Chapitre 20

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Huit heures du matin, le Raid défonça la porte d'entrée des bureaux de l'assurance Lorelia, montant les escaliers en groupe rapidement, le bruit de leurs bottes frappant contre le marbre résonnait et aurait pu faire trembler le bâtiment entier. Ils poussèrent la double porte du bureau de l'ancien patron de la Panthère, et à son expression de pur choc, devinèrent qu'il n'avait pas eu de mémo.

« Je peux vous aider messieurs ? », il demanda en se levant, un faux sourire peint sur le visage.

« Monsieur Alvarez, vous êtes en état d'arrestation, vous avez le droit de garder le silence. Si vous renoncez à ce droit, tout ce que vous direz pourra être et sera utilisé contre vous devant une cour de justice. Vous avez le droit à un avocat et d'avoir un avocat présent lors de l'interrogatoire. Si vous n'en avez pas les moyens, un avocat vous sera fourni gratuitement. Durant chaque interrogatoire, vous pourrez décider à n'importe quel moment d'exercer ces droits, de ne répondre à aucune question ou de ne faire aucune déposition », déclara le chef de l'unité, passant les menottes au PDG.

« C'est une blague j'espère ? Pour quelles raisons ? »

« Direction d'une organisation criminelle, emplois fictifs, meurtres, association avec un terroriste, volonté de nuire aux intérêts de la nation, terrorisme, trafics en tout genre, utilisation de votre qualité de voltigeur comme une arme, détournement de fonds, financement d'une organisation terroriste... Vous voulez que je continue ? »

Suite à l'état de siège, Lucie avait choisi de lancer la procédure concernant Alvarez, estimant qu'il fallait rapidement couper ce financement astronomique pour faire sortir Lohan et ses acolytes de leur trou. Elle trouverait bien un autre moyen de faire valoir ses droits, l'avenir du monde pourrait bien être en jeu.

Elle ne pouvait pas être présente pour l'arrestation, n'ayant pas cette accréditation, mais aujourd'hui, à huit heure pile, elle avait pris un chocolat chaud dans son restaurant habituel, et avait regardé les journalistes filmer la sortie du PDG sous les flashs des appareils photo d'un air satisfait. Il était probablement persuadé de pouvoir s'en sortir avec l'aide d'un bon avocat, alors que des cartons remplis de preuves attendaient patiemment d'être ouverts. Chloé s'assit devant elle, Lucie n'était même plus surprise de la voir apparaitre de nulle part en pleine dégustation.

« Quoi de neuf ? », lança Lucie avant de prendre une gorgée de sa boisson.

« Ils ont prévu une première expansion ce soir, un des niveaux cinq va s'en charger avec quelques hommes de main, ils vont commencer à sécuriser un autre périmètre par-dessus celui déjà existant. Une fois tous les voltigeurs récalcitrants expulsés de la zone, des rondes seront mises en place dans ce nouveau quartier et des barricades de fortune avec des contrôles d'entrée et de sortie », expliqua Chloé, à moitié penchée au-dessus de la table, visiblement très impliquée dans cette chasse à l'homme.

« Comment vous savez tout ça ? »

« On a un informateur à l'intérieur, mais il veut pas trop se mouiller pour rester en vie, il nous donne quelques infos au compte-gouttes et refuse catégoriquement de saboter depuis l'intérieur »

« Ce qui peut se comprendre »

« Mouais... J'aime pas trop les lâches et les trouillards, mais bon, c'est pas le sujet. J'ai vu l'arrestation du big boss, c'est une bonne nouvelle, ça leur coupe drastiquement les vivres. Ils se servaient de tout cet argent pour les conteneurs, ils vont plus pouvoir fortifier aussi efficacement »

« Tu m'accompagnes ce soir ? Si y'a un niveau cinq, je préfère laisser la BAV en dehors de ça »

« Bien sûr que je t'accompagne ! »

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