Chapitre XXIII

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Après une dizaine de minutes, j'atteins enfin ma porte d'embarcation, tout ce chemin m'a paru tellement loin, alors que je n'ai parcouru que cent mètres...
Elle n'est pas encore ouverte, signe que j'ai encore un petit peu de temps devant moi avant de devoir grimper dans l'avion.

Je me sens mal, extrêmement mal.
Je viens clairement de lâcher une bombe énorme à son visage et le pauvre n'a même pas l'opportunité de comprendre et de répondre, étant donné que je me suis enfuie comme une lâche.

Je suis une lâche.

Je suis une personne horrible.

Je m'en veux.

Putain.

J'ai envie de faire machine arrière et d'effacer ce que je viens de lui dire, ce serait tellement plus simple.

J'ai envie de retourner sur mes pas, de le prendre dans mes bras et ne plus jamais le quitter.

Mais lui, serait-il de cet avis ?

Malheureusement, je n'aurais jamais l'opportunité d'avoir une réponse à ma question, étant donné que je ne le reverrai sûrement plus jamais, ou dans le cas contraire, des années seront passées depuis.

Je souffle et cherche les toilettes les plus proches pour occuper mes dernières minutes en Amérique. Encore une fois, je vais me passer un bon coup d'eau sur le visage, espérant ainsi me laver de mes péchés.
Quelle piètre personne que je fais. L'eau à le pouvoir de purifier, mais elle ne serait pas assez puissante pour purger erreur aussi grosse que celle-ci.

- Vous allez bien, mademoiselle ? me demande une voix derrière moi.

Je me retourne, un peu surprise, et remarque une jeune femme à ma droite.
Elle porte un tailleur parfaitement repassé et ses cheveux sont attachés en un chignon strict, contrastant bien avec mon apparence à moi, totalement négligée. Mais malgré son apparence sévère, le sourire qu'elle m'offre est réconfortant et gentil.

- Je... oui, oui merci, mens-je en me forçant à sourire et en essuyant une larme unique qui roule sur ma joue.

Elle me sourit en retour et secoue un peu la tête, semblant ne pas me croire. Et elle a raison de ne pas me croire, parce que je ne vais pas bien.

- Vous devriez lui pardonner, dit-elle soudainement.

J'ouvre grand les yeux, étonnée ; ai-je bien entendu ?

- Pardon ?

La femme s'appuie contre le battement de la porte, son sourire bienveillant toujours collé que son visage.

- Je vous ai vu, tout à l'heure à l'entrée de l'aéroport. Je suis désolée de paraitre si intrusive dans votre vie privée qui ne me regarde absolument pas, mais vous ne devriez pas prendre votre avion.

Je fronce les sourcils, et ne lui sers aucune réponse. Comment dois-je le prendre, sérieusement ?
Effectivement, c'est très intrusif.

- J'ai vu la lueur dans vos yeux. Vous vous aimez et vous vous attirez comme des aimants. Quand vous lui avait avoué vos sentiments, il était totalement déboussolé, mais il semblait partager votre amour. Écoutez, je ne vous connais absolument pas et encore moins cet homme alors je ne me permettrais jamais de vous juger, mais cet homme est amoureux de vous, Mademoiselle, cela ne fait aucun doute.

J'entrouvre la bouche, clouée sur place par ses paroles.
Mais comment une simple inconnue peut-elle ressentir tout cela, alors qu'elle ne nous connait ni l'un ni l'autre ?
Notre relation affecterait-elle les autres ?
On dirait une psychopathe, il n'y a pas d'autre mot.
Voyant mon mutisme, elle me sert un petit sourire tendre avant de reprendre :

Sauve-moi [Sebastian Stan]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant