Sauve-moi [Sebastian Stan]

Chapitre XX

Quelques heures plus tard.

Je suis allongée sur mon lit, emmitouflée dans les couvertures jusqu'au cou, et cela depuis des heures.
Je n'ai plus vraiment l'envie ni la force de travailler, donc je préfère m'apitoyer sur mon sort, quel bon programme !
Je n'arrive pas à dormir et les larmes ont largement eu le temps de sécher sur mes joues.

J'entends des pas se rapprocher de ma porte, mais je prie pour que mon frère, car ça doit être lui, n'ai pas la subite envie de venir me faire chier. Il risque de se faire recevoir, sinon. Et je n'ai pas envie d'être méchante, alors vaut mieux qu'il parte tout de suite.

Malheureusement pour moi, il s'arrête et toque à ma porte.

- Je peux entrer ? il demande doucement.

N'ayant vraiment aucune envie de lui faire face, je ne réponds pas et fais comme si je dormais. Oui oui, je suis une lâche.
Ça a l'air de marcher, car le blond clenche la porte doucement, semble rigoler un peu, s'approche de mon lit et m'embrasse gentiment le front avant de quitter ma chambre.

Je souris face à tant de gentillesse et de bienveillance de sa part.
Et sans réellement le vouloir, je finis par m'endormir.

Je me réveille à peine trente minutes plus tard, et me lève lentement. Je dois sûrement avoir la marque de l'oreiller imprimé sur le visage mais ce n'est pas très grave.

J'attache mes cheveux en un chignon flou et tire sur mon tshirt pour qu'il cache un peu plus mes jambes, malgré mon short.

Je descends dans le salon d'un pas rapide, prête à annoncer à Chris la nouvelle.
J'ai vraiment besoin d'en parler à quelqu'un et de me libérer de ce poids qui pèse dans ma poitrine.

- Chris ! j'appelle en arrivant dans la cuisine.

Ce dernier répond par un simple « oui ? » lointain.
Je ne le vois pas, trop occupée à me faire un sandwich triple dose de tout, mais grâce à la provenance du son, j'imagine qu'il est installé sur le canapé. Me voilà dos à lui, et c'est très bien, au moins je peux laisser les larmes couler tranquillement sans avoir à me cacher.

- C'est bon je sais tout, commencé-je en parlant rapidement et en faisant de grands gestes. Sebastian est amoureux de quelqu'un d'autre, je ne sais pas c'est qui par contre. Il me l'a dit tout à l'heure et c'est cool mais pas totalement fin bref. Ça fait mal mais bon j'veux qu'il soit heureux. Donc maintenant arrête de me demander de le séduire pour je ne sais quelle raison parce que ce putain de problème est résol-

Je me retourne et m'arrête soudainement dans mes mouvements, mon sandwich à mi chemin entre ma bouche et le sol.

- Oh putain, pesté-je la bouche entrouverte.

Chris se mord la lèvre jusqu'au sang et regarde le sol honteusement.
Le problème n'est pas Chris, mais plutôt le beau brun assis à côté de lui sur le canapé, qui me dévisage étonné et confus.
Je suis dans la merde.
Dans la GROSSE merde.

- J-je... Seb ? Qu'est-ce que tu fais là ? je demande, perplexe, sans savoir comment réagir.

J'essaye de m'approcher un petit peu de lui pour lui paraitre normale, comme si de rien n'était.
J'envoie un regard noir à mon frère pour ne pas m'avoir coupé, et il me répond silencieusement qu'il est désolé.

Mon ami a les sourcils froncés et me regarde avec dépit.
Pire, avec dégoût, je dirais même, et ça me brise le cœur.
Jamais il ne m'a regardé comme ça.

- Comment ça « le séduire » ? il demande en se levant d'un geste vif.

Chris secoue la tête et se lève pour retenir son ami.