Ma nouvelle copine pousse une clôture faite de feuilles de tôle, clouées sur des bouts de bois. Devant moi s'offre une vaste cour recouverte de gravier et un peu plus loin , une maisonnette dont les murs extérieurs sont de couleur bleue et à la toiture tellement rouillée qu'on aurait dit qu'elle est rouge d'origine. Je ne me sens pas du tout à l'aise dans cet endroit, déjà pour y accéder ça avait été laborieux, cette partie de la ville m'étais totalement inconnue et je ne me sens pas rassurée de laisser ma voiture garée sans surveillance dans ce quartier.
Néanmoins je me suis déjà engagée dans cette histoire et je ne compte pas y sortir sans solution.Pendant que nous marchons vers la petite maison, une fillette sort en courant et toute apeurée, j'entends une autre un peu plus âgée, sa grande sœur peut-être, mais je vais plutôt miser sur sa mère car de ce que je sais, il n'y a que deux adultes dans cette maison, Philomène et sa fameuse nièce pondeuse.
—Reviens ici.
cria cette dernière tandis que la petite se cacha sous les pans de ma jupe.L'enfant d'une beauté extrême et aux gros yeux gris larmoyants se raccrocha plus sur moi, sa peau très claire qui tendait vers le blanc et qui valait communément le surnom d'albinos raté ou de manière plus péjorative « ngueungueurou raté » , était recouverte de chair de poule. Mon cœur se fendit automatiquement.
Je la recouvre de mes bras et intime l'ordre à sa mère de ne pas la toucher.
Moi on m'a annoncé plutôt que je ne pourrai avoir d'enfant et elle, elle se permet de poursuivre sa fille avec un bâton pour voleur.—Ekieu !
S'exclame t-elle. Je la vois me regarder toute confuse.—Maëva toi encore en train de vouloir corriger cette enfant à coup de bâton ?
—Aka tata Philo elle est trop têtue.
Intervint la fameuse Maëva en posant une main sur sa hanche droite.—C'est toi qui est impatiente plutôt, et tu lui reproches quoi cette fois-ci ? Dit-elle en mettant elle aussi ses mains sur ses hanches.
—Je lui ai bien dit de ne pas sortir et de surveiller ses petits frères mais la bonne dame les a ramassés et est sortie jouer avec eux, laissant la maison grande ouverte.
—Maeva je t'ai déjà dit d'arrêter d'écarter tes jambes pour que ce soit les autres qui jouent les baby-sitters. Au moins elle a pensé à les prendre au lieu de les laisser seuls dans la maison. Ce n'est qu'une petite fille de 8 ans toi aussi.
Maëva piaffa avant de reprendre.
—tu es toujours en train de la défendre quand je veux la corriger, c'est même pour ça qu'elle ne me respecte pas.
—donc toi tu connais ce mot ?
—n'est-ce pas tata philo ? Je vois que tu tires seulement à balles réelles maintenant hein.
Elle porta toute son attention sur moi. Et vous, vous êtes ?—Voilà alors, toi avec tes faux problèmes tu m'as même fait oublier que j'étais avec quelqu'un. Vas d'abord nous tirer des chaises à l'intérieur il faut qu'on parle...
Sa nièce s'exécute directement et elle lance à nouveau...—tu prends trois hein.
—Trois ? Et pourquoi ?
Demande t-elle en se retournant.—Maëva tu aimes trop les questions, va d'abord !
Ce n'est qu'après que cette Maeva soit rentrée dans la maison que la petite accrochée à moi me lâcha.
—Elle ne va plus te taper mon ange.
lui dis-je avec un petit sourire pour la rassurer.—Merci tata. Me dit-elle la voix tremblante.
—Tu sais quoi princesse ?
Je me met à sa hauteur et lui essuie les larmes sur ses joues.
VOUS LISEZ
Mère à tout prix.
General FictionC'est fou comme il suffit d'être personnellement touché pour comprendre le réel impact de la chose. J'avais toujours compatis, assise sur mon canapé, aux histoires de ces femmes qui passaient dans les émissions de télé, chacune expliquant le combat...