Chapitre X

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Le lendemain matin, c'est avec un horrible mal de crâne que je me réveille.
Le brouhaha de la veille, combiné aux quelques verres de vin que j'ai pu avaler ne fait pas bon ménage.
En plus de ça, Chris chante sous la douche, alors imaginez...

- Réveillée ? me demande-t-il quelques minutes plus tard, passant ainsi sa tête dans l'encadrement de la porte de ma chambre.

Pour seule réponse, il obtient un grognement frustré.

- Tu chantes faux, lui dis-je. Au troisième refrain tu chantes en la bémol mais c'est en réalité un si que tu dois prononcer.

Mon frère ouvre la bouche pour me répondre, mais se ravise.

- J'te déteste, finit-il par dire en sortant de ma chambre.

Je rigole et repousse les draps sur le bord du lit. Une fraicheur matinale m'envahit et je regrette déjà de devoir me lever.

Quelques minutes plus tard, me voilà dans la cuisine, à pester contre la théière qui ne semble pas vouloir fonctionner.

- Mais elle marchait hier, râlé-je pour moi-même.

- Elle a dû claquer, intervient Chris.

Je soupire et me résigne à faire chauffer mon eau au micro-onde. Berk.

- Je vais aller en acheter une neuve, l'informé-je. Parce que je ne peux pas passer le reste de mon séjour ici en faisant chauffer mon eau dans ce truc.

Je désigne le micro-onde du doigt.

- Tu es tellement matérialiste, souligne-t-il.

Je lui montre mon majeur et sors le nécessaire pour faire mon thé.

- Tu pourras passer acheter deux ou trois trucs à manger, aussi ? me demande Chris. On n'a presque plus rien ici.

Je lève les yeux au ciel et acquiesce.
Tant que j'y suis... Tu veux pas m'appeler Dobby aussi ?

Je bois ma tasse de thé rapidement et remonte dans ma chambre afin de prendre une douche et de m'habiller.
Une petite heure plus tard, je suis devant la maison, faisant tourner les clefs de la voiture de Chris entre mes doigts.

- S'il te plait fais attention, me dit-il, suppliant.

Je fronce les sourcils et finis par sourire, attendrie par son comportement protecteur.

- Tu as peur pour moi ? Mais je vais juste faire des courses, tu sais...

Le blond fronce les sourcils à son tour.

- Mais non, je n'ai pas peur pour toi, idiote, mais pour la voiture, répond-il en désignant cette dernière d'un doigt.

Je lève les yeux au ciel et prends soin de cogner -doucement- la carrosserie. Chris sursaute, ce qui me déclenche une certaine satisfaction intérieure.
Je lui fais un clin d'œil et lui envoie un baiser dans les airs d'un geste théâtrale.

- Ne t'en fais pas, Titine reviendra saine et sauve, lui assuré-je. J'ai mon permis, tout de même.

Il ne parait pas plus rassuré, en réalité. Je rigole une dernière fois et me place derrière le volant. Je fais rugir le moteur et m'engage dans l'allée gravillonnée.

Après quelques minutes de trajets, j'arrive devant un magasin d'électro-ménager. J'y entre et fais mon choix, optant pour une théière de qualité. Nous n'avons pas de problèmes d'argent, vu le métier qu'exerce mon frère, alors autant en profiter...

- Je peux vous aider ? me demande ce que je pense être un des conseillers du magasin.

Sans lever le nez des rayons que je regarde avec intention, je réponds calmement :

- Non merci, pas besoin.

Mais la personne ne semble pas décidée à s'en aller. Je sens encore sa présence insistante derrière moi, ce qui a le don de m'agacer.
Je me redresse et souffle, pensant sûrement à un mec bien lourdaud qui veut juste mon numéro, et me retourne, prête à le remettre à sa place gentiment.

- Alors je vo-.

Mais je m'arrête et me fige.

- Tu n'es pas très amicale avec les personnes qui veulent te venir en aide, rigole-t-il.

J'ouvre grand les yeux et sens le rouge me monter aux joues, morte de honte.

- Euh, je suis désolé, je ne savais pas que c'était toi, avoué-je en riant nerveusement.

L'homme rigole et secoue la tête.

- Ce n'est pas grave. Nouvelle théière ? demande-t-il en désignant celle que je tiens dans ma main gauche.

- Euh, ouais, confirmé-je. L'autre a rendu l'âme.

Mon nouvel ami, Sebastian, car c'est bien lui, s'approche de moi.

- Ne prends pas celle-là, m'intime-t-il en me la prenant délicatement des mains. Celle-ci est mieux.

Il désigne une autre théière dans le rayon.
Je plisse des yeux.

- Et pourquoi donc, Monsieur Le Pro Des Théières ? demandé-je en rigolant.

Seb rigole à son tour et répond simplement.

- Parce que j'ai la même, et elle est super.

Je secoue la tête, le sourire aux lèvres, et abdique. Je repose l'ancienne et prend la nouvelle, l'inspectant de haut en bas.

- Si j'ai le moindre problème avec ce truc, je t'en tiendrai responsable, le menacé-je.

Le brun rigole et acquiesce.

- Et toi ? Qu'est-ce qui t'amènes ? demandé-je en le détaillant de haut en bas, ses mains vides.

- Je cherche un nouveau tourne disque, ma copine a cassé le miens, avoue-t-il, gêné.

J'entrouvre la bouche, un peu surprise.
"Copine"...

- Oh, je suis désolée pour toi.

Je ne vais pas mentir, j'ai ressenti un petit pincement au cœur.
Je ne savais pas qu'il avait une copine, Chris aurait pu me prévenir, j'aurai sûrement plus gardé mes distances avec lui ; les mecs en couple, ce n'est pas mon truc.

- Ce n'est rien. Je vais en acheter un neuf et puis tout sera réglé !

J'acquiesce d'un mouvement de la tête, ne sachant pas quoi dire de plus.

- Je... je vais te laisser, j'ai beaucoup à faire, dis-je en partant à reculons.

Seb fronce les sourcils mais finit par acquiescer.

- Ok. Bonne journée, la Londonienne, dit-il accompagné d'un clin d'œil.

Je souris un peu et m'en vais payer ma théière.

La caissière prend ma carte et fronce les sourcils, puis me détaille de haut en bas.

- Que se passe-t-il ? demandé-je, perplexe.

La femme baisse les yeux et scanne mon article.

- Excusez-moi, c'était très impoli de ma part de vous dévisager ainsi. Je me demandais juste si...

Elle ne termine pas sa phrase. Mais je sais très bien ce qu'elle veut dire.

- Vous voulez une photo ? demandé-je en souriant.

Le visage de la femme s'éclaircit d'un sourire radieux. Elle sort son téléphone et me le tend. Je le saisi et me place bien devant la jolie caissière, sert mon plus beau sourire et appuie sur le bouton pour prendre la photo. Je lui rends son téléphone.

- Merci beaucoup ! me dit-elle, toute contente.

Je lui souris et lui fait un petit clin d'œil.

Je récupère mon sac et me dirige vers la sortie du magasin.

Ce genre de petite rencontre me fait toujours plaisir, mais mes pensées retournent rapidement vers un certain brun aux yeux bleus, et c'est malheureusement le cœur bien plus lourd que je sors de la boutique...

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Sauve-moi [Sebastian Stan]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant