Chapitre 10

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—Kara dépêche toi je sens que je ne vais plus tenir. Ta fille pleure trop.

—oui j'arrive. Dis-je en courant avec le biberon en main.
Tiens mon bébé, ça y est tu vas pouvoir manger.

Je donne le biberon à Ezéchiel qui s'empresse de le mettre dans la bouche de bébé Émi. Elle se calme automatiquement et se met à tirer.

Ça fait une semaine que nous sommes sortis de l'hôpital et j'ai dit à Ezéchiel que je ne préférais pas allaiter notre fille au sein car je n'y arrivais pas et je ne souhaitais pas que ma poitrine s'affaisse. Même si ne comprenant pas trop, il avait respecté mon choix.

Notre train de vie avait considérablement changé en quelques jours seulement.
Nous avions troqué nos longues nuits pour quelques malheureuses heures de sommeil par nuit, parfois trois, tout au plus quatre.

Notre maison si paisible où l'on n'entendait pratiquement rien était devenue un lieu où l'on entend des pleurs de bébé de manière constante.

Je suis épuisée et Ezéchiel aussi pourtant ça ne fait qu'une semaine.
Mais pas un seul instant cela nous avait dérangé, au contraire, nous aimions cette nouvelle vie.

—dès qu'elle fait son rôt, tu la remet dans la chambre, ne commence pas à jouer avec elle.
Intervint ma mère en passant devant nous pour aller dans sa chambre.

—mais...

__ Ezéchiel tu vas habituer l'enfant là aux bras et puis c'est vous qui allez souffrir après lorsque je ne serai plus là.

—d'accord maman j'ai compris.

Je regarde ma fille prendre son lait goulûment dans les bras de son père et je suis tellement fière de la voir en bonne santé et si belle.

— elle est tellement belle. Me dit mon mari qui voyait que j'étais en admiration devant elle.

—et si petite.
Je viens vers eux et glisse mon doigt dans sa toute petite main.

—elle est petite maintenant mais comme elle mange comme sa mère là, ce n'est qu'une question de temps avant de la voir prendre des rondeurs. Un petit bidon par ci, des poignets d'amour par là, des cuisses et des bras de catcheur, n'est ce pas mon amour?

—Ezéchiel moi je mange beaucoup ? Demandai-je offusquée.

—donc toi-même tu vois comment?  Tu penses que je commande toujours trois plats au restaurant pourquoi? Pour éviter que tu ne pique dans mon assiette et ne laisse affamé l'enfant de sa mère. Mais t'inquiètes tu es ma gloutonne à moi.
Me dit-il accompagné d'un baiser sur la tempe.

—oui c'est ça. Dis-je en roulant des yeux. Et puis si je pique dans ton assiette c'est pour savoir si ton repas est bon hein, je ne vais pas te laisser manger n'importe quoi.

—oui oui j'avais compris ça depuis.

—Sinon je me demandais comment ça va se passer quand nous allons reprendre le travail.

—viens d'abord on s'assoit, on dirait que nous sommes punis.

Je le suis vers le canapé où je prends place près de lui pendant qu'il nourrit toujours notre fille.

—je ne sais pas trop, où moi je suis là je ne compte plus me séparer de Émi, tu n'as qu'à partir au travail je vais devenir homme au foyer.

Je le regarde désespérée par sa réponse et je laisse sortir un petit rire moqueur.

—comment ça rester homme au foyer ? Mais tu dois travailler et moi aussi.

—mais je suis amoureux moi. Me dit-il d'une petite voix. Toi même tu sais ce que ça fait quand on tombe amoureux, on veut constamment être avec la personne donc, laisse moi profiter de mon amoureuse.

Mère à tout prix.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant