Sauve-moi [Sebastian Stan]

Chapitre XXX

- Oh mon dieu, tu dois être Harley ! s'exclame sa mère en nous ouvrant la porte.

Je lui sers un sourire le moins crispé possible et acquiesce gentiment, essayant de cacher mon stress.

- C'est bien moi.

Sa maman me prend dans ses bras et me sert fort contre elle pour me saluer chaleureusement.

- Je suis si contente de faire enfin ta connaissance, j'ai si souvent entendu parler de toi !

Je tourne les yeux vers Seb et lui gratifie d'un regard qui veut dire « ah ouais ? ». Mais il m'ignore royalement, par contre.
La femme me prend les mains et m'inspecte de haut en bas sans aucune retenue.
Je suis totalement mortifiée à l'idée qu'elle ne me trouve pas assez jolie, ou pas assez fine, ou pas assez tout...

- Il ne m'avait pas menti ; tu es splendide ! s'exclame-t-elle, le sourire aux lèvres.

Je souris, soulagée, et la remercie tant bien même que je suis un peu gênée.

- Maman, laisse-là tranquille tu vas l'effrayer, intervient le brun en posant une main sur ma hanche.

Elle rigole et se tourne complétement vers son fils pour venir le prendre dans ses bras.

- O, fiul meu ! déclare-t-elle en le serrant tout aussi fort contre elle.

Etant donné que je sais parler un peu roumain, je n'ai aucun mal à traduire ce qu'elle vient de dire.
Rien de plus simple qu'un « Oh, mon fils ! », rempli d'amour.
Seb sourit et lui rend son étreinte avant de se séparer d'elle.

- Te voilà désormais encore plus vieux qu'hier ! dit-elle en gloussant.

Je pouffe face à sa remarque; quel sacré personnage !

Mais au fond, je vois très bien que c'est une mère qui ne demande qu'a donner de l'amour, et qui donnerait sa vie pour son enfant.

- Rentrez, on vous attend tous !

Seb me fait un sourire rassurant suivi d'un petit clin d'œil discret, qui heureusement arrive à apaiser mes tensions.
Voir que sa mère n'est rien d'autre qu'une crème me rassure amplement, mais le reste de sa famille ne sera peut-être pas aussi clémente.
Enfin bref, au moins j'ai été validée par le membre le plus important de la famille, c'est déjà ça.
Et puis, il n'a pas de frères et sœurs, donc c'est tout bon pour moi.

La femme nous escorte jusqu'au grand jardin derrière la propriété. Tout est décoré dans tes tons orange festifs, avec des ballons et des nappes repassées à la perfection.

Sebastian rigole en voyant la décoration extérieure quelque peu extravagante.

- On dirait une fête d'anniversaire pour un gamin de huit ans, il me chuchote à l'oreille.

Je pouffe, trouvant qu'il a totalement raison.

- Ça va, tu as évité les serviettes en papier Cars, je rajoute.

Le brun rigole de bon cœur, me colle un baiser sur la joue, me prend la main et me dirige vers le jardin. Une fois le pied dehors, tous les regards se tournent vers nous.

Oh misère.

Fort heureusement pour moi, ce n'est pas réellement ma personne qu'on regarde, mais plutôt le roi du jour.

Une petite dizaine de personnes se tiennent debout dans l'herbe, pour la plupart avec un verre à la main. Tous sont très bien apprêtés et je commence à me demander si je n'aurais pas mieux fait de changer de robe au dernier moment...

Mais je n'ai pas le temps d'y songer plus longtemps que tous arrivent vers le brun et le saluent chaleureusement d'une poigne de main ou d'une bise sur chaque joue, comme en France.
Ils me saluent également, et fort heureusement d'ailleurs, mais ils ne peuvent pas s'empêcher de me regarder avec curiosité.

- Je vous présente Harley, ma copine, dit-il fièrement en posant sa main dans le creux de mon dos.

