Chapitre 16

919 60 14
                                    


Stiles retint un soupir d'aise. Derek avait des mains en or, des doigts de fée. Il avait dit qu'il s'occuperait de lui et... Eh bien, il n'avait pas menti.

L'hyperactif se pressait une poche de glace contre sa pommette. Il était assis sur le canapé, seulement vêtu d'un t-shirt et d'un boxer. Si la honte l'avait submergé deux jours plus tôt lorsque le loup lui avait dit de se déshabiller d'un air blasé, c'était moins le cas aujourd'hui. La douceur des soins de Derek faisait tout. Stiles avait dû lui montrer une fois comment s'occuper de sa jambe, le loup avait retenu chaque consigne à la lettre et l'hyperactif dut s'avouer qu'il n'avait jamais été aussi choyé. Lui-même n'avait jamais été aussi patient avec sa propre jambe. En effet, il se dépêchait à chaque fois, rien que pour avoir assez de temps pour gérer la maison avant le retour de son père. Il bâclait ses propres soins pour penser à son père qui n'avait pourtant pas fait cas des efforts de son fils. Là, Stiles n'avait rien à gérer et la seule chose que lui avait imposée Derek, c'était de se reposer. Ce dernier prenait son temps, soignait sa jambe avec une lenteur agréable.

En fait, ce qui touchait Stiles et le poussait à accepter cette aide, c'était de constater que Derek se dégageait du temps pour lui. Parce qu'il en avait, des choses à faire, il ne fallait pas se leurrer : le loup-garou organisait son emploi du temps de manière pouvoir passer du temps avec Stiles et le soigner sans se presser.

- Tout va bien ? Si je te fais mal, dis-le moi.

La voix de Derek, bien que grave, était... Fort agréable à entendre. Elle était empreinte de cette espèce de douceur qui ne s'entendait pas, mais se sentait. L'attitude du loup envers lui était fort étonnante. Il avait beau lui avoir clairement stipulé qu'il s'occupait de lui, Stiles ne pensait pas qu'il prendrait autant ses propres mots au pied de la lettre. C'était étrange d'être celui à qui on faisait attention, celui qu'on soignait, celui dont on demandait des nouvelles. Oui, parce que Liam lui envoyait des messages tous les jours pour savoir comment il allait, si sa jambe guérissait... Un véritable petit ange.

Derek était un ange, lui aussi, d'un autre type. Au visage plus taillé, à l'air qui se voulait ténébreux, aux manières un peu bourrues, aux gestes soigneux, aux yeux d'une pureté incroyable... Un ange gardien ? Une légère bouffée de chaleur envahit l'adolescent. Chaque fois que le loup lui posait ce genre de question, il ressentait un étrange mélange de joie et d'un sentiment d'illégitimité. Le bonheur de l'attention qu'on lui accordait, en parallèle de l'impression de ne pas mériter ladite attention. Comme si on ne devait pas lui demander son avis, prendre de ses nouvelles, prendre soin de lui, s'inquiéter de son état – physique ou mental.

Comme si ce n'était pas normal.

- Oui, ça va, t'inquiète pas...

Même prononcer ces simples mots, il avait l'impression de ne pas avoir le droit de le faire. Pour autant, il combattait son sentiment d'illégitimité. Pour Derek. Parce que... Merde, il avait été le premier à voir que quelque chose n'allait pas et il l'avait pris chez lui pour qu'il soit en sécurité.

Loin de sa solitude. Loin de ses démons. Loin de son père.

Parce que Derek n'avait aucunement l'intention de laisser une chance à Noah tant que celui-ci n'aurait pas entamé un tant soit peu de démarches pour arrêter l'alcool. Il n'était pas forcément violent de nature et tout se passait « bien » quand il ne buvait pas. La violence en lui surgissait uniquement lorsqu'il se laissait aller à la boisson. En fait, Noah Stilinski arrêtait de se battre contre ses potentiels penchants dès qu'il touchait à un verre d'alcool et ça, c'était dangereux. Stiles n'avait pas à subir ça. A vrai dire, il fallait qu'il casse complètement la routine que le jeune homme s'était créé.

Help me, love me, save me...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant