Sauve-moi [Sebastian Stan]

Chapitre XV

- Bon, du coup tu lui demanderas ? me demande Chris en s'asseyant sur mon lit.

Je me retourne lentement vers lui, fronce les sourcils d'incompréhension, mais percute bien trop vite.

- Oh non, non Monsieur Evans ! Je ne ferai jamais ça, on va juste boire un verre, je s'exclame en faisant de grands gestes.

Mon frère me dévisage quelques secondes, un petit rictus sur le bord des lèvres.

- Dans cette tenue ? il demande, plein de sous-entendus.

Je me retourne en quatrième vitesse vers mon miroir.

- Quoi ? Elle a quoi ma tenue ? je demande un peu paniquée.

Je regarde attentivement mon reflet dans la glace, à la recherche d'une quelconque tâche ou accro qui pourrait le déranger. Mais tout est lisse et parfaitement propre. Ma petite robe d'été à bretelle me semble tout ce qui a de plus normal. Même si je n'ai pas vraiment l'habitude de porter ce genre de vêtements, je trouve cette tenue plutôt mignonne.

- Tu...tu lui ressembles beaucoup, habillée comme ça, remarque-t-il simplement d'un ton neutre.

Je fronce les sourcils, ne comprenant vraiment pas, cette fois-ci. Je ressemble à qui, enfin ?

- À qui ? je demande, perplexe, voire une peu sur les nerfs.

Chris se roule en boule dans mes couvertures, ce qui lui vaut un regard totalement désapprobateur de ma part, puis me sert un sourire.

- À Alex, sa copine. On dirait que tu essayes de t'habiller comme elle.

J'ouvre grand les yeux et la bouche, n'y croyant pas une seconde. Cette révélation me perturbe au plus haut point.

- C'est une blague, j'espère ?

Je me retourne une fois de plus vers mon miroir et, maintenant que j'ai son point de vue, je comprends un petit peu mieux où il veut en venir.
Ma petite robe bleue ressemble étrangement au genre que la copine de Sebastian portait la dernière fois que je l'ai vue. Pas la même couleur, pas la même forme, mais le même genre.
Putain, Chris a raison.

- Non mais, on est en automne, je vais mettre des bottines et une veste, ça passera crème, tenté-je, désespérée.

Mon frère secoue la tête, jugeant cette idée très mauvaise.

- La seule impression que tu donnes, c'est d'essayer de la copier. Je dis ça, je dis rien.

Je le regarde à travers le miroir et lui lance un regard plus que noir.

- Ouais, bah dis rien, râlé-je.

Sa remarque m'a retournée l'estomac. Heureusement qu'il m'a prévenu, je n'aurais pas supporté qu'il pense que j'essaye de copier sa pimbêche de copine.

Je souffle et jette un coup d'œil à ma montre ; il ne me reste plus que cinq minutes avant que Sebastian ne passe me chercher.
Eh merde.

Je secoue la tête et vire mon frère de ma chambre à grand coup de savate sur le cul. Il éclate de rire et sort rapidement, voyant que je ne rigolais vraiment pas.

- À plus, pétasse ! il me crie du bas de l'escalier.

Je lève les yeux au ciel et claque la porte de ma chambre avant de me tourner vers mon dressing. Je fouille désespérément à l'intérieur pendant au moins deux minutes, puis opte pour une tenue simple mais jolie.

Je saisis un col roulé marron et un pantalon noir, puis une paire de jolie chaussures. Je les enfile en quatrième vitesse et mets mes bottines compensées, qui j'espère, me feront paraître moins petite par rapport à Seb qui me dépasse d'au moins deux têtes. Je prends ma veste en cuir en cours de vol et descends les escaliers quatre à quatre après avoir entendu la sonnette retentir.