Aranagi Noromi faisait partie de l'équipage de l'homme le plus puissant du monde depuis plusieurs années désormais. Bientôt dix années, en fait. C'était énorme et peu à la fois. Elle avait eu l'occasion de visiter un grand nombre d'îles et il en res...
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Noromi s'installa à une table dans un coin. Le bar était presque vide, le calme y régnait. Une musique douce était diffusée en fond sonore. Elle se commanda rapidement à manger et une bonne bouteille qu'elle entama de suite.
Elle appréciait de faire partie d'un grand équipage et de toujours avoir quelqu'un auprès d'elle, mais de temps en temps, comme aujourd'hui, elle appréciait de rester seule.
Elle picora son assiette en relisant ses notes et corrigeant. Elle refaisait le tracé de certains de ses dessins pour plus de ressemblance. Il faudrait d'ailleurs qu'elle pense à rendre le livre qu'elle avait emprunté. Elle le ferait le lendemain.
Elle s'appliqua à reprendre ses notes sur les plantes toxiques qu'elle avait trouvées. Il y en avait cinq variétés sur cette île. C'était pas mal pour une île de cette dimension. Elle savait d'où venait la rumeur que les pirates qui se comportaient mal étaient soudainement pris de douleurs abdominales qui ressemblaient fortement à une intoxication alimentaire. Les petits malins glissaient du poison dans les plats des tavernes sous couvert d'un simple assaisonnement.
Elle ricana. C'était bien joué.
Elle prit quand même soin de tester que sa nourriture n'avait rien de ne pas trop recommandé pour son estomac. Sait-on jamais.
Elle se redressa brusquement en sentant une présence auprès d'elle. Elle était si concentrée qu'elle n'avait pas fait attention à ce qui l'entourait. Elle croisa le regard argenté du premier commandant et aussitôt elle eut l'impression de perdre tous ses moyens. Elle n'était absolument pas prête à lui faire face. Elle jeta un coup d'œil rapide à la salle. Evidemment, personne d'autre de l'équipage n'était présent. Elle était toute seule sur ce coup –là.
— Je peux m'installer avec toi, brisa-t-il le silence.
— Bien sûr commandant !
Elle décida de rester formel. Elle rassembla rapidement les affaires qu'elle avait éparpillées sur toute la table. Elle se sentait tendue et étrangement, elle ne sentait pas le phénix détendu.
Elle but lentement son verre pour se donner contenance. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien lui dire ? Ils n'allaient tout de même pas rester silencieux... Si ? Il était venu pour ne pas avoir l'air seul ? Ce n'était pas le genre de Marco, ça ne lui aurait fait ni chaud ni froid.
— Tu as pu répertorier toutes les plantes de l'île, questionna-t-il en désignant les carnets et le livre.
Ça, c'était une conversation facile. Elle pouvait y réussir sans bégayer ni se ridiculiser.
— Oui, je suis partie tôt ce matin et j'y ai passé ma journée, je n'ai pas vu le temps passer ! Ils ont des poisons vraiment intéressant pas étonnant qu'ils soient tranquilles avec les pirates : ça s'assaisonne assez facilement avec n'importe quel plat. J'ai pu établir les bases d'un antidote assez facilement au cas où.