas complètement, mais tout de même bien plus que d'ordinaire. La chaleur qui se diffusa dans son thorax lui fut étrange mais la sensation fut si agréable qu'un coin de ses lèvres se releva et qu'il resta un petit moment là, sur le seuil du salon, à regarder les deux adolescents. Ils regardaient un film et s'amusaient à le commenter. Si Liam se montrait fort énergique, il n'était pas celui qui faisait le plus de remarques : l'oscar de la pipelette revenait

à Stiles. Ses phrases n'étaient pas toujours longues, parfois l'on voyait une ombre dans son regard, mais le changement était flagrant. Derek fut donc rassuré. Il avait pris la bonne décision.

Lydia était intelligente et avait un fort sens de la déduction. Elle et Stiles faisaient la paire, autrefois. Ce qui caractérisait le plus Isaac selon Derek, c'était sa gentillesse et son côté protecteur.

Mais ce qui avait fait pencher la balance en faveur de Liam, c'était tout autre chose. Outre sa gentillesse et sa compréhension – couplée à une impulsivité parfois invasive –, c'était son arrivée tardive dans la meute qui avait attiré l'attention de Derek. Il n'avait eu, avec Stiles, qu'à peine le temps de créer une amitié bancale : assez forte pour qu'ils sachent qu'ils pouvaient compter l'un sur l'autre en cas de danger, et en même temps pas assez pour qu'ils soient proches. C'était ça, l'avantage.

L'oubli général de la meute avait plus ou moins brisé ce que Stiles considérait comme de réelles amitiés. Pour repartir du bon pied, le mieux était de créer de nouveaux liens, plus forts et de manière plus saine.

Lorsqu'il avait discuté avec Liam, Derek avait vu tout ce qu'il pourrait apporter à l'hyperactif et inversement. Le louveteau n'avait pas encore totalement trouvé sa place dans la meute, alors... C'était bon pour lui aussi. Avec les autres, les liens se recréeraient en douceur. En attendant, Liam et Stiles se soutiendraient l'un et l'autre. De plus, leur entente était bien meilleure qu'il ne l'avait imaginée : le louveteau avait trouvé en l'hyperactif son pendant « calme » et plus ou moins réfléchi, et Stiles en Liam un grain de folie et une amitié sincère. Parce que le blondinet n'était pas quelqu'un d'hypocrite, ni du genre à se cacher derrière des faux-semblants pour se donner un genre. Un autre avantage à les avoir rapprochés, c'était sa présence au lycée. Même s'ils n'étaient pas dans la même classe, Liam aurait sans doute tendance à faire un peu plus attention entre les cours et à s'enquérir de nouvelles concernant l'hyperactif. Si Isaac et Lydia étaient au même niveau que Stiles, ils risquaient toutefois de faire un peu moins attention à lui parce qu'ils étaient habitués à le voir sans le voir. Ils manquaient de cette innocence et de cette vivacité d'esprit qui caractérisaient Liam et faisaient de lui la personne idéale.

Derek profita de ce moment sans un bruit. Dans son coin, il observa avec plaisir le duo s'amuser de pas grand-chose, commenter le moindre détail qui leur paraissait important à relever. Ils tournaient les personnages en dérision, imaginaient des scènes et situations qu'ils trouvaient plus crédibles que celles qui passaient devant leurs yeux et qui faisaient, pour certaines, pitié. L'humeur plutôt légère des jeunes gens gonfla le cœur de Derek d'une émotion pure, de celles qu'il ne ressentait que rarement. Un petit quelque chose, une énergie minuscule sortie des tréfonds de son être le poussa soudainement à les rejoindre. Si sa raison lui souffla qu'il serait mieux de continuer à les laisser seuls, profiter ensemble de ce moment entre amis, son cœur ne fut pas de cet avis. Il avait besoin... Oui, il avait besoin d'aller partager ce moment avec eux, de sentir l'hyperactif près de lui, de profiter de ses rires et sourires autrement que de loin. Sa bonne humeur, même si elle était relative, était si rare que le loup en lui se roulait en boule, juste parce qu'il avait envie de goûter à cela de plus près.

Help me, love me, save me...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant