Sauve-moi [Sebastian Stan]

Chapitre XXVIII

Le diner à débuté depuis déjà plus d'une heure, et la bonne humeur est au rendez-vous.
Sebastian, qui était totalement mortifié à la vue de ce diner, s'est bien détendu, surtout après que Chris l'ait clairement félicité pour m'avoir enfin pécho.

Je ne sais pas trop comment je dois le prendre...

Enfin bref, autour de la table, c'est la joie. Le blondinet s'est mis au fourneau, et même si c'est mon frère et que j'adorerais crier qu'il cuisine aussi mal de Rémi dans Ratatouille, je dois bien avouer qu'il ne s'en sort pas trop mal. Bien mieux que moi qui ne sait pas utiliser une théière sans la casser, en tout cas.

- Mais du coup, tu vas faire quoi maintenant, Harley ? m'interroge Sebastian en posant son verre sur la table.

Je comptais répondre, mais en fait je beuge sur place.
Qu'est-ce que je veux faire, maintenant ?
Réellement ?
Rien.
Vivre avec mon frère, ma famille, Seb, et ne plus me prendre la tête.
Mais d'un autre côté, mon job c'est toute ma vie, et même s'il me prend tout mon temps personnel j'ai trop douillé au niveau des études pour tout laisser tomber maintenant.

- Je... je ne sais pas trop, avoué-je en baissant la tête vers mon assiette.

Est-ce que ce matin j'ai agi sur un coup de tête sans prendre en compte les potentielles conséquences ?
Totalement.
Est-ce que je regrette ce que j'ai fait ?
Absolument pas.

- Mon taf... C'est le seul truc qui me fait vraiment chier, je dis en triturant des bouts de légume dans mon assiette.

Les deux garçons acquiescent silencieusement, mais Seb finit par froncer les sourcils et reprendre la parole.

- La seule chose ? Mais tu n'as pas d'amis à Londres ? il me demande, perplexe.

Je pouffe, rapidement suivi par mon frère. Lui il sait, évidemment, il fait partit de ma famille proche, mais pas le brun, je ne lui en ai jamais parlé à lui.

- Seb tu sais, quand on travaille dans les sciences, notre boulot nous prend tout notre temps, on n'a pas l'opportunité de se faire des amis.

Il écarquille les yeux, ahurit. Je rigole face à sa réaction, mais bien évidemment la situation n'est pas vraiment comique ; tout ce que je viens de dire est malheureusement vrai.
Faire je ne sais combien d'années d'études pour au final foutre sa vie sociale de côté, quel bon compromis tiens...

- Du coup je pense essayer de trouver un job similaire ici, j'ai un dossier en béton donc je ne devrais pas avoir de mal à trouver, même si ça ne sera jamais pareil qu'à Londres, je renchéris.

Ils acquiescent silencieusement et Chris me fait un clin d'œil d'encouragement, je lui souris en retour.

*

Quelques heures plus tard, le repas est terminé et Sebastian décide de rentrer chez lui. Avant de quitter la maison, il salue mon frère d'une accolade amicale, puis il se dirige vers moi. L'espace d'un instant, je panique ; veut-il vraiment m'embrasser devant mon grand frère ?
Mais je n'ai pas le temps de penser plus longtemps qu'il me rapproche de lui en me saisissant doucement par la taille, puis il pose délicatement ses lèvres sur les miennes.
Je lui rends son baiser passionné immédiatement et on se détache quelques secondes plus tard, ne s'attardant pas plus ; Chris n'est qu'à quelques mètres de nous, tout de même.

- Arrête de tripoter ma sœur toi, le prévient Chris d'un ton humoristique mais un peu sérieux quand même.

Seb lève les mains en l'air en signe de paix et on finit par tous rigoler.