Chapitre 11

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Stiles envoya, d'humeur guillerette, un message à son père pour le prévenir du fait qu'il rentrerait dans la soirée, sans savoir encore à quelle heure. Lorsqu'il arriva devant le lycée, il fut très surpris de voir la Camaro de Derek, garée à la va-vite, mais garée tout de même. Sa surprise fut d'autant plus grande lorsqu'il vit le propriétaire de ce magnifique véhicule en sortir et marcher dans sa direction. Stiles ne savait pas comment réagir. Était-ce lui qu'il venait voir ? Son esprit le rappela à l'ordre ; bien sûr que non, il devait sans doute voir une partie de la meute, Lydia, Scott, Théo...

- Stiles.

Apparemment, non.

- Hey, salut, tu... Qu'est-ce que tu fais ici ? Demanda Stiles, mal à l'aise.

Les vieilles habitudes avaient la peau dure et changer de mentalité n'était guère facile, surtout lorsque l'on s'appelait Stiles Stilinski et que penser était un marathon en lui-même.

- Je suis venu te chercher, lui répondit tout naturellement l'alpha.

L'air perdu de l'adolescent se lit sur son visage.

- Tu n'as pas encore demandé aux autres de t'amener, j'imagine ?

Stiles hocha négativement la tête et Derek lui accorda un demi-sourire.

- J'en étais sûr et c'est pour cette raison que je t'ai devancé. Allez, viens.

Stiles ne put protester, pas plus qu'il n'en avait l'envie. Il était dans une humeur étrange ; il avait à la fois envie d'accepter sans réfléchir, sans se poser de question, tout en gardant cette peur de déranger, d'être en trop ; un sentiment passablement contradictoire, en somme. C'est difficilement mais tranquillement que Stiles s'installa sur le siège passager de la Camaro. Pour ne pas gêner ses jambes, Derek mit son sac de cours à l'arrière, ainsi que ses béquilles. Stiles fut touché par cette attention qui visait à lui procurer un certain confort.

Le trajet se fit en silence, mais ce n'était pas gênant. L'adolescent se sentait passablement bien, dans un apaisement bienvenu. Qu'il était bon de se sentir autrement que déprimé ! Tout n'était pas rose, tout n'était pas réglé, mais c'était déjà beaucoup pour lui. Un peu de répit dans son existence tumultueuse ne faisait pas de mal. Malgré son silence, Derek était d'une agréable compagnie. C'était naturel, ça suffisait amplement et pour une fois, Stiles ne se sentait pas trop gêné. Peut-être était-ce parce que sa journée avait été différente de ses habitudes, en bien. Derek dut sentir son humeur légère puisqu'il le regarda plusieurs fois et les traits de son propre visage se détendirent. Si Stiles allait bien, c'était l'essentiel. Pourtant, il ressentait tout de même une pointe d'amertume dans son odeur, bien trop légère toutefois pour qu'elle influe sur son état actuel.

Bien évidemment, monter les escaliers de l'immeuble ne fut pas une chose aisée et Stiles déclina plusieurs fois l'aide de Derek, mettant un point d'honneur à ne pas être un poids pour lui. Il insista donc et gravit les étages à une vitesse certes lente, mais aucune chute ne fut à déplorer. En même temps, cette fois, il avait ses deux béquilles. Cependant, la tâche restait ardue et fatigante. Il soupira de soulagement lorsqu'ils pénétrèrent dans le loft. Puisque Derek était venu le chercher dès la sortie du lycée, ils étaient les premiers arrivés. Enfin, Peter était là, mais dans un sens, il faisait un peu partie des meubles tant il sortait peu souvent. L'alpha invita Stiles à prendre place sur l'un des canapés, pour qu'il repose ses jambes et l'adolescent ne se fit pas prier pour accepter. Un nouveau soupir passa la barrière de ses lèvres. Le canapé était sacrément confortable, plus que le fauteuil sur lequel il avait dormi. Son dos, ses épaules et sa nuque le tiraillaient encore un peu. Plus jamais il se laisserait aller à dormir de cette manière.

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