Lorsqu'ils rentrèrent finalement, son grand-père et elle, une heure plus tard, Aurélianne se dirigea vers sa chambre, dans le but d'y prendre une douche avant de manger le souper. Elle en sortit enfin vingt minutes plus tard et décida de laisser ses cheveux sécher naturellement. L'adolescente descendit l'escalier, arrivant ainsi dans le hall d'entrée, puis traversa le salon à droite, avant d'arriver dans la salle à manger ralliée à la cuisine. Heureusement, ils n'avaient pas encore commencé à manger, sa grand-mère et sa mère préparant toujours le souper. Sentant l'odeur agréable du dessert qui avait été préparé quelques heures plus tôt, elle se dirigea vers le coin isolé où il se trouvait. Elle prit un des petits gâteaux et prit une bouchée. Lorsqu'elle se tourna, sa mère la regardait.
- J'espère que tu vas avoir assez faim pour le souper, parce qu'on a certainement pas fait ça pour rien, déclara-t-elle brusquement.
- Calme-toi, maman, c'est juste qu'un petit morceau, c'est pas le plateau au complet. Et ils sont tellement délicieux que je n'ai pu résister! répondit Aurélianne la bouche à moitié pleine.
- Laisse la faire, Claria, elle a bien le droit de manger ce qu'elle veut, après tout, c'est son problème si elle mange pas toute son assiette, c'est ce qu'elle mangera demain midi, la protégea sa grand-mère.
- Tu es bien trop gentille, maman. Pourtant, lorsque nous étions enfants, Junior et moi, tu étais loin de l'être.
- Vous étiez mes enfants, eux, ils sont mes petits-enfants.
Aurélianne éclata de rire, ce qui emmena aussi les deux autres femmes à se lancer dans son délire. Lorsqu'Alden entra dans la salle, un sourire apparut sur son visage à la vue du bonheur qui éclairait celui de l'adolescente. Il s'assit à la table et le bruit de la chaise dérangea le bon moment que les trois femmes avaient avant qu'il n'arrive. Aurélianne décida plutôt de l'ignorer au lieu d'entrer dans une bataille inutile avec lui. Le souper fut prêt plusieurs minutes plus tard et malgré la présence du "personnage dérangeant", Aurélianne put passer un très bon premier souper de vacances en compagnie de sa famille.
Après avoir terminé de manger, la jeune fille se dirigea vers la bibliothèque et s'assit dans l'un des divans. Elle essaya de trouver le livre qu'elle avait déposé sur la petite table de chevet juste à côté, quelques heures plus tôt, mais ne le trouva pas. Elle allait se lever et aller demander à sa grand-mère si elle l'avait vu, mais Alden l'arrêta avant qu'elle ne sorte de la salle.
- Laisse-moi passer, s'il te plaît, lui demanda-t-elle d'une voix calme et polie.
Il lui montra le livre qu'elle cherchait.
- J'imagine que tu cherchais ça. Désolé de te l'avoir volé, je ne voulais que connaître tes goûts en lecture.
Elle essaya d'attraper le livre, mais Alden l'éloigna.
- Donne-le moi, lui ordonna-t-elle.
Son nouvel ami réussit à entrer dans la pièce et se laissa tomber sur le plus grand sofa. Aurélianne alla s'asseoir à sa place habituelle, sur le même divan. Elle décida donc d'attendre qu'il le lui redonne de lui-même. Le livre entre les mains, la tête baissée, Alden le fixait.
- Je ne savais pas que ces genres de livres t'intéressaient...
- Les livres de romance d'adolescents sont les meilleurs, affirma-t-elle sans aucune conviction. En tout cas, pour moi.
- Tu es une fille bien spéciale, déclara-t-il en lui redonnant son volume.
Elle l'accepta et l'ouvrit à la page où elle était rendue. Il la regarda avec des yeux tristes et sans émotion.
- Dommage que ça soit difficile de se lier d'amitié avec toi, avoua-t-il. Surtout quand on a pas toute notre vie.
Aurélianne fut prise de court, mais ne dit rien. Son interlocuteur se leva et quitta la salle sans un seul dernier regard dans sa direction. Elle resta dans la même position pendant encore quelques secondes, essayant d'assimiler ses dernières paroles. Il était sincère... Sans le savoir, encore une fois, sa garde avait baissé un petit peu plus.
Elle lut jusqu'à avoir terminé le livre, puis le replaça à sa place dans la bibliothèque. Elle replaça le signet dans son tiroir et monta à sa chambre. Il était huit heures, mais elle voulait quand même se lever tôt le lendemain pour aider son grand-père à la ferme, alors brossa ses dents avant de déposer sa tête sur son oreiller et de fermer l'œil.
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Un été différent
RomanceCroyant que son été allait être comme ceux de son enfance, où elle passait son temps seule à lire, à s'occuper de la ferme avec son grand-père, à courir dans les champs, Aurélianne quitte ses amis et retourne chez elle, toute excitée. Cependant, lor...