Chapitre 18

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— kara calme toi je t'en supplie!

— si cette phrase sort à nouveau de ta bouche je t'assure que ce vase, tu le prendras en pleine figure.

J'étais en train de tout saccager dans la chambre après qu'Ezechiel m'ait annoncé son infidélité. J'avais jeté à même le sol livres et produits de beauté qui étaient rangés ça et là, les deux lampes de chevet avaient volé en éclat pour se briser une fois parterre. Tout était cassé, du moins tout ce qui était en ma possibilité.

— moi je fais ton linge et c'est une autre qui te déshabille, mieux de vous. Dis-je en découpant d'une paire de ciseaux ses chemises et cravates.

— kara pose ces ciseaux, ça pourrait te blesser.

— ne me dis surtout pas ce que je dois faire sale ingrat. Criais-je. Tu me trompes depuis des mois pour une histoire d'enfant ? Tu romps tes vœux pour une histoire d'enfant Ezéchiel? Mon père n'a eu que moi comme enfant, en est-il mort? Non mon très cher mari, il n'est pas allé voir ailleurs parce que ce n'est pas l'enfant qui fait le mariage. Je t'ai tout donné Ezéchiel, tout, tu ne peux même pas imaginer ce que j'ai fait pour toi et aujourd'hui ?

Mes épaules s'affaissent, j'ai besoin de reprendre mon souffle alors que mes cordes vocales me font mal à force de lui hurler dessus, je regarde la chemise déchiqueté entre mes mains qui tremblent et je me mets à pleurer.
Pendant ce temps il s'avance doucement pour sûrement essayer de me retirer les ciseaux des mains.

— qu'a t-elle de plus que moi? Qu'est-ce que je ne te donne pas que elle, elle te donne ?

— ça n'a rien à voir, il ne s'agit pas de savoir qui est mieux que l'autre.

— réponds ! Criais-je de nouveau.

— ri....rien, elle est juste...différente. Bredouille t-il. Je ne sais pas comment c'est arrivé, mais je me suis retrouvé pris au piège de cette différence.

Je ressens un coup de poignard dans la poitrine. Les secondes s'égrènent , je ne sais quoi dire. Je m'attends à suivre un pardonne-moi, c'est toi que j'aime mais ça n'arrivera jamais.
Distraite par ses mots, je ne le vois pas s'approcher et sans prévenir il se jette sur moi et nous commençons à nous disputer l'objet jusqu'à ce que ce dernier lui fasse une entaille sur l'avant-bras.

— « aïe ». Exprime t-il en posant sa main sur la plaie qui avait déjà commencé à libérer du sang. Mais tu es folle!

— et tu ne sais pas à quel point chéri, tu n'as aucune idée. Tu pensais que quoi? Que j'allais te comprendre? Pleurer un peu et puis te dire que je comprends et j'accepte ce bébé? Non, non et non, je vais découvrir qui elle est et je vais vous tuer tous les deux.

Je sors après avoir jeté la paire de ciseaux.

                                       *

Un gros orage c'était abattu sur l'étendue de la ville, juste après que je sois sorti précipitamment de la maison. Faut croire que le ciel était en adéquation avec moi. Il crachait violemment de grosses gouttes d'eau accompagnées d'éclairs et d'un grand vent qui faisait voler les feuilles de tôles de certaines maisons et magasins,ce qui vida les rues car les gens étaient obligés de se mettre à l'abri . Moi aussi je dû m'arrêter , je ne voyais plus clairement la route alors,Je m'étais trouvé pour refuge cette étendue de terre sableuse sur les bords du fleuve wouri isolée de quelques vielles maisons appartenant aux autochtones.
Je pleurais bruyamment pendant que la douleur se logeait dans toutes les parties de mon corps.
C'était atroce, chaque fois que j'imaginais mon mari prendre une autre, cela me procurait un soubresaut. Plus de vingt ans volaient en éclat sous cette pluie.

Mère à tout prix.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant