Qu'on ait du mal à y croire ou même à l'accepter, l'essence d'une femme et une femme africaine en particulier c'est de se marier, gérer impeccablement son foyer, être une image de soumission et surtout faire de beaux enfants afin de perdurer la descendance de la famille. Elle peut avoir un boulot, tout l'argent du monde, être une révolutionnaire ou autre, la société elle-même décidera que cette femme ne peut être pleinement heureuse ni importante sans un mari et encore moins des enfants.
C'est ainsi que vous verrez que si l'une de ces phases manque à notre tableau ou si elle est trop présente,la société se chargera de nous le rappeler.
« A son âge, elle n'est toujours pas mariée ? » Si elle est mariée, « humm pourquoi son mari est-il autant affectueux? Ça ce sont les choses des blancs Ce n'est pas bon pour votre foyer car elle va vouloir marcher sur ta tête. »
« Pourquoi ta femme n'a-t-elle pas encore accouché ? »
« Pourquoi ta femme travaille autant ? »
Pour d'autres, « pourquoi ne travaille-t-elle pas, de nos jours on n'aime plus les femmes fainéantes. »
Vous l'aurez compris, le regard extérieur dirige beaucoup de foyers dans notre belle société africaine.Pour ce qui était de mon cas, je me considérais comme une femme ayant réussi même si mes critères n'étaient pas forcément ceux de la société.
Je ne venais pas spécialement d'une grande famille mais j'avais réussi à me construire et j'en étais fière.
Mon père étant pompiste de métier, s'était toujours assuré que je fasse des études, malheureusement, il tomba gravement malade, et je devais me battre pour aider maman avec le traitement de papa, les factures, le loyer et mes études.Heureusement aujourd'hui, J'ai un bon travail, un bon mari, aimant et respectueux. Tout était parfait depuis maintenant sept ans.
—Tu trouves que c'est toi qui dois encore m'apporter un verre d'eau alors que ça devrait être ma petite fille ou mon petit fils ? Me disait la personne en face de moi.
Je ne trouva rien à redire face à cela, intérieurement je me disais que je devais être forte, qu'il ne fallait surtout pas que je craque, au malheur de la voir me rire au nez comme à l'accoutumée.
— Ne me regarde pas avec tes gros yeux. Reprit-elle. Dis-moi plutôt que tu es déjà enceinte.
—Pas encore maman mais ...
Je baisse les yeux car je me sens remplie de frustration de la décevoir à nouveau.Elle me regarda juste de la tête aux pieds et piaffa.
— retourne plutôt à tes occupations, je n'ai pas besoin de ton eau merci.
Vous l'avez compris, dans mon existence de femme j'avais tout, sauf ce qui fait de vous une vraie femme dans la société africaine : un enfant !
Quel jour n'ai-je pas pleuré ? Quel saint n'ai-je pas prié ? Quel médicament ou potion n'ai-je pas bu ? Quel hôpital ne gardait pas les traces de mes pas ni même mon parfum ? Mais à chaque fois, l'on me disait qu'il n'y avait rien de grave, je devais être patiente ou tout simplement on me prescrivait des traitements onéreux et douloureux pour se débarrasser de moi, en me promettant qu'après cela, je tomberai enceinte.
La seule chose qui me réconfortait en ces moments difficiles, c'était le fait que j'avais le plus incroyable des maris. Oh mon mari, je souhaite que toutes les femmes aient la chance d'avoir un homme aussi merveilleux que lui et surtout avec le critère le plus important pour moi : la crainte de Dieu.
Ezéchiel Nlend et moi, nous nous sommes rencontrés il y a de cela une quinzaine d'années exactement.
Nous étions dans la même faculté mais nous avions des filières différentes.Dès mes premiers jours de cours, je l'ai remarqué et il m'a tout de suite plu mais j'étais trop timide pour l'approcher surtout en étant le beau garçon de l'école, presque toutes les filles tournaient déjà autour de lui.
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Mère à tout prix.
Fiction généraleC'est fou comme il suffit d'être personnellement touché pour comprendre le réel impact de la chose. J'avais toujours compatis, assise sur mon canapé, aux histoires de ces femmes qui passaient dans les émissions de télé, chacune expliquant le combat...