Sauve-moi [Sebastian Stan]

Chapitre XI

- Je suis rentrée, annoncé-je en arrivant dans la maison et en posant les sacs pleins à craquer sur la table du salon.

J'entends Chris descendre les escaliers comme une furie.
Un jour, il va tomber...

- Enfin ! Tu en as mis du temps, râle-t-il en s'emparant des sacs.

- J'ai fait une rencontre imprévue, avoué-je en levant les yeux au ciel.

Chris se retourne vers moi, en arquant un sourcil.

- Qui donc ?

- Tu es bien curieux, grand frère.

- Accouche.

- Sebastian.

Chris s'arrête dans ses mouvements.

- Seb ? Huuum, tu as l'air de l'apprécier, dit-il en me lançant un regard qui veut tout dire.

Mais quel gros con. Qu'est ce qu'il veut que je réponde à ça ?

- Oh oui, surtout depuis que j'ai appris qu'il a une copine ! m'exclamé-je en riant jaune.

Mon frère fait la grimace, apparemment pris au dépourvu.

- C'est une vipère, sa copine, avoue-t-il en me tournant le dos.

J'ouvre la bouche, en assimilant ses paroles.

- Tu étais au courant ?!

Le blond se retourne face à moi en passant une main dans ses cheveux, visiblement gêné.
Bien sûr qu'il était au courant...

- C'est un excellent ami à moi, alors oui je suis au courant.

À ce moment là je ne sais pas si j'ai envie de l'étrangler avec du fil à couper le beurre ou de le brûler vif à la Jeanne d'Arc.
Au choix.

- Si tu étais au courant, pourquoi tu n'arrêtes pas d'essayer de me pousser vers lui ? je demande sans comprendre.

Chris souffle.

- Ce n'est pas ça...

Il s'arrête.

Comment ça "ce n'est pas ça"? Oh mon coco, faut finir tes phrases !

Je sens la colère monter en moi et me consumer à petit feu, ne peut-il pas finir ces putain de phrase ??

- Alors dis-moi ! crié-je presque.

- Pourquoi t'énerves-tu pour si peu ?

- Christopher Robert Evans, jouer comme ça avec les gens, c'est vraiment dégeulasse, ça ne te ressemble pas, dis-je la voix brisée.

Il me retourne le dos une fois de plus, comme pour ne pas avoir à affronter mon regard meurtrier. Car au jeu de regard, c'est toujours moi qui gagne, et il le sait.

- Il n'est pas heureux...souffle-t-il.

Je ne comprends pas. Comment ça pas heureux ? Eh puis quand bien même, c'est sa vie, pas la nôtre.

- Comment peux-tu savoir, tu es dans sa tête ? Et puis, est-ce une raison ? je demande.

- Cette fille, reprend-il doucement, c'est un poison. Il...il se fait ensorceler depuis bientôt deux ans et j'ai l'impression d'avoir perdu mon ami depuis qu'il s'est mis avec. J'aimerais qu'il trouve quelqu'un d'autre. Quelqu'un de bien...

Je secoue la tête. Même si je comprends un peu mieux la situation, son excuse n'est absolument pas recevable.

- Tu m'utilises pour lui faire quitter sa copine ? je demande, au bord des larmes.