Chapitre 4

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Image : bureau du chef 

Sacha n'était qu'un niveau trois, malgré sa grande gueule et son assurance il restait un voltigeur de niveau moyen. Les deux agents n'étaient donc pas inquiétés à l'idée de devoir se frotter à lui, tant que la Panthère restait en dehors de tout ça, le combat ne présentait pas un grand danger. Les yeux du voltigeur s'illuminèrent et les agents prirent leurs armes en main. Un pic rocheux apparut à la place du poing de Sacha et il fonça sur eux.

Les agents esquivèrent l'attaque avec aisance, ils avaient un plutôt gros dossier détaillant les techniques d'attaque de ce voltigeur et comme il était de si bas niveau, il n'y avait pas trop de surprises. Thomas fit mine de vouloir attaquer, mais c'est Isaac qui prit Sacha de revers, leur travail d'équipe était plutôt solide malgré le peu de temps passé en tant qu'équipiers. L'agent ouvrit une grande plaie sur le flanc du voltigeur qui serra les dents, mais se repris rapidement.

Sacha tenta d'attaquer dans la demi seconde qui suivit pour l'effet de surprise, mais il ne fit qu'érafler Isaac qui eut le réflexe de faire un saut en arrière.

« Pas mal, pas mal », fit remarquer Sacha.

« Et si tu nous suivais calmement et que tu retournais là où tu devrais être », proposa Thomas.

Ils tentaient toujours de raisonner avec ce genre de voltigeurs, même si ça ne fonctionnait presque jamais.

« Si vous pensez que je vais gentiment retourner me terrer dans ce trou à rats que vous appelez une prison, vous pouvez bien aller vous faire foutre. Je préfère encore la mort à cette torture », répondit le jeune homme, catégorique.

« Très bien, dans ce cas prépares toi à cette éventualité », répliqua Isaac, arme en main en faisant un signe de tête à son coéquipier.

Les deux agents attaquèrent en même temps, Sacha les parait grâce aux pics rocheux englobant ses mains, mais le rythme était plutôt soutenu. Après quelques minutes, une faille s'ouvrit et il sentit une première, puis une deuxième lame trancher sa chair. La douleur était cinglante, mais il ne s'avoua pas vaincu.

Il fit un salto arrière pour l'effet de surprise et pour s'éloigner de quelques mètres, le temps de reprendre ses esprits. Mais les agents qu'il avait en face de lui n'étaient pas des débutants et Isaac réussit à lui ouvrir tout le côté de la jambe en plein vol, l'obligeant donc à s'écraser sur le sol à l'atterrissage. Thomas en profita pour se placer au-dessus de Sacha et commença à le transpercer de son épée, le sang giclant dans tous les sens alors que le voltigeur tentait de se relever, de résister.

C'est à ce moment que les yeux de Lucie tournèrent au blanc brumeux comme ceux d'un aveugle et elle visualisa une seconde d'un souvenir lointain. Un homme sans visage transpercé violement de part en part et à plusieurs reprises. Elle sut immédiatement que l'homme en sang était son père. Elle sauta sans hésitation de l'immeuble, ses yeux désormais normaux.

Isaac fit signe à Thomas de reculer, ne voulant pas mettre en danger la vie de son coéquipier. La Panthère s'approcha du corps encore vivant de son meilleur ami, ses yeux violets défiant qui que ce soit de s'attaquer à elle. Elle ne pouvait pas laisser un ami mourir, elle pouvait le laisser faire l'idiot s'il le voulait et le laisser se faire botter le cul s'il le méritait, mais certainement pas mourir. Elle voulut se baisser pour pouvoir l'attraper et le porter, mais ses yeux repassèrent au blanc brumeux et pendant encore une demi seconde, elle vit cette même scène atroce qui lui transperçait le cœur avec une intensité qu'elle n'avait jamais ressentie avant. A chaque balles entrant et ressortant de la chair, une plaie similaire apparut sur son propre corps.

Les deux agents étaient gelés sur place, regardant dans toutes les directions pour voir si quelqu'un était en train d'attaquer la voltigeuse à distance, mais il n'y avait rien. Elle tomba à genoux, ses yeux de retour au violet et du sang tâchant ses habits. Il était évident qu'elle était aussi perdue qu'eux et Isaac fut confus pendant quelques secondes, quelque chose était étrange, mais il n'arrivait pas à mettre de mots sur l'expression qu'il vit traverser les yeux de la jeune femme.

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