Pluton's Sons - Ops

Chapitre 15

Proserpine

Depuis que j'ai fait un cauchemar devant lui, Nash ne me laisse pas passer une nuit sans lui. Il me rejoint toutes les nuits pour regarder un film et dormir. Si au début il dormait sur le sol, ce n'est plus le cas. J'ai eu pitié de lui, enfin c'est l'excuse que je lui ai donné pour l'inviter sous mes couettes. En réalité j'aime le sentir contre moi, avoir ses bras autour de moi me rassure et me sécurise. Le fait que j'aime ç a et qu'il réveille mon corps – c'est le seul qui y arrive désormais – est un plus non négligeable. Mais ce soir je vais devoir me passer de son contact. Une première depuis le début de la semaine.

Comme toutes les semaines, nous faisons une soirée Girl, Théa, Eléanore et moi, chez ma belle-sœur. Mars et Luna iront passer la nuit au Club, dans la chambre de ce dernier. Mais avant, nous avons un rendez-vous un peu spécial. A vrai dire j'ai eu besoin d'y aller pour me réapproprier mon corps. Depuis ... ça, j'ai comme l'impression qu'il ne m'appartient plus. Enfin pas tout à fait : quand Nash me touche, je fais de nouveau un avec moi-même. Que ce soit pour des moments tendres, câlins, des caresses sensuelles ou du sexe brute, tout ce que Nash me fait me fait retomber amoureuse de lui une nouvelle fois. Mais ça suffit maintenant ! Je veux être moi-même tout le temps et pas celui avec lui. C'est pourquoi je suis ici avec mes deux amies : devant mon salon de tatouage.

- Vous êtes prête ? je leur demande impatiente.

- Oui répond une Théa surexcité.

- J'ai pas... enfin tu es sûre qu'il va aimer ? demande Eléanore anxieuse.

C'est vrai que la belle blonde, nouvellement fiancée à mon frère – le veinard ! – a décidé de faire un tatouage comme le mien. Mais elle doute et je la comprends, se faire tatouer sous la poitrine ne va pas être des plus agréable. Cependant je sais qu'Aaron va aimer, même plus que ça. Il se peut même qu'ils me laissent la Princesse plusieurs heures demain pour baiser comme des lapins. Un deuxième bébé pourrait également se mettre en route.

- Il va te dévorer oui ! Même te redemander en mariage, rétorqué-je pendant que Théa valide mes propos d'un hochement de tête.

- Aller haut les cœurs ! assène-t-elle. On y va !

- Haut les nichons tu veux dire, rigole Théa, après tout, c'est en dessous que tu vas être tatoué.

C'est hilare que nous poussons la porte du salon de tatouage. Les trois tatoueurs que je connais très bien nous accueillent à bras ouvert. Après un gros câlin sous les yeux médusés des clients qui patientent, nous nous dirigeons vers la première salle de tatouage. Il est prévu que nous passions les unes après les autres. Le pauvre Hayden en a pour des heures de travail. Il commence par Eléanore puis moi et enfin Théa. Mais avant même qu'il n'attaque son boulot, je le prends à part.

- Un souci beauté ? demande-t-il un brin dragueur comme à son habitude.

- Non mais je voudrais un autre tatouage aujourd'hui, c'est possible ?

- Bien sûr beauté. Tu veux quoi ?

Au lieu de lui décrire, je sors mon portable et lui montre. Exciter comme une puce, le grand tatoueur rockeur sautille sur place comme une midinette de quatorze ans. Il faut dire que lui et Viper, son copropriétaire et mari, on beau faire peur à voir de prime abord avec tous leurs tatouages, leurs grosses barbes, etc... il n'en reste pas moins des fillettes dans l'âme. Rigolant tous les deux, nous rejoignons les filles. Que la séance commence !

C'est donc plus de sept heures plus tard que nous quittons le salon qui nous a accueillis comme des reines et où j'ai pu retrouver un semblant de bien-être. Je peux encore sentir les aiguilles sur ma peau fraichement marquée. Même si les arabesques qui habillent maintenant sensuellement le dessous de mes seins – un savant mélange en courbes et de points dessiner pour rendre le tous super sexy – et me réconcilie avec moi-même, c'est la boussole sur mon avant-bras gauche qui m'ancre dans le présent et chasse mes démons. A vrai dire ce n'est pas une boussole comme les autres : une partie est une montre à gousset, un planisphère mêlé. C'est la boussole qui me conduit à lui, Nash. Il est mon port d'attache, mon repère.