Quelques personnes émettent des petits cris de surprise.
Actuellement, j'ai envie de me terrer six pieds sous terre tellement cette situation me gêne. Je sens mes joues prendre feu et l'atmosphère lourde de l'été ne m'aide en rien à reprendre un souffle normal.

La plupart des invités me souhaitent finalement la bienvenue et me sourient, ce qui me laisse penser qu'ils ne vont peut-être pas me manger, au final.

Sebastian retourne son attention sur moi et me fait une rapide liste des personne présentes.
En tout, nous sommes neuf, alors ce n'est pas bien compliqué à retenir les prénoms.
Je me suis étonnée d'ailleurs que nous ne soyons pas plus, mais Seb m'avait informé de son départ précipité de la Roumanie lorsqu'il était jeune, alors il a sûrement dû perdre contact avec beaucoup de membres de sa famille.

Enfin bref, le brun me prend maintenant la main et m'amène vers un mini bar pour nous déshydrater un peu au vu de la chaleur de l'été. Il me sert un verre, m'embrasse délicatement et m'informe qu'il va faire un tour parmi les invités.
Je lui souris et acquiesce, même si au fond de moi je ne me sens pas du tout à ma place ici. Bien que sa famille soit plutôt accueillante, lorsqu'il s'éloigne un petit peu trop de moi je me sens perdre tous mes moyens, dans ce genre de situation en tout cas.

C'est donc un peu gênée, que je porte mon verre à mes lèvres pour m'occuper un peu.

- Je suis contente qu'il t'ai choisi, me fait une voix dans mon dos.

Je me retourne, surprise, mais finis par sourire en voyant sa maman devant moi. Mais malgré moi, je ne sais pas du tout quoi répondre à ça.
Mais fort heureusement, elle ne me laisse pas le temps de répondre quoi que ce soit qu'elle renchaine :

- Ça fait très longtemps qu'il me parle de toi, et j'avais hâte de te rencontrer ! Quand il m'a présenté son ex-copine, je ne l'aimais pas du tout, mais il avait l'air vraiment amoureux. Je l'ai prévenu qu'elle n'était pas fréquentable, mais il ne m'a pas écouté. Son comportement avait beaucoup changé, et j'étais vraiment inquiète, comme tout le monde. Mais depuis qu'il t'a rencontré, il rayonne de nouveau. En tout cas, je te remercie d'avoir ramené mon fils dans le droit chemin.

Je souris tendrement face à ce discours. Je vois très bien que sa mère porte un grand intérêt à sa vie personnelle et qu'elle l'aime plus que tout, ça me fait chaud au cœur de voir ça.
Cependant, je ne pense pas avoir autant d'effet sur lui qu'elle ne le prêtant. Je suis juste moi, c'est tout.

- Je n'ai rien fait, Madame, réponds-je. En tout cas, ce n'était pas intentionnel. Je suis heureuse avec Seb, et je veux qu'il le soit tout autant.

Sa mère me sourit, fière et satisfaite de ma réponse.
La maman, c'est dans la poche !

- Tu as l'air d'être une personne intelligente, Harley, et je suis vraiment contente que ce soit toi que mon fils a choisi. Cependant, si tu lui fais le moindre mal, je ne serais pas aussi gentille qu'aujourd'hui.

Sa menace n'était pas ici dans le but de me faire fuir, loin de là, mais simplement de me faire comprendre que je n'avais pas intérêt à faire de la merde.
Et j'en suis totalement consciente.
Je ne compte pas faire un pas de travers, de toute façon.

- Ça n'arrivera pas, je vous le promets, je réponds pour la rassurer.

Un grand sourire peint le visage de la vieille femme, et elle ouvre grand les bras.

- Aller viens là ! Bienvenue dans la famille !

Je rigole et lui rends son étreinte maternelle.

- Maintenant amuse-toi ! dit-elle en remplissant une nouvelle fois mon verre.

Je rigole de nouveau et acquiesce.

La musique résonne dans les haut-parleurs et de nombreux invités commencent à danser.

La fête ne fait que commencer !

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