Chapitre I

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Je suis tranquillement installée devant mes molécules d'ADN en train de les analyser, quand la sonnerie de mon téléphone me sort de mes pensées.

Je saisis ledit mon téléphone sans même prendre le temps de lire le nom de la personne qui m'appelle. 

- Allô ? demandé-je machinalement en décrochant.

- Salut blondasse, dit une voix masculine.

Je n'ai pas besoin d'être voyante pour deviner que c'est mon frère, à l'autre bout de fil. Il n'y a que lui pour m'appeler de la sorte.

- Je ne suis pas blonde, je suis châtain, espèce d'idiot, râlé-je en me jetant sur mon lit, délaissant ainsi mon travail et mes petites molécules.

-  Arrête un peu, comment tu vas ?

C'est repartit pour trois heures non-stop de discussion au téléphone.
Mon frère ne m'appelle pas si souvent que ça, quand j'y pense, mais les coups de fils durent souvent quelques heures.

J'ai toujours été très proche de lui, mais j'ai dû quitter le cocon familial pour faire mes études à Londres, et je n'ai pas quitté la capitale depuis.
Ça doit faire presque deux ans que je ne l'ai pas vu, pas en vrai du moins, et il me manque énormément.
Il ne cesse jamais d'essayer de me convaincre de revenir en Amérique, ne serait-ce que quelques jours, afin de se revoir.
Ce n'est pas que je n'en ai pas envie, bien au contraire, mais mon job de scientifique m'empêche catégoriquement de quitter mon petit appartement plus de douze heures.

Notre appel a duré bien une ou deux bonnes heures, comme d'habitude.
Il me parle de son travail qui le passionne tant, de ses amis, de sa nouvelle petite-copine, de nos parents aussi.
Il a l'air tellement épanouie en me racontant tout ça, que je ne peux qu'être heureuse pour lui, même si on est séparés de plusieurs milliers de kilomètres.

- Harley, quand est-ce qu'on peut se revoir ? me demande-t-il d'un ton qui m'arrache le cœur.

- Je ne sais pas, j'aimerais bien passer quelques jours mais je n'ai pas vraiment le temps, avoué-je à contrecœur.

- Tu n'as pas de vacances ? me demande-t-il en soufflant.

Toujours la même question. Toujours la même réponse.
Mon travail en laboratoire me prend beaucoup de temps, comme je l'ai déjà dit, et je ne sais même plus ce que signifie le mot « vacances ».

- Non, tu le sais bien... Mais j'ai peut-être la possibilité de poser quelques jours étant donné que je ne l'ai pas fait depuis que je suis arrivée. Je vais voir ce que je peux faire, annoncé-je, pleine d'espoir.

Il acquiesce joyeusement et on met fin à l'appel quelques minutes après.

Mon frère a toujours été très protecteur avec moi, et le fait de se voir que très rarement n'arrange rien de rien.
Quand il ne m'envoie pas de message pour savoir si je suis enceinte, c'est les appels vidéo où il veut vérifier si ma porte est bien verrouillée.
Malgré ça, je donnerais tout pour le revoir, cette tête de con.

Après avoir raccroché, je me lève et me redirige vers ma petite molécule d'ADN qui n'attend que d'être étudiée.
Je souffle longuement et attrape de nouveau mon téléphone pour appeler mon boss. Je déteste ça.

- Bonjour Monsieur Holes, je voulais savoir s'il était possible que je pose une ou deux semaines de vacances, demandé-je en appréhendant la réponse.

De toute manière, je sens bien que je vais me ramasser un non catégorique en pleine face, mais au moins j'aurais essayé.
Il semble réfléchir un instant.

- Je ne me rappelle pas t'avoir vu prendre un seul jour de vacances depuis deux ans, alors oui, aucun problème, dit-il gentiment.

Je reste bouche-bée face à sa réponse. On ne va pas se mentir, je ne m'y attendais pas du tout.

- M-merci beaucoup, dis-je en bégayant légèrement.

On écourte alors l'appel et je saute dans mon appartement, toute contente.
Je vais pouvoir aller voir mon frère !

Avec le taff que j'ai, j'ai réussi à mettre pas mal d'argent de côté en économisant, je peux donc piocher dedans pour me payer les billets d'avions.
Pour le logement, je taperai l'incruste soit chez mon frère soit chez mes parents, j'espère.
Je ne vais tout de même pas aller à l'hôtel, si ?
De toute façon, même si je le voulais, mes parents auraient fait un scandale. Mieux vaut ne pas les contrarier, ces deux-là.

Ne pouvant pas attendre une seconde de plus, je compose de nouveau le numéro de mon frère. Il décroche presque immédiatement, comme s'il attendait que son téléphone sonne.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demande-t-il presque paniqué.

- J'espère que tu sais cuisiner autre chose que des pâtes, le charrié-je.

Ne semblant pas comprendre, il lâche un petit « hein ? » incompréhensif.

- Nan parce que si je viens à New-York, c'est pas pour bouffer des pâtes, continué-je tout en ouvrant mon ordinateur pour chercher des billets pas trop chers.

- Tu peux venir ? me demande-t-il, ravi.

- Yep, acquiescé-je avec un sourire. 

Mon frère, qui n'est autre que Chris Evans, au cas où vous n'aviez pas compris, semble tout content.

On discute encore quelques instants et il m'affirme qu'il s'occupe de tout, y compris des billets d'avion.
Il ne me laisse même pas le temps de discuter son offre qu'il raccroche.

Je soupire face à son comportement enfantin, mais la joie reprend rapidement le dessus.

Je me dirige alors à la hâte vers mon armoire et commence à trier mes vêtements pour faire ma valise.

Quelques minutes plus tard, la sonnerie de mon téléphone me tire de mon tri. Je crois que je n'ai jamais autant utilisé mon portable qu'aujourd'hui !
Je jette un regard dessus ; Chris vient de m'envoyer un message.
C'est un billet d'avion près-payé.
En... Première classe ! La vache, il ne m'avait pas menti !

Je souris de toutes mes dents et le remercie. Prise d'un soudain doute, je regarde une nouvelle fois le billet, afin de savoir quand est le vol.
Le 12 juillet... mais, c'est ce soir !
Dans très exactement trois heures et douze minutes !

La panique prend le dessus, me faisant ramasser mes affaires en quatrième vitesse avant de les mettre en boule dans ma valise. Je n'ai jamais été une pro du rangement, de toute façon.

En l'espace d'une heure et vingt-sept minutes, je suis prête à sortir de mon appartement. Mais bien évidemment, la petite molécule d'ADN sur mon bureau me fait de l'œil, alors je n'ai pas pu résister de la prendre avec moi dans mon sac, pour finir mon travail, préalablement commencé, dans l'avion.

Je descends à la hâte les trois étages d'escaliers de mon immeuble, avec ma grosse valise et mon sac à dos.
A me voir d'un point de vue extérieur, je dois faire peur à quiconque ose s'approcher de moi, grâce à mon jogging trop grand, au sweat de Chris que je ne lui ai jamais rendu, ma casquette et mes lunettes sur le nez.
Vu les heures de vol qui m'attendent, huit et un quart très exactement, j'ai intérêt à m'habiller confortablement...


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NDA: Hey! Voici le premier chapitre de ma nouvelle fanfiction! J'espère qu'elle vous plaira, n'hésitez pas à me donner votre avis <3

Sauve-moi [Sebastian Stan]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant