Chapitre XIII

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Deux jours plus tard, moi voilà bien embêtée : aucun avion ne peut me ramener à Londres avant deux semaines, un cyclone empêchant tous les avions de se poser en Angleterre. Quelle poisse.

- Oui. Bien sûr. Pas de soucis. Envoyez-moi tout par mail. Ok. Au revoir. Merci, vous aussi.

Je raccroche et souffle un grand coup.

- Ton parton t'a accordé l'asile ? me demande Chris en rigolant.

Je me retourne et souris doucement.

- Il m'a donné autant de temps que j'avais besoin, à la seule condition que je travaille en distanciel et que je lui rende mes travaux à temps.

Le blond acquiesce, rassuré et satisfait. Moi aussi je le suis, c'est bien mieux que de se faire virer...

- C'est plutôt cool, tu auras plus de temps à passer ici avec nous.

J'opine du chef, bien d'accord avec lui. Après tout ce temps loin de ma famille, je vais pouvoir rattraper le temps perdu !

- Tu m'fais un thé, s'il-te-plait ? lui demandé-je en m'asseyant devant mon ordinateur, prête à bosser.

Il ne répond rien mais je l'entends se diriger vers la théière. Quelques secondes plus tard, je l'entends pester dans mon dos et frapper contre la machine.

- Eh ! Qu'est-ce que tu fais ? je demande en m'interposant entre lui et le pauvre engin battu.

- Ton truc ne marche pas, répond-il. Tu ne peux pas boire du café, comme tout le monde ?

Je lève les yeux au ciel et essaye de faire fonctionner la théière, en vain. Cet idiot vient de me la casser !

- Mais elle est toute neuve... Comment est-ce possible ? dis-je pour moi-même.

- La garantie ne marche pas? me demande-t 'il.

- Si je retrouve le ticket de caisse...

Chris souffle, exaspéré. Il sait très bien que je jette tous les tickets de caisse, même ceux des garanties... Oui, ce n'est pas très malin.

- Elle avait l'air cool pourtant, me défends-je.

- Ouais bah, tu l'as mal choisie, renchérit mon frère.

- Eh! Ce n'est même pas moi qui... Oh !

Je souris de toutes mes dents, réalisant quelque chose.

- Quoi ? il demande, intrigué.

- C'est Seb qui l'a choisi ! Laisse tomber la garantie, je reviens d'ici une heure maximum, dis-je en attrapant mon manteau et la machine du démon.

Je sors à la hâte de la maison, en rigolant comme une gamine.

*

Je sonne à la porte blanche de l'immense maison qui se tient devant moi.
Quelques secondes plus tard, j'entends des pas légers se diriger vers moi. Puis, la porte s'ouvre doucement.

- Harley ? Mais, qu'est-ce que tu fais là ? me demande Sebastian en s'écartant de la porte pour me laisser entrer.

Je rigole et rentre.

- C'est une sacrée merde que tu m'as fait acheter, dis-je en secouant doucement le carton de la théière devant ses yeux. Et comme j'avais dit que je te tiendrai responsable d'un quelconque problème, me voici !

Seb' rigole franchement et me propose de poser l'engin sur son passe plat.
Je m'exécute et l'y place, avant de choisir un sachet de thé que me propose mon ami.
Il met sa théière en route, la sienne fonctionne au moins.

Le temps que l'eau chauffe, le brun saisit un élastique pour attacher ses cheveux mi-long qui lui tombent dans les yeux, afin de pouvoir travailler sans être gêné.

Malgré moi, je trouve ce geste atrocement sexy.
Je secoue ma tête pour retrouver mes esprits et le regarde réparer la théière.

- Défaut de fabrication, conclut-il en se frottant les mains. J'aurai besoin de plus que cinq minutes pour la réparer. Peux-tu me la laisser quelques temps ?

Je souris et acquiesce, évidemment. Vaut mieux ça que d'en payer une neuve, encore une fois.
Il me sourit en retour et se tourne pour préparer mon thé. Puis il finit par me le tendre.

- Tiens, voilà ton t-

Il est malheureusement coupé dans son élan par une grande femme blonde qui descend les escaliers de l'entrée.

- Sebastian ? Qui est-ce ? demande-t-elle sèchement.

- Harley, une amie, répond-il simplement.

La femme s'avance vers moi lentement, et me scanne de haut en bas sans aucune gêne. Je ne dois pas faire bonne impression avec mes fringues larges et masculins. Comparé à elle, je ne ressemble à rien.
Elle porte une robe d'été à bretelle assez courte et moulante, qui met en valeur ses formes assez marquées et magnifiques. Ses talons aiguilles martèlent le sol et je me demande comment elle fait pour marcher avec ça sans se viander. Elle a de longs cheveux blonds qui cascadent dans son dos, mais ses yeux foncés paraissent sortir tout droit des ténèbres. Malgré ça, sa beauté est sans pareille...

Si Seb n'était pas derrière moi, j'avoue que j'aurais eu peur. Elle n'a pas l'air très amicale, en fait.

- Hum, répond-elle simplement en me toisant de haut en bas.

- Elle avait besoin d'aide pour réparer sa théière, se justifie mon ami en passant devant moi, comme s'il voulait me protéger.

Elle est si méchante que ça ?

- Elle ne sait même pas la réparer toute seule ? elle demande rhétoriquement en rigolant maléfiquement.

Je serre les mâchoires et m'apprête à répondre, ne comptant pas me laisser faire, mais Sebastian m'en empêche.

- Laisse-là tranquille, Alex. Elle ne t'a rien fait.

Il se retourne vers moi et me sert une mine désolée.

- Je suis vraiment désolé mais, tu devrais rentrer, m'intime-t 'il doucement.

Je grogne un peu mais acquiesce, sachant pertinemment que me battre avec cette femme ne servirait à rien. Elle me battrait à plate couture.

- On se voit bientôt, me dit' il en me prenant rapidement dans ses bras. Imi pare rau*... me souffle-t'il discrètement.

Je souris pour le rassurer et me dirige vers la sortie.
Quand je passe près de la femme, elle se décale vers moi et me donne un grand coup d'épaule.

- Terrain privé, me murmure-t-elle en faisant allusion au brun.

- Terrain abîmé, réponds-je du tac au tac.

Je ne sais pas pourquoi j'ai dit cela, et je sais que répondre au pic de cette femme n'est pas très intelligent, mais c'est sorti tout seul. D'autant plus que ça ne veut rien dire...

Je repousse son épaule et sors de la maison rapidement tout en me jurant de ne plus jamais revenir si elle y est.

Quelle pétasse, celle-là.

Maintenant, je comprends pourquoi mon frère et mes amis veulent à tout prix les faire casser.
Cette femme est flippante, elle ne doit pas lui laisser une seconde pour respirer.

Sebastian est manipulé.

Et malgré moi, je me dois de l'aider.

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*Imi pare rau veut dire "je suis désolé" en roumain.

Sauve-moi [Sebastian Stan]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant