Chapitre 25

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Kara Nlend

Cela fait exactement quarante cinq minutes que je suis devant la feuille de tôle clouée sur quelques piques de bois qui sert de portail à Philomène.
J'ai beau me répéter que ce n'est pas bon pour mon état mais je ne peux m'empêcher de stresser. J'ai préparé mon discours dans ma tête mais je trouve toujours à chaque fois que je le répète qu'il manque de quelque chose.

Je me décide à pousser le portillon lorsqu'une voix cinglante crie derrière moi.

— même de dos je te reconnaîtrai entre mille. Tu fais quoi devant ma maison? Tu es aussi venu me tuer?

Je me retourne pour faire face à Philomène qui ouvre grand les yeux surprise par la rondeur de mon ventre sous un t-shirt blanc et une salopette jeans bleu.

— c'est bien ce que je crois? Tu es enceinte ?

— bonjour Philomène, je suis venu te rendre visite et non te tuer.

Je décide de répondre à sa première question uniquement, l'autre, la réponse est visible.

— je pensais que tu étais stérile. Tu m'as dit qu'on t'avais déclaré stérile . C'est même pour cette raison que j'ai voulu t'aider parce que je sais ce que ça fait.

— c'est un miracle de Dieu Philomène. Est ce que je peux entrer pour en discuter ?

— entrer chez qui ? Tu es malade hein. Donc il fallait seulement que Maëva meurt pour que toi tu tombes enceinte? Quel miracle? Un sacrifice plutôt.

— non ce n'est pas ça. Dis-je en avançant vers elle.

— et qu'est-ce que c'est ? Que penses-tu me dire pour me faire changer d'avis? Dégage devant moi sorcière.

Elle me poussa et entra chez elle.

— Philomène je ne suis pas une sorcière. Criai je à mon tour derrière elle. Maman pardon écoute moi au moins.

— pourquoi ?
Elle s'arrête et me refait face. Il y a dans son regard de la colère, du mépris mais surtout beaucoup de peine. Elle veut pleurer mais je pense que c'est un spectacle qu'elle ne veut pas m'offrir.

— mince la mère ci est encore revenue? Arthur viens voir.

Deux des enfants de Maëva sortent de la maison sûrement alarmés par nos cris. Ils doivent avoir seize, dix sept ans par là,se sont des gaillards, celui qui est sorti en premier est très clair de peau avec des taches de rousseurs sur le visage et les cheveux virant au roux. L'autre à côté de lui est son opposé, noir, très grand et maigre, mais je vois que c'est lui qui domine entre les deux.

— bonjour la mère. Me dit celui qui doit être le fameux Arthur. Pardon moi je te respecte beaucoup hein mais ta présence dans cette maison nous gêne. Dit-il en arrivant devant moi.À chaque fois que tu viens ici grand-mère pleure et ce n'est pas à toi qu'elle dit que la tension est montée, qu'elle va déjà mourir.Je ne sais pas si c'est seulement les deuils que tu viens lui annoncer mais pardon je te respecte encore. Il faut partir.

Il a ton dur, pratiquement menaçant, ses tempes battent nerveusement.
Celui à côté de lui enlève le sac de marché des mains de Philomène et met ses bras autour d'elle pour me faire passer un message mais moi je ne suis pas là pour les problèmes ni la faire pleurer, je veux juste discuter avec elle.

— les garçons je vous supplie même à genoux, je veux juste discuter avec votre grand-mère une dernière fois et après je ne vais plus revenir.

Je m'attends à être chassée à nouveau mais contre toute attente Philomène leur dit de me laisser.

Mère à tout prix.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant