Chapitre 19

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Suite à cette interview, des manifestations antigouvernementales prirent naissance dans la capitale et le pays en général. Les citoyens réclamaient la démission du gouvernement actuel et du capitaine de la BAV, ainsi que la mise en place d'élections d'urgence. Sans compter le jugement des crimes perpétués. Le chef de la BAV démissionna et fut rapidement remplacé, mais le gouvernement était plus réticent. Ils n'allaient pas lâcher l'affaire si facilement, c'était devenu une guerre ouverte très personnelle. Ils refusaient toujours le vote des citoyens concernant les nouvelles lois pro voltigeurs et n'avaient édicté aucunes lois de ce genre depuis les dernières.

Thomas laissa tomber une énorme pile de dossiers sur le bureau du nouveau capitaine, Mr. Rousset. C'était quelqu'un d'un peu plus jeune, blond, sûr de lui, et prêt à attendre ce qu'ils avaient à dire. Il était connu dans le milieu pour ses idées innovatrices et c'était ce qui lui avait valu cette place. Le capitaine de la BAV était élu par un vote interne, le gouvernement n'avait aucune emprise sur celui-ci. Ce qui allait lui être proposé allait enraciner sa promotion, montrant aux citoyens que la nouvelle tête de la BAV était compétente et efficace. Il ne pouvait pas être arrivé à un meilleur moment professionnellement et il en était conscient.

Les deux agents se tenaient debout, les bras croisés, alors qu'il était assis derrière son bureau et Lucie debout de l'autre côté.

« Le voltigeur le plus recherché de tout le pays, aucune information sur son nom ou celui de son organisation, aucune idée de son identité ou de celle de son entreprise, un fantôme. Sauf que j'ai travaillé avec lui et que je sais reconnaitre quand quelqu'un fait de même. Le Corbeau s'est allié avec lui pour asseoir sa position sur la ville », déclara Lucie.

« Le Corbeau et le voltigeur numéro un de la ville sont en alliance ? Vous connaissez l'identité de ce voltigeur ? »

« Tout à fait, c'est pourquoi Isaac et Thomas ont récolté toutes ces preuves incriminantes, pour vous permettre d'obtenir un mandat d'arrêt à son égard »

« Allez-y, dites m'en plus »

« Antonio Alvarez, cinquante-trois ans, à la tête d'une des plus grandes entreprises du pays sous couvert du PDG actuel qui n'a qu'un emploi fictif. Cette société c'est la compagnie d'assurance Lorelia. Il organise une sorte de pègre dans la ville à laquelle il n'a jamais donné de nom pour la garder la plus discrète possible. Il est actuellement en guerre ouverte avec Les Goules, mais ça, vous le savez déjà, tout comme vous êtes au courant de ses business et de ses nombreux crimes. On ne sait pas encore la raison de cette alliance, mais j'imagine qu'un interrogatoire nous aidera à y voir plus clair »

« Je ne peux pas vous laisser dévoiler cette information sans contrepartie Lucie », déclara le capitaine.

Elle lui lança un regard interrogateur.

« Ça fait une dizaine d'années qu'on cherche ce criminel, faites valoir vos revendications auprès du gouvernement, ce n'est pas un point crucial pour retrouver le Corbeau, on peut se permettre de mettre ça en suspens »

« Vous croyez qu'ils vont me laisser entrer après tout ce bordel ? »

« On va y rentrer tous les deux », il répondit avec assurance, collant son dos à sa chaise et croisant les bras.

Lucie appréciait fortement ce nouveau chef, il avait du cran et de la jugeote, et il était pro voltigeurs.



Des conteneurs empilés bloquaient les rues alors que les hélicoptères de police survolaient la zone. On ne pouvait entendre que les puissantes palmes broyant l'air de la nuit, le quartier entier était plongé dans la pénombre et le silence. Suite à la découverte de son plan de coup d'Etat, Lohan avait utilisé les moyens de son cher allié pour bloquer l'accès d'un quartier entier. A l'intérieur de cette zone de non droit, les habitants devaient se plier à ses règles ou être conduits de force vers la sortie. Un couvre-feu était instauré pour les habitants humains, alors que les voltigeurs étaient complètement libres. Lohan s'était ainsi créé un quartier général sécurisé par des conteneurs et des voltigeurs. Ses hommes de main faisaient des tours de garde.

Les VoltigeursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant