Chapitre 20

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Je me réveille brusquement en entendant la sonnerie de mon téléphone, je m'y jète presque et le porte à mon oreille.

— Ezéchiel ? Criai-je désespérément.

— non ce n'est pas Ezéchiel ma fille. Je t'appelle justement parce que je n'arrive pas à le joindre depuis hier soir et ça commence à m'inquiéter.

Je pose une main sur mon front. Ma belle-mère à l'autre bout du fil est inquiète mais je ne peux pas la rassurer parce que moi même je n'ai aucune nouvelle depuis hier nuit.
J'ai passé toute la nuit à l'appeler et vers une heure du matin son numéro ne passait plus.

— maman, moi non plus je n'ai aucune nouvelle.

— il continue d'aller chez la fille là ? Depuis tu attends quoi pour trouver son domicile et qu'on aille lui botter le derrière ?

J'expire bruyamment avant de répondre.

— je ne sais pas où il est mais quand je le verrai je lui dirai de t'appeler.

— ah tu es trop pacifique. De mon temps on réglait ça de deux manières, soit à coups de poing soit chez le féticheur.

— maman. Criai-je.

— maman de quoi? Si tu m'avais laissé régler ce problème à ma façon tu saurais où est ton mari ce matin.

Si je t'avais laissé  justement régler ce problème, tu aurais tout découvert et je serais sûrement en train de squatter chez Émilia. Ai-je pensé.

— je vais passer prendre Emie après l'école.

— pourquoi? Elle t'a dit qu'elle n'était pas bien ici? Toi profites pour retrouver ton mari, enferme le à la maison et donne-lui ce que toi seul sait lui donner. Ma petite fille reviendra dimanche.

Je ne pus protester, elle avait déjà raccroché, me poussant à rester ahurie le téléphone à la main. Voilà maintenant qu'on me refuse ma propre fille.
Je regarde l'heure sur le téléphone, il est dix heures trois minutes . Je rabats les draps et me dirige dans la salle de bain.

Voici deux jours et Ezéchiel n'était toujours pas revenu dans notre foyer. Je tombais toujours sur sa messagerie mais je savais qu'il allait bien vu qu'il était chez sa petite sœur.
A maintes fois j'avais voulu l'y retrouver mais le courage et la force étaient aux abonnés absents. Que lui aurai-je dit une fois face à lui?

J'étais sincèrement désolé et je ferai tout pour qu'il me pardonne mais il ne voulait pas m'écouter.
Je souffle en repoussant cette tasse de thé que j'essaye de boire depuis une heure mais qui n'est pas passée. Elle est déjà complètement froide de toutes les façons.

*

Ezéchiel était rentré le dimanche soir juste après que ma belle-sœur Eva ait ramené la petite. Lorsqu'il avait ouvert la porte d'entrée, cette dernière laissa ses jouets pour aller se jeter dans ses bras comme à l'accoutumée mais elle n'eut pas la réaction à laquelle elle avait habituellement droit.

— papa c'est comment je ne t'ai pas manqué?

— bien sûr mon bébé tu as manqué à pa...
Il s'arrête et me regarde. Oui tu m'as manqué. Il lui fait un bisou sur le front et se détache d'elle.

— bonsoir! Dit-il les mains dans les poches.

— bonsoir.

— comment tu vas ?

— pas très bien depuis que tu es parti.

— je suis désolé j'avais la tête qui chauffait et je voulais être seul pour réfléchir.

Mère à tout prix.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant