Chapitre 4

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Proserpine

Je me réveille, bercée par les battements d'un cœur. La chaleur d'une peau contre la mienne me fait du bien et contraste avec le froid présent dans la pièce. Je veux plus de cette chaleur qui me fait tant de bien et comble un peu le trou béant dans ma poitrine. Je remue mon popotin et me rapproche encore un peu. Si seulement je pouvais me fondre dans ce corps.

- Alex, ma déesse, me murmure une voix tendre à l'oreille, il faut que tu ouvres tes jolis yeux.

- Humm... encore cinq minutes bébé.

- Même si je suis content de ce petit surnom, il faut vraiment que tu ouvres les yeux Prés. On est comme qui dirait dans la merde.

- Ops ? demandé-je en reconnaissant sa voix.

- Ouais Alex.

Sa voix rauque ne me dit rien qui vaille. Elle n'est pas lourde de désir mais plutôt énervée, comme s'il se retenait d'exploser et non sans difficultés. Je prends alors conscience de mon environnement et de notre posture – moi sur lui, nos jambes mêlées, ma tête contre sa poitrine. Dans cette cave, une odeur de moisi et de métal, sûrement provenant du sang sur la table, se font sentir.

- Alex ne bouge pas, me demande Ops au creux de l'oreille.

- Pourquoi ? lui dis-je en me redressant sur un coude.

- Je ne sais pas qui ils sont, où on est ni pourquoi mais ils nous ont déshabillés Alex. Nous sommes en sous-vêtements. Alors ne bouge pas que je puisse te cacher si quelqu'un entre.

Il est trop chou. Enfin si j'avais pu, dans d'autres circonstances, j'aurais trouvé ça trop chou. Là, c'est un peu hors contexte, pourtant mon cœur n'en tient pas compte et rate un battement. Je fais marcher ma mémoire pour me souvenir de ce qu'il s'est passé avant que je m'endorme. Mais rien ne me reviens. Tandis que je questionne Ops, je profite de notre position pour inspirer un peu l'odeur du seul homme que je n'ai jamais aimé. Il sent un mélange d'épices, de nature et de cuir. Cette odeur virile qui me rend folle depuis des années.

- Tout ce dont je me souviens c'est avoir pris un café puis plus rien, me dit-il les yeux perdu dans le vague.

- Je suppose que nous en saurons plus quand ils viendront nous voir, qui que ce soient.

Je n'aurais jamais dû dire ça. Cinq minutes plus tard, enfin je pense, trois hommes descendent les marches. Je suppose, au vu des bruits de discussion et de la musique, que ceux-ci mènent tout droit dans la maison – enfin à supposer que ce soit une maison. Je ne reconnais aucun des hommes présent mais à leurs cuirs je comprends vite deux ou trois trucs :

1. Ils font partie d'un Club, tout comme nous.

2. Il s'agit du Président, du V.P et du Sergent d'Armes, d'après les écussons.

3. Ce sont les putains d'Hannibal MC qui nous ont attaqués récemment.

Toujours cachée par Ops, je prends le temps de les observer un à un. Les trois hommes sont assez grands mais pas autant que mon frère ou qu'Ops – ils font dans les un mètre quatre-vingt-dix. Le Président est bien bâti et semble avoir dans les vingt-cinq ans. Blond, les cheveux taillés en brosse, des yeux bleus sans aucunes émotions. A travers ses vêtements, je peux deviner des muscles saillants. Le V.P est comme le Sergent d'Armes : brun aux cheveux long, yeux noirs et avec plus de graisse que de muscle.

- Mais qui avons-nous là ? demande ironiquement le V.P

- Hé Prés, intervient le Sergent d'Armes, elle s'était dans le plan, mais lui non. Dit, je peux le tuer ?

Pluton's Sons - OpsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant