Chapitre 12

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Derek avait ramené Stiles peu avant l'heure du repas du soir et lorsque son ami le grand méchant loup fut reparti, l'hyperactif se mit à la cuisine. En faisant cuire les spaghettis et la viande, il se mit à chantonner doucement. Pas qu'il était vraiment d'humeur, mais Derek lui avait remonté le moral, assez pour qu'il oublie un peu le regard de Scott, qu'il ne soit plus aussi lourd et obsédant. Il y pensait toujours, mais moins. De toute manière, Stiles était conscient du fait que cela prendrait du temps ; c'était comme tout dans la vie. Scott n'était plus son ami ? Soit. C'était terriblement douloureux mais il fallait avancer. Cette fois, Stiles n'était plus si seul. Il aimait se dire qu'il avait Derek et Liam, peut-être Isaac et Lydia, aussi. À cette pensée, il se demanda comment il réagirait s'ils se décidaient soudainement à le laisser tomber et la perspective sombre de se retrouver à nouveau seul le poussa à penser à autre chose. Il secoua la tête. Non, ils ne l'abandonneraient pas, pas encore. Autrement, il risquerait cette fois de ne réellement pas s'en remettre et c'était hors de question. Il devait vivre, pour lui, pour son père, pour ses amis, leur prouver à tous qu'ils pouvaient être fiers de lui malgré son statut de simple humain. Après tout, il avait encore quelques qualités et se rendait quelques fois utiles pour son entourage. Par exemple, grâce à lui, son père n'était pas encore mort, que ce soit du diabète ou bien du cholestérol. La plupart du temps, ses plans permettaient à la meute de revenir en vie de leurs missions et de, petit à petit, souder ses membres entre eux. Il les voyait souvent se rapprocher les uns des autres, créant des liens qu'il enviait vraiment. Et même s'il ne sentait que trop bien le fossé entre eux et lui, il avait eu l'impression de faire partie de la meute, lors du repas de midi avec Liam et les autres. Autant dire que c'était diablement agréable et qu'il n'avait qu'une envie, réitérer l'expérience.

En attendant que la nourriture cuise, Stiles prit son téléphone et alla dans sa conversation avec Liam, tapant un cours message. Alors qu'il allait appuyer sur « envoyer », son pouce resta bloqué au-dessus de l'écran. Et si le louveteau refusait ? Stiles pourrait comprendre, certes, mais il avait peur parce qu'il était actuellement capable d'interpréter chaque refus comme un abandon potentiel. C'était dire à quel point il était devenu fragile émotionnellement. Une fois de plus, il se refusa à penser au négatif et appuya sur l'icône bleue. Lorsque son téléphone émit un petit bruit signifiant l'envoi, l'hyperactif relâcha son souffle qu'il n'avait pas conscience d'avoir retenu. La boule au ventre, Stiles regarda son message.

« Je pourrai remanger avec vous un de ces jours ? »

Bon, outre que le fait que ça faisait un peu pitié selon l'hyperactif qui s'en voulait maintenant d'avoir envoyé ce SMS pathétique, il avait réellement peur que le louveteau le rembarre. Au moins si ça arrivait, il le ferait avec douceur et pas avec cette impulsivité qui le caractérisait pourtant beaucoup. Parce que Stiles avait vécu chez lui quelques jours et que cette douceur lui avait sauté aux yeux. Il ne pouvait pas changer comme ça du jour au lendemain, n'est-ce pas ? À nouveau, le doute le prit. Son message était une erreur, il n'aurait pas dû l'envoyer. Liam était un gars bien et Stiles ne voulait pas que ça se passe comme avec Scott. Il ne désirait pas lui faire de mal ni l'embêter d'une quelconque manière et il avait peur que la moindre demande le fasse s'éloigner. Sous le coup de la panique, il tapa un autre message qu'il envoya aussitôt :

« Oublie, ne tiens pas compte de mon message, c'était pas très poli de ma part de demander ça. »

Parce qu'il ne voulait pas s'imposer et qu'il avait peur d'être pris en pitié, qu'on ne l'accepte que parce qu'il avait l'air désespéré. Alors autant laisser le louveteau choisir librement. Pour éviter à son cerveau d'hyperactif d'un peu trop réfléchir à ce à quoi il devait s'éviter de songer. Les pensées négatives et les doutes, il se devait de les éloigner. Alors, il se reconcentra sur la nourriture et tâcha d'innover un peu. Il ajouta des épices en essayant de doser, un peu au feeling. Stiles était, quand il le voulait, un fin cuisinier : il le fallait bien. Autrement, son père n'aurait plus aucune motivation pour accepter que son fils le fasse manger sainement. Pour autant, l'hyperactif n'avait pas encore fait la démonstration de ses talents culinaires à la meute. Un jour, peut-être ? S'il osait. Son téléphone vibra dans sa poche mais il l'ignora superbement. Il fallait qu'il reste concentré sur sa tâche et qu'il ne dérive pas. Son côté hyperactif pouvait s'avérer particulièrement fourbe voire dangereux s'il ne se concentrait pas lorsqu'il cuisinait. Fut une fois où il avait failli faire brûler la cuisine en faisant trop de choses à la fois. Et son père l'avait engueulé comme il se doit, lors d'un de ses seuls jours de congés.

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