À peu près une semaine s'était écoulée. C'était le 28 juin et rien n'avait avancé entre les deux adolescents. Surtout qu'ils n'avaient pas pu passer beaucoup de temps à proximité, car Aurélianne préférait l'éviter. Elle avait peur de ce qui pouvait arriver. Elle avait peur d'être rendue trop faible pour protéger son cœur. Elle avait peur que ce Alden lui fasse perdre ses moyens, comme quand il avait réussi à discrètement faire baisser sa garde le soir du 22, lorsqu'ils étaient allongés dans l'herbe derrière la maison, à regarder le ciel. C'était compliqué pour elle de comprendre qu'elles étaient les intentions de son nouveau colocataire, surtout que dès qu'elle était arrivée, il s'était mis à la déstabiliser et à lui faire regretter son enthousiasme avant d'arriver à la maison de ses grands-parents. D'ailleurs, elle s'était rappelée à plusieurs reprises, qu'à l'école, chez elle et sur la route vers la maison de campagne, elle n'avait cessé de penser à quel point cet été serait le meilleur qu'elle n'ait jamais vécu. Malgré la présence de l'élément dérangeant, son été avait peut-être des chances d'être parfait.
Pendant ces six jours, il ne s'était pas juste passé des moments où ils étaient à part. Aux repas, leurs yeux se rencontraient souvent, lorsqu'ils montaient ou descendaient les escaliers, Alden lui souriait et l'énervait parfois en ne la laissant pas passer, il lui soufflait "Bonjour, mon Auré" à l'oreille le matin et "Bonne nuit, mon Auré" avant d'aller se coucher. Elle lui avait toujours crié dessus d'arrêter de l'appeler ainsi, mais avait sourit après à cause de l'attention qu'il lui donnait. Elle l'avait remarqué plus tard et regretter aussitôt. Elle ne voulait en rien admettre avoir envie de devenir amie avec lui. Surtout qu'au départ, elle avait prévu le détester tout l'été. Sinon, pour l'éviter, elle avait passé son temps à la bibliothèque, aux champs et à la ferme, ou encore dans sa chambre.
En se réveillant, ce matin du 28 juin, elle réalisa rapidement qu'elle était mouillée de la tête au pied de sueur. Il est vrai que cette nuit avait été mouvementée. En effet, son sommeil avait été dérangé par un cauchemar qu'elle aurait aimé ne pas avoir en ce début des vacances d'été. Mais on ne pouvait pas contrôler ce à quoi nous rêvions. Elle se leva et alla prendre une douche, en s'assurant que chaque couche de graisse humide qui recouvrait son corps et ses cheveux soient parties. Lorsqu'elle en sortit, elle s'habilla et ne perdit pas de temps avant de défaire son lit et faire deux piles. Elle se rendit à la salle de lavage avec la première pile.
Quand la laveuse fut partie, elle se rendit au rez-de-chaussée. Il était 10h, donc son grand-père en avait finit à la ferme. D'ailleurs, en arrivant à la cuisine, elle le vit en train de préparer des œufs.
- Mmmh, ça sent bon! déclara-t-elle. Je me lève à l'heure parfaite.
- Œufs, bacon, patates rôties carrées, pains, un déjeuner comme tu les aimes, décrit-il.
- T'es mieux de tout manger, la taquina sa mère.
- T'inquiète, je pourrais manger toutes les assiettes qui se trouveront sur la table.
- Même la mienne? s'étonna Alden en entrant dans la pièce.
- Non, je toucherai pas à ton assiette, elle sera déjà contaminer par tes microbes. Ça en vaut pas la peine à ce moment-là.
- Dommage.
Aurélianne avait laissé ces mots sortir de sa bouche sans faire exprès, car elle savait que sa mère était très sévère sur le langage qu'ils utilisaient, sinon elle aurait fait attention. Mais, étonnamment, cette dernière n'en dit rien. Elle préférait largement la laisser dire ce qu'elle voulait à ce garçon qu'elle ne connaissait pas, car elle savait très bien qu'Alden s'en foutait et qu'un moment donné, Aurélianne saurait se montrer amicale.
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Un été différent
RomanceCroyant que son été allait être comme ceux de son enfance, où elle passait son temps seule à lire, à s'occuper de la ferme avec son grand-père, à courir dans les champs, Aurélianne quitte ses amis et retourne chez elle, toute excitée. Cependant, lor...