Le bureau semblait plus grand que d'habitude, comme si Lucie le voyait enfin dans son ensemble et pas uniquement comme le carré dans lequel elle se tenait debout et son patron assis. Elle laissa ses doigts glisser le long des bibliothèques en bois, les livres les faisant monter et descendre comme les cheveux ondulant au rythme du vent. Elle tourna le regard vers son patron, il l'observait déjà, se demandant ce qui lui valait un tel changement de comportement.
La jeune femme pencha légèrement la tête sur le côté, tentant de décrypter ces yeux qu'elle avait vu si souvent avec une méfiance nouvelle. Elle s'avança vers lui, se laissant tomber nonchalamment sur une des chaises. A moitié avachie dans cette chaise, une jambe au-dessus du genou de l'autre, elle regarda son boss droit dans les yeux.
« Tu as de nouvelles informations concernant les tueries qui ont lieu ces temps-ci ? », demanda l'homme.
« Un voltigeur massif aux yeux verts », répondit-elle simplement telle une machine. « Mais j'ai toujours pas trouvé les tueurs de Sacha cependant »
« Ils doivent se terrer comme des rats, ça ne m'étonne pas. Malheureusement, je peux difficilement faire plus que ce que je fais actuellement »
Elle hocha lentement la tête, prenant le temps d'analyser cette réponse.
« Oh mais je les trouverais... Quoi qu'il en coûte »
« Tu es sûre que tout va bien Lucie ? Tu devrais peut-être arrêter avec le cannibalisme, tu m'as l'air différente ces temps-ci », l'interrogea le boss alors qu'elle se levait.
« Je n'ai jamais eu les idées aussi claires », répondit-elle avant de refermer la porte derrière elle.
Cette légère montée en pression qu'il avait manifestée, elle ne savait pas quoi en penser. C'était suspect, mais se faisait-elle des idées après ce que l'agent Isaac lui avait dit ? Il allait en falloir plus que ça pour brûler quelqu'un au bûcher de la culpabilité.
Assise sur un banc, la douce brise d'automne attaquant son visage, le soleil haut dans le ciel bleu donnant de la vie au gris usé du béton... Cet endroit n'avait plus la même sonorité, il fut un temps où Lucie n'arrivait pas à décrypter les secrets qu'il renfermait, aujourd'hui elle était toujours aussi confuse, car elle ressentait trop de choses d'un coup. Elle n'arrivait pas à déchiffrer les sentiments assaillant son cœur, tout était encore si nouveau... Elle caressait doucement le chat qui s'était installé sur ses cuisses, le regard perdu dans le vide.
Le visage à nu, elle avait l'impression de se rapprocher davantage des réponses qu'elle cherchait. Comme si se cacher mettait une énième barrière entre son passé et son présent. Le ronronnement du félin apaisait quelques peu son cœur, une sorte de thérapie par les vibrations. Peut-être que c'était pour cela qu'elle aimait autant ces petites créatures, elles parvenaient à réparer les petites fissures à l'aide de leurs pouvoirs magiques. Faisant attention à ne pas trop le déranger, elle déposa l'animal sur le banc à côté d'elle, pour pouvoir se lever.
Elle s'avança un peu plus sur la place qui se dessinait devant elle, coincée entre les immeubles comme un petit endroit de paradis. Elle s'accroupi, laissant le bout de ses doigts caresser les pavés blancs, ayant l'impression d'avoir fait cela toute sa vie. Le chat sauta de son perchoir et vint se frotter à ses jambes, miaulant quelques fois, ronronnant constamment. Elle lui accorda quelques caresses alors qu'elle observait la place de cette hauteur, la redécouvrant sous un nouvel angle qui lui semblait pourtant si familier.
« Bel endroit n'est-ce pas ? », déclara une voix familière derrière elle.
Elle se releva en un instant et se retourna pour apercevoir l'un des agents de la BAV, Lohan... L'avait-il reconnue ? Il y avait peu de chances vu qu'elle ne portait pas son masque.
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Les Voltigeurs
أدب المراهقينIl y a quelques dizaines d'année, des êtres humains évolués ont commencé à naître dans le monde entier, se nourrissant de chair humaine pour survivre et montrant des capacités surhumaines. Chassés par les forces spéciales de la BAV et appelés voltig...