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Noromi avait finalement dû dormir à bord de son voilier

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Noromi avait finalement dû dormir à bord de son voilier. L'accès au village était difficile de nuit, ça lui était sorti de la tête. Elle se leva donc aux aurores pour y aller. Elle voulait revoir cet endroit de ses propres yeux avant de repartir. Le journal mentionnait les mouvements de Vista. Si elle le retrouvait lui, elle pourrait lui demander où se trouvaient les autres. Notamment, Marco, Izou et Haruta.

Elle passa un bon moment à escalader les ruines de l'ancienne ville pour accéder à la forêt. Elle avait dû mal à croire que Père ait pu grandir ici dans la misère la plus totale. Il avait perdu toute sa famille et ses amis. Cet endroit lui avait tout pris et pourtant, il avait décidé de les aider. Il avait envoyé de l'argent encore et encore, jusqu'à ce que tous aient une vie décente.

Elle pesta un moment contre la forêt. Le chemin était long. Il n'était pas étonnant que tout le monde vive en paix : personne n'avait envie de se taper un chemin aussi chaotique pour trois denrées et même pas de trésor. Enfin, elle n'avait pas tellement le choix si elle voulait accéder au village et espérer libérer d'autres souvenirs.

Perdue dans l'emmêlement de ses souvenirs, elle mit un temps fou à trouver la cascade qui servait de porte d'entrée sur l'île. Ses souvenirs se mélangeaient, s'embrouillaient, ce qui compliquait bien les choses. Néanmoins, elle fut devant la cascade avant qu'une nouvelle nuit ne tombe.

Elle escalada la paroi, jusqu'à parvenir à l'entrée de la grotte que dissimulait la chute d'eau. La montagne était immense et l'humidité de la roche compliqua grandement son ascension. Elle ne se laissa pas abattre et parvint à son objectif. Une fois à l'intérieur de la grotte, elle poussa un long soupir de soulagement. Elle avança, le pas prudent, vers la sortie du passage.

Bientôt, elle fit face à une grande étendue verte, située au cœur de la montagne. Des sphinx volaient paresseusement, s'amusant parfois à pourchasser des oiseaux. Elle entendait les rires. Il n'y avait que quelques maisons, mais on ressentait de la joie. La population augmentait petit à petit, préservée et hors de danger, il n'y avait plus de morts inutiles. Dans quelques décennies, une vraie ville prendrait place ici. Elle espérait seulement que l'endroit garde son authenticité et préserverait l'habitat naturel des sphinx.

Elle descendit de son perchoir et se dirigea vers les premières maisons. Il devait bien y avoir un dirigeant ici.

Elle croisa les regards apeurés et curieux des villageois, ils s'enfuyaient tous quand elle tentait de s'en approcher. Ce n'était pas gagné. Elle comprenait leur méfiance. Après tout, elle avait de nombreuses cicatrices et avait tout l'air d'une combattante.

Une fois au centre du village, elle poussa un soupir. Résignée. Elle ramena une de ses courtes mèches noires derrière son oreille, une main sur la hanche, elle prit une inspiration. Il ne fallait pas qu'elle les effraie plus que c'était déjà le cas.

— Bonjour, je suis Noromi, articula-t-elle fortement. Je fais partie de l'équipage de Barbe Blanche.

« Faisait » rectifia-t-elle tristement en son fort intérieur.

Le regard du PhénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant