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Après être restée dans les bras d'Alden pendant plus de 10 minutes, Aurélianne monta à sa chambre, déposant immédiatement sa tête sur son oreiller, fermant instantanément les yeux. Elle ne passa pas une bonne nuit cette fois-là, ce que lui a fait Brandon l'ayant traumatisé. Elle avait effectivement fait un cauchemar où il était présent. Elle aurait aimé lui dire non comme quand elle l'avait fait la dernière journée de la fête de l'été au village, mais elle en était incapable. Justement, la jeune fille avait peur qu'il ne l'a harcèle comme cette fois-là au village la première fois qu'ils s'étaient rencontrés si elle lui disait non. Cependant, il était si doux avec elle lorsqu'ils passaient du temps ensemble. Mais encore, elle n'avait pas le même sentiment de sécurité avec Brandon qu'elle avait avec Alden. 

Elle se réveilla alors, ce matin, très tôt, même que son grand-père n'était pas encore réveillé. Il n'était que quatre heures. Elle ne pouvait pas se rendormir, donc elle décida de descendre à la cuisine. Le soleil se levait très lentement et c'était silencieux. Elle se versa un vers d'eau, puis se rendit dehors, où elle s'assit dans l'une des chaises berçantes. L'air était bon en ce mercredi matin de juillet. Une très mince brume voyageait lentement et les oiseaux, même à cette heure hâtive, chantaient leur mélodie si réconfortante. 

Elle y resta pendant plusieurs minutes, afin de se réveiller. Elle but le reste de son eau, puis rentra. Son corps, ses cheveux, son âme, son être entier avait besoin d'une douche, alors ses pas la menèrent ensuite à sa chambre. 

Elle n'a pas vu le temps passé, car, rapidement, quand elle sortait de sa chambre, il était 5h30. Personne ne semblait être prêt à se réveiller, alors elle décida de profiter de sa solitude. Mais au moment où elle refermait la porte, son ami faisait la même chose. Ayant entendu le grincement de la porte de chacun, ils levèrent leurs yeux vers l'autre après avoir fermé la leur. Ils se fixèrent pendant quelques minutes avant que Aurélianne réponde.

- Salut. 

Il était encore vêtu de son pyjama et ses cheveux étaient en broussailles et ses yeux quelque peu cernés.

- Salut, la salua-t-il un peu durement.

- T'arrives pas à dormir, je me trompe?

- Non. Je veux dire... c'est certainement pas la première fois que ça m'arrive cet été.

En effet, il avait peur. Pour Aurélianne, à cause de Brandon. Il n'y avait qu'elle qui peuplait ses pensées, quoi d'autre pourrait-ce être?

- Personnellement, ce qui s'est passé hier m'a fait passé une mauvaise nuit et je me suis réveillée à 4h, incapable de me rendormir. 

- Je comprends... 

- Ça va Alden, t'as pas l'air dans ton assiette.

Il secoua la tête brusquement et s'approcha d'elle. Elle attendit sa réponse, sans bouger et sans réagir. Il finit par grogner :

- J'ai besoin d'un câlin.

Aurélianne sourit et l'accueillit dans ses bras. Ses bras autour autour de son cou et les siens autour de sa taille, elle humait son odeur délicieuse. Elle réalisa rapidement que ce contact lui redonna courage et elle se sentit forte pour affronter cette journée. Elle ne se défit toutefois pas de son étreinte, qu'elle voulait faire durer éternellement. Soudainement, alors qu'elle allait s'éloigner de lui, Alden laissa tomber sa tête sur son épaule, ce qui lui fit faire un bon de sursaut. Ses bras se resserrèrent autour de sa taille et il murmura quelques mots qui lui fendirent le cœur :

- Ne me laisse pas encore, s'il te plaît. Ne t'en vas pas. J'ai peur.

- Ne t'inquiète pas, je ne te quitterai pas. Plus jamais. 

- Tu me le promets?

Elle ne répondit pas, ne sachant ce qui arriverait plus tard. Si elle allait la briser, si elle allait la tenir. Elle ne répondit pas. Sur son épaule, Alden comprit malgré lui et ferma les yeux. Un sourire apparut sur ses lèvres après quelques secondes.

- Ça veut donc dire que je devrai t'empêcher de partir moi-même.

- Quoi? s'étonna Aurélianne, pas totalement certaine d'avoir compris.

- Tu m'appartiens, alors tu resteras avec moi.

Aurélianne se sentit rougir des pieds à la tête en une fraction de seconde. Elle poussa un cri de surprise et recula vivement, atterrissant sur sa porte. Alden la regarda, un sourire de côté, alors qu'il s'était redressé. Il s'approcha à peine avant de planter sa main gauche près de sa tête et d'approcher son visage du sien. Aurélianne était surprise, elle n'avait jamais vu cette facette possessive d'Alden auparavant. Elle se sentait faible, mais ne se posait plus de questions rendu là, beaucoup trop concentrée sur ce qui pourrait se passer. Alden plaça son menton entre son pouce et son index et le souleva vers lui afin qu'ils puissent se regarder dans les yeux. 

- Tu es à moi.

La jeune adolescente se sentit défaillir. Ses jambes ne pouvaient plus la supporter. Elle se laissa glisser jusqu'au sol, en petite boule, pour cacher  sa timidité. Alden ricana avant de s'agenouiller devant elle. Il prit sa main, se leva, la tira et la ramena contre lui, ses bras se refermant autour d'elle. Il déposa un baiser sur son front. 

Puis, ils décidèrent de descendre à la cuisine, afin de se préparer un bon déjeuner. Aurélianne ne pouvait arrêter de penser à ce qui venait juste de se passer.

Lorsqu'il attrapa sa main, elle sortit de ses pensées et ils commencèrent à préparer tout ça. Parfois, il fallait qu'il la ramène à la réalité, car elle risquait de se couper un doigt. Surtout qu'un moment donné, il avait décidé de l'embrasser sur la joue pour lui faire quitter la lune. Elle avait failli le couper, par réflexe. D'autres fois, il lui murmurait à l'oreille le nom qu'il lui donnait encore et toujours, inlassablement. Elle ne pouvait que se mettre en colère à sa mention, le détestant. Le fait qu'il ne voulait pas utilisé son nom la frustrait pour elle ne sait qu'elle raison. Seulement, malgré la colère que ça lui faisait ressentir, elle se sentait heureuse et elle souriait timidement quand il ne la voyait pas. Mais quand il l'avait remarqué, un moment donné, il a souri de son côté, heureux de constater que ça la faisait sourire quand même. Il n'arrivait plus à cacher son amour pour elle. Il ne pouvait plus le cacher.

De son côté, Aurélianne, dans ses pensées et ses souvenirs, venait de réaliser quelque chose. Quelque chose que jamais elle ne croyait que ça allait arriver un jour. Réaliser quelque chose au-delà de ses attentes. Quelque chose qu'elle ressentait pour la première fois dans sa vie, et qu'elle croyait être autre chose. Cet autre chose, elle croyait que c'était une amitié précieuse, pas comme avec ses amis à l'école. Elle croyait qu'il allait être son meilleur ami, mais elle a enfin pu découvrir ce que c'était. Elle est amoureuse de Alden Colins. Elle ne peut plus le cacher. Ils ne peuvent plus le cacher. 

Un été différentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant