Chapitre12

1.2K 89 0
                                    

OPS

Nous sommes maintenant dimanche. Ça fait trois jours déjà que nous avons quitté cellule, pourtant j'ai l'impression d'y être encore parfois.

Lors de notre retour, le Club était en fête. Comme avant l'alcool, les brebis, et les lapins étaient présents plus que de raison. Mais au lieu d'en profiter comme avant ça, je suis resté dans mon coin un verre à la main. Bien des brebis ont voulus et tentés de me divertir mais sentir leurs parfums me donnait envie de vomir. Ma queue, qui a toujours été très active, ne se lève même plus. Enfin si, pour elle, mon Unique. Du coin de l'œil je l'ai observé tout au long de la soirée, cherchant à savoir si tout allait bien. Pour mon plus grand plaisir elle a évité tous les lapins qui sont venu la voir. Mais je sais que ce n'est pas que pour moi qu'elle fait tout cela, mais juste parce qu'elle est mal à l'aise avec les hommes maintenant. Après vingt minutes au milieu des autres, la Prés s'est éclipsée de notre fête et est montée dans son bureau. Je suis resté quelques minutes de plus au cas où elle revenait, mais rien. Alors je me suis enfui à mon tour de l'air étouffant de la soirée mais même à l'extérieur je n'arrivais pas à respirer. C'est donc dans la salle de sport que j'ai passé la fin de la soirée.

Je suis ramené au présent par un rire, doux à mes oreilles, qui retentit dans le bâtiment presque vide. Une fois encore elle est assise avec Théa et Eléanore. Les trois femmes ne se quittent pas ou presque. Ma belle a repris les rênes du Club et a un mot gentil pour chacun des membres, des brebis ou des lapins. Tous, sauf moi. Elle m'évite. Dès que je me rapproche d'elle, elle part avec une excuse de merde. Moi qui pensais avoir franchi un cap avec elle, je me suis trompé.

Tandis que des gars entre dans le MC, je me sens de nouveau étouffer. Ça me le fait à chaque fois que des hommes se trouvent dans la même pièce que moi. Au lieu de profiter de mes frères comme je l'aurais fait des jours plus tôt, je les analyses pour connaitre leurs points faibles et la meilleure façon de les tuer. Je sors en trombe, sans me soucier des regards surpris sur moi. Mes pas me mènent au stand de tir. J'ai besoin d'évacuer ma rage.

Après avoir vidé une bonne dizaine de chargeur, j'ai toujours les nerfs. Je sais que nos « invités » sont actuellement au bon soin de mon frère mais l'idée de me joindre à lui est tentante, très tentante même. Un sourire mauvais en coin, je range, nettoie mes armes et mon couloir de tir. Une douche plus tard, je me dirige avec l'antre de mon ami. A peine la porte ouverte, les cris de douleurs se font entendre. Nos quatre prisonniers sont chacun dans une pièce. Mars est occupé avec Brandon quand je rentre. L'ex de mon Unique est ligoté, les mains au plafond. Une odeur de chair brulé me prend à la gorge. Qu'est-ce que mon frère lui a fait subir ? Le torse de cette couille molle est lacéré, dans tous les sens, et de façon plus ou moins profonde. Celles-ci ne saignent pas car elles sont cautérisées par le chalumeau que je vois dans un coin. Au sol, en plus du sang, je découvre des ongles. Attention, pas des morceaux d'ongles comme lorsqu'on les coupes, mais des ongles entiers et arrachés. L'œuvre de Mars, sans aucun doute enlevé un à un entre deux de coups de couteau.

- Tu prépares un barbecue mon frère ? demandé-je en m'avançant vers lui.

- Disons plutôt qu'il avait un gribouillage dans le dos, réplique-t-il tout sourire. Je lui ai enlevé, par gentillesse.

- Gentillesse ? m'esclaffé-je. C'est tout toi ça !

- Je sais, soupire-t-il feignant la lassitude, je suis trop bon.

Cette dernière remarque nous fait éclater de rire. Brandon nous regarde l'un après l'autre. Je distingue une lueur de peur dans ses yeux, mêlée à de la rage lorsqu'il me regarde. Lorsque je demande à mon frère plus de détails sur le tatouage qu'il a enlevé à coup de chalumeau, son regard se ferme et devient noir. Je sens que je ne vais pas aimer la suite.

Pluton's Sons - OpsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant