Après plusieurs minutes de route, le dépanneur décharge ma voiture dans la cour du garage. Il nous souhaite de passer une bonne journée et repart à ses occupations. Il n'a vraiment pas eu de chance avec nous comme passagers. Il a tenté d'amorcer la discussion en vain. Il n'a eu que des réponses courtes pas très encourageantes. L'atmosphère était devenue pesante. Un homme d'une quarantaine d'années se dirige vers nous.
- Bonjour messieurs. Monsieur Roger, se présente-t-il en nous serrant la main. Alors que se passe-t-il avec cette voiture ?
- Nous avons crevé et lui, réplique Tomas en me désignant, n'a pas pensé qu'une roue de secours pouvait être utile.
L'homme sourit visiblement amusé par cette affirmation. Il se tourne vers moi.
- Vous êtes donc le propriétaire du véhicule, je vous invite à me suivre monsieur ... ?
- Massura, répondis-je.
Je le suis vers l'intérieur du bâtiment. Tomas décide de rester près de la voiture. Nous faisons le point avec Mr Roger sur les démarches avec l'assurance et la prise en charge. Celui-ci m'informe également qu'il n'a malheureusement pas de pneus adaptés en stock, mais qu'il peut les commander et se faire livrer demain matin. C'est bien notre veine... J'essaie de négocier avec lui une autre solution en lui expliquant les raisons de mon empressement. Je suis même prêt à acheter des pneus usagés pour pouvoir reprendre la route rapidement. Néanmoins le garagiste n'a pas d'autres alternatives et nous voilà dans l'obligation de devoir passer la nuit sur place. Je sors de l'atelier dépité. Je sais d'avance que Tomas ne sera pas d'accord avec la situation,mais nous n'avons pas le choix. J'avance vers lui, peu fier, et paré face aux attaques à venir.
- Alors c'est réglé ?
- Si tu veux parler de la prise en charge par l'assurance oui c'est réglé... par contre... si tu veux parler des pneus...il y a un petit...contretemps.
Il écarquille les yeux. Je m'explique.
- Il n'ont pas de stock de pneus sur place mais peuvent s'en faire livrer.
- Dans combien de temps ?
- Demain matin, marmonné-je.
- Tu te fous de moi ! Hein ?
- Non. Ils peuvent se faire livrer demain matin, pas avant. Il va falloir que nous trouvions un endroit où dormir cette nuit.
- PUTAIN ! crie-t-il.
Tomas donne un coup de pied sur le pneu arrière de la voiture avant de se retourner vers moi les yeux emplis de colère. Il me défie du regard et prend la direction de l'atelier. Je l'arrête en le retenant par le bras comprenant ce qu'il a en tête. Il tente de se défaire de ma prise mais je le maintiens fermement. Ses yeux m'ordonnent de le lâcher.
- J'ai tout essayé, lancé-je. Ils n'ont pas d'autres solutions.
- Il est hors de question que l'on se retrouve coincés ici, dans ce bled, rétorque-t-il. Nous devons reprendre la route.
La colère commence à prendre possession de moi.
- Ecoute moi bien. Moi aussi ça me fait chier d'être bloqué pour la nuit. Je préférerais être ailleurs qu'ici.
Tomas retire brusquement son bras, manquant de me frapper au passage.
- Tout ça, c'est de ta faute Javi! Si tu n'étais pas aussi con, tu aurais pensé à avoir une putain de roue de secours dans ta voiture et nous ne serions pas dans cette situation. A croire que ton but, c'est de me gâcher la vie.
- Mais merde Tomas ! Arrête ! m'énervé-je pour de bon. Tout ne tourne pas autour de toi. Et non, je n'ai pas planifié cette crevaison pour te faire chier. J'ai juste merdé en n'ayant pas vérifié ma roue de secours.
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Faux départ
عاطفيةTomas est gay, lumineux et expansif. Javi est hétéro, discret et mesuré. Liés par leur affection pour Carla, ils se fuient depuis des années pour ne pas affronter leurs erreurs de jeunesse. Alors quand ils se retrouvent, malgré eux, coincés dans un...