Pluton's Sons - Ops

Chapitre 14

 OPS

Le lapin n'est plus qu'un lointain souvenir. Déjà qu'il n'en menait pas large quand je suis revenu dans la cuisine, autant dire que les aveux ont été faciles à obtenir. Dommage...

Selon lui, une femme d'une bonne quarantaine d'années, blonde et vêtu comme une brebis, lui aurait dit que la Prés n'est rien de plus qu'une de ces putes au bout du compte et qu'elle voulait se le taper mais étant trop timide elle ne venait pas le voir. Quel con ! Comment peut-il ne pas savoir que ce bout de femme, certes très voir trop bandante, est la personne la plus important aux yeux de tous le MC ?

Ne voulant pas laisser mon chaton trop longtemps toute seule, je laisse le maudit rongeur au bon soin de la dangereuse et vengeresse Théa. Je suis pressé de rejoindre ma déesse, celle qui me hante à chaque foutue seconde, de chaque minute, de chaque putain d'heure. Je ressens son absence dans toutes les fibres de mon être, bien plus qu'avant notre... ce qu'on a vécu ensemble. Dès que je ferme les yeux, je revois son sourire, le bleu glacial de ses yeux. Seul dans mon lit le soir, je tremble de tous mes muscles en ressentant la sensation fantôme de ses doigts sur moi. J'éprouve la douceur de ses lèvres contre les miennes ou encore sur mon corps.

Rapidement, je réunis toutes les sucreries possibles dont la belle raffole. Je quitte la cuisine en quatrième vitesse, comme si j'avais le feu au cul. Mon unique m'attend sous les couettes, un film en pause sur son ordi. La garce ! Elle a osé mettre cette merde et en toute connaissance de cause : elle sait que je ne peux rien lui refuser et elle en joue. C'est parti pour Moi, moche et Méchant...

******

J'entends des cris plus ou moins lointain. Est-ce dans mon rêve ? Ce n'est pas impossible, je suis en cet instant sur une plage de sable blanc, l'eau turquoise à mes pieds et ma belle déesse me chevauche. C'est une putain d'apparition ! C'est un de ces rêves, ou plutôt un fantasme, dans lequel je peux gouter ses lèvres sans être jugé, sans interdit, où je peux la prendre dans mes bras autant que je le veux et profiter de celui avec mes potes autour de nous. Je me sens enfin entier, moi-même.

Mon prénom est de nouveau prononcé, mais pas comme je l'imagine : Alex ne gémit pas en le disant. Non, ce sont des cris de détresse. Alors que je sens les prémices de l'orgasme déferlé dans mes veines, je me réveille en sursaut. D'abord déçu d'avoir quitté mon paradis, je rejoins mon chaton, tant bien que mal à cause de ma queue tendu et prisonnière, l'instant d'après je suis dans son lit. Elle se débat les joues rouges et la respiration rapide. Mon prénom est répété en boucle, comme une prière.

J'essaye de le réveiller doucement, mais ses mouvements sont plus amples, plus anarchiques. A mon tout je l'appelle délicatement, avec toute la tendresse dont je suis capable malgré le souci que je me fais pour elle. Mon regard parcourt son corps de la tête aux pieds pour vérifier qu'elle n'a rien. Ce n'est qu'une fois rassurer que mes yeux la parcourt dans le sens inverse, plus lentement comme une caresse érotique. Il n'y a pas à dire, même en plein cauchemar, elle est juste ... sublime. C'est le mot qui me vient à l'esprit, comme s'il m'avait été soufflé.

Ma queue, déjà tendue de mon fantasme, durcit encore me faisant grimacer de douleur. Comme dotée de sa propre volonté, elle palpite d'impatience dans l'attente du moment où le fourreau brûlant d'Alex se refermera sur elle. Je ne peux pas lui en vouloir, mon Unique a les cheveux en bataille, les joues rouges, son haut est remonté jusque sous ses seins tendus montrant son ventre plat. Son tatouage sur les côtes me fait de l'œil. Je rêve de tracer du bout de la langue cette encre qui noircit sa peau. Je ne suis pas littéraire mais la phrase tatouée trouve écho en moi : « De quoi que soient faites nos âmes, la sienne et la mienne sont pareilles.» C'est exactement ce que je ressens quand je pose les yeux sur ma belle bikeuse, elle est l'autre moitié de mon âme.