Chapitre 31

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Les draps et la couette lui parurent plus doux qu'à l'accoutumée. Pour quelle raison ? Stiles ne saurait le dire. Peut-être parce que... Parce qu'il y faisait un peu plus attention pour mettre de côté son stress latent. Et parce qu'il s'évitait également de laisser ses yeux dériver vers le corps splendide de Derek, qui était tout bonnement en train de se déshabiller. Comme chaque nuit, il dormait en boxer. Il lui avait d'ailleurs confié une fois que le seul frottement qu'il pouvait supporter la nuit, c'était celui de sa literie. Puis avec des vêtements, il aurait trop chaud. Stiles, lui, n'avait rien enlevé. Seul, il le faisait, mais avec Derek, il avait un peu de mal. Complexe d'infériorité. Honte, aussi. Pas beaucoup, juste un peu. Stiles n'était pas extrêmement à l'aise avec son corps. Pas complètement, en tout cas. Par chance, la chose n'était pas maladive. Simplement, le contexte ne s'y prêtait pas et l'hyperactif se voyait mal se dévêtir juste parce que Derek le faisait. Puis, ça changerait ledit contexte. Lui donnerait un aspect tout autre. L'air de ce qu'ils n'étaient pas.

Une image de leurs corps nus l'un contre l'autre apparut dans son esprit et Stiles la balaya d'un revers de pensée. C'était une chose beaucoup trop saugrenue pour qu'elle puisse être possible. Pourquoi y avait-il donc très brièvement songé ? Parce qu'il avait un cerveau tout aussi hyperactif que son corps et qu'il était malencontreusement capable de se faire une image mentale d'à peu près tout et n'importe quoi.

C'était fatigant, parfois.

Alors non, Stiles ne rougit pas, ne fut pas gêné de cette vision plus que fugace. Parce qu'il n'était pas surpris de l'avoir dessinée.

Parce que c'était la première fois qu'il imaginait ça. Tant que ça ne se répétait pas, cela ne voulait rien dire, pas vrai ? Bien sûr que cela ne voulait rien dire. Une image comme ça n'avait pas forcément de signification profonde. Stiles fut soudainement coupé dans sa réflexion – qui, il fallait le dire, tournait en rond – par Derek qui se glissait à côté de lui, sous les draps.

Il n'éteignit pas la lumière. S'adossa contre sa tête de lit, un coussin dans le dos, de sorte à rester confortablement assis. Stiles l'imita, se voyant mal rester couché pendant que le loup-garou lui parlait. Après tout, il n'avait pas oublié que ce dernier voulait discuter. De quoi ? Il ne le savait pas précisément mais s'imaginait bien que la conversation concernerait la réunion. D'ailleurs, il semblait avoir abandonné le manteau de colère qui rendait son regard plus dur que d'ordinaire et plus froid que jamais. Là, c'était plus simple de le regarder sans se dire qu'il devait baisser les yeux. Si Stiles ne sentait pas l'aura d'alpha en tant que telle, il la devinait. Et elle était forte lorsqu'il était en colère.

En cet instant, ça allait. Alors, Stiles attendit qu'il se décide, qu'il ouvre la bouche. Cela finit par arriver.

- Comment tu te sens ?

Stiles fut sincèrement surpris, car il n'imaginait pas que Derek ouvrirait la discussion de cette manière, sur quelque chose d'aussi futile et qui le concernait lui. Pris de court, il fut un peu lent à répondre et, sachant qu'il ne pouvait lui mentir, tenta de gagner un peu de temps.

- Physiquement, ça va. J'ai moins mal.

- Et moralement ?

Bien sûr, il s'y attendait. Ainsi, il tenta d'esquiver un peu la chose.

- Tu le sais déjà, non ?

De cette façon, pas besoin d'épiloguer. Etape suivante. Stiles n'était jamais à l'aise lorsqu'il devait parler de son ressenti. C'était... Bizarre, presque inapproprié : les séquelles d'un mal-être trop longtemps ignoré, relégué en arrière-plan parce que... Parce qu'il n'était pas celui qui avait perdu sa petite-amie, son premier amour. C'était bête, mais la solidité de ce malaise venait de là. Lui, il n'avait rien perdu. Enfin si, Allison était une amie chère à son cœur et même s'il ne connaissait pas très bien Aiden, il l'aimait bien – même si Lydia s'était entichée de lui à un moment où l'hyperactif était encore à fond sur elle.

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