Chapitre 33

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Il y avait plusieurs réactions possibles que l'on pouvait avoir suite à un baiser que l'on pensait inattendu. Ces réactions pouvaient être instantanées ou bien arriver un peu plus tard, comme si elles étaient à retardement.

Pour Stiles, c'était le cas.

- Tu as faim ?

L'hyperactif releva des yeux fatigués en direction de Derek, dont l'air impassible ne le surprit d'aucune manière. Il secoua la tête et le loup-garou lui dit tout naturellement qu'ils mangeraient donc un peu plus tard, avant d'aller à l'étage.

Stiles se rallongea confortablement dans le canapé. Ils n'en avaient pas parlé. Ça s'était passé la veille, il le savait, mais ils n'avaient pas abordé le sujet une seule fois. Pourtant, si on lui demandait son avis, Stiles dirait qu'il ne s'agissait pas de quelque chose d'anodin.

On n'embrassait pas quelqu'un de manière aussi simple sans qu'il y ait quelque chose derrière, dans le sens où... Il leur fallait une explication, à tous les deux.

Parce que de ce baiser, il avait gardé un souvenir quasi-intact. Stiles se souvenait parfaitement de la douceur avec laquelle Derek avait dérivé, initié ce moment d'une timidité étonnante. L'hyperactif sentait encore ses lèvres sur les siennes, ses mains qui le maintenaient contre lui sans le forcer. Déjà là, il lui avait laissé une ouverture, pour lui permettre de le repousser s'il le désirait. Derek n'avait pas voulu le forcer ni lui imposer quoi que ce soit et ça, c'était quelque chose que Stiles avait senti. Pourtant, il ne pensait pas que c'était prévu, que Derek avait imaginé cela à l'avance. Pour être honnête, l'hyperactif ne l'avait pas vu venir non plus mais... Il n'avait pu s'empêcher d'apprécier le moment. D'aimer le geste, le contact. La proximité, la chaleur surnaturelle que dégageait Derek. La sensation du baiser en elle-même, aussi. C'était fort simple, mais il ne s'agissait ni plus ni moins que de ce qu'il avait ressenti.

Ça, c'était pour le côté purement positif. Il n'y en avait pas de négatif à proprement parler, simplement... Le reste n'était que confusion et questionnements. De son point de vue, leur relation n'était pas si ambigüe que cela. Avant ce baiser, il n'y avait rien eu de plus que... Des étreintes, un bisou sur la joue de temps à autres et... Ce n'était pas parce que cela s'était doucement transformé en rituel que c'était bizarre. Quoique Stiles finit par se dire que si. Pour autant, il ne saurait pas dire qui avait initié ce petit jeu de contacts. Enfin au départ, Derek ne faisait que lui donner une certaine forme d'affection, de sorte à lui remonter le moral. Et s'il en avait toujours besoin, Stiles était toutefois conscient que les choses avaient pris un sacré tournant – il ne s'agissait pas de quelque chose qu'il pouvait ignorer. Le sens n'était pas le même.

Donc Stiles se remémorait ce moment presque sans arrêt sans que ça le perturbe dans le mauvais sens du terme mais il se savait incapable de l'oublier. Parce qu'en plus, il avait renchéri, laissé ses mains se perdre dans les cheveux de Derek pendant que celui-ci grognait sa satisfaction contre ses lèvres sans jamais le lâcher.

Et puis, tout s'était arrêté naturellement. Stiles, épuisé, avait commencé à se laisser aller contre lui, à fermer les yeux tant il était épuisé. D'aucuns auraient pu penser qu'il avait tout imaginé, mais l'hyperactif était plus que conscient du caractère réel de la chose. Ce baiser, ce rapprochement... Il ne les avait pas rêvés : ni l'un, ni l'autre.

Lorsqu'ils s'étaient séparés, rien n'avait été brutal et Derek lui avait doucement dit de se reposer. Autant dire que Stiles était désormais dans l'incompréhension la plus totale, celle qui lui faisait lentement réaliser que, oui, il fallait en parler. Jamais il n'irait s'avancer à dire que Derek et lui étaient en couple ou entretenaient quelque chose de particulier. Ce qu'il s'était passé pouvait aisément être décrit comme un moment d'égarement. En soi, pour Stiles, ça l'était. Une dérive dans l'affection qu'ils se portaient mutuellement. Alors non, pour lui, il n'y avait pas d'amour, du moins... Pas réellement. Mais il s'était passé quelque chose de clair et qui risquait, dans un sens, de donner une autre couleur à leur relation.

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