Elle ouvrit difficilement les yeux. Elle se sentait vaseuse, affaiblie. Elle avait mal à peu près partout. Une atroce douleur la lançait dans la tête. Elle avait l'impression de s'être faite broyer. Et la douleur au crâne qui l'empêchait de réfléchir.
Autour d'elle tout était blanc. Bien trop blanc pour ses yeux éprouvés. Elle avait beau regarder tout autour d'elle, rien n'accrochait son regard pour lui donner un indice de là où elle se trouvait. Et la douleur qui lui vrillait la tête l'empêchait de se souvenir de ce qu'il s'était passé avant qu'elle n'arrive ici.
La nausée l'envahit. Elle referma les yeux et se rendormit.
Elle se réveilla plusieurs fois ainsi. Elle n'arrivait pas à penser à autre chose que la douleur qui lui vrillait le corps. Impossible de ressentir autre chose. Elle était comme bloquée que sur ce qu'elle voyait et ressentait au moment même. Il lui arrivait de se souvenir qu'elle avait déjà vu cette pièce et d'autre fois, elle semblait la redécouvrir totalement. Ses souvenirs étaient aléatoires. Et c'était terrifiant.
Après une bonne semaine à voguer entre conscience et inconscience, elle parvint à rester réveillée plus de cinq minutes. Un homme aux cheveux blancs, vêtu de blanc lui fit face, un sourire rassurant. Il avait du matériel médical avec lui, il s'agissait donc d'un médecin.
— Je suis le docteur Itsu, c'est moi qui me suis occupé de vous depuis votre arrivée.
— Combien de temps, articula-t-elle péniblement.
— Je dirai un bon mois.
Un bon mois. Qu'est-ce qu'elle faisait, il y a un bon mois pour se retrouver dans cet état ? Elle effleura sa tête, ses doigts entrant en contact avec les bandages qui l'entouraient.
— Vous vous souvenez de ce qu'il s'est passé ?
— Je... Non. Ça ne me revient pas.
— Ce n'est pas étonnant vu le coup que vous avez dû prendre sur la tête.
— Vous ne savez pas ce qu'il m'est arrivé ?
— Absolument pas. L'amiral Aokiji vous a déposé ici après vous avoir trouvée dérivant en mer. Lui non plus n'a pas su ce qu'il vous est arrivé. Il nous a dit que vous aviez certainement été enlevée par des pirates et retenue prisonnière jusqu'à réussir à vous enfuir où qu'ils aient décidé de se débarrasser de vous...
Enlevée par des pirates ? Ca ne lui parlait absolument pas... Il y avait certainement bien d'autres raisons de se retrouver seule en mer.
— Vous avez une sacrée blessure à la tête, votre cuisse à morflée, on dirait que vous vous êtes pris l'éclat d'une explosion.
Elle baissa la tête et observa sa jambe. Elle était recouverte de bandages. Elle observa l'oiseau cerné de fleurs sur son bras. Ça ne lui évoquait absolument rien. Elle le trouva simplement beau, mais aucun souvenir ne lui vint.
Le docteur Itsu lui apporta un petit miroir. Elle s'observa longuement. Son regard s'accrocha à l'inscription libre tatouée sur sa clavicule. Pourquoi avoir voulu marquer sur sa peau vouloir être libre ? Elle n'en savait rien. Les tatouages marquants son corps ne lui apportaient aucune aide. Impossible de les relier à quelque chose. Elle poussa un long soupir. Elle mit le miroir en face de son visage. Elle savait que c'était elle, son corps, mais impossible de relier un choix, une cicatrice à quelque chose de tangible. Elle grimaça en observant sa chevelure. Plusieurs mèches avaient brûlé dans l'explosion avec la peau de sa cuisse. Elle avait un côté plus court que l'autre et sa tignasse sentait le cramé.
Elle était étrangère à elle-même.
— Toujours rien ?
— Absolument rien. Je ne saurai pas vous dire mon prénom ou comment j'en suis arrivée là. Les tatouages ne sont que des dessins à mes yeux...
— Je vois. Amnésie totale donc. Voilà qui est contrariant. Ça peut vous revenir demain comme jamais.
Le médecin poussa un long soupir. Il ne pouvait pas soigner ce genre de chose. Les blessures physiques ça allait, mais ça... Il ne pouvait rien pour elle. La seule chose à prescrire, c'était le temps...
— J'imagine qu'on vous trouvera un logement et un travail au village, vous pourrez rester ici.
— Merci beaucoup, Docteur Itsu.
— Je demanderai à Madame Ara de venir demain. Elle est coiffeuse, précisa-t-il en faisant un geste éloquent vers ses cheveux.
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Les villageois décidèrent de la prénommer Mizuko. Elle adopta le prénom bien volontiers, n'arrivant toujours pas à se souvenir du sien. Elle s'était assez bien acclimatée à la vie tranquille de cette île. Elle faisait les livraisons de médicaments pour le docteur Itsu pour occuper ses journées. Elle aimait bien. Tout le monde était si gentil.
Le reste du temps, elle s'installait face à la mer et observait l'étendue bleue en se posant mille questions qui restaient toujours sans réponse. Elle sentait qu'elle aimait l'océan d'une manière spéciale et une partie d'elle avait bien envie de prendre un navire et de vivre au grès des courants. Mais pour aller où, faire quoi ? Elle n'était même pas certaine de pouvoir gérer un navire.
Non. Elle était mieux ici. En sécurité. Si un jour ses souvenirs décidaient de revenir, alors elle agirait en conséquence, mais pour le moment... Elle s'accommodait plutôt bien à la vie paisible de ce morceau de terre. Tout le monde était gentil avec elle et veillait à ce qu'elle aille bien.
Elle ne pouvait pas prendre le risque de perdre ça.
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Ce qui devait être l'affaire de quelques semaines, le temps qu'elle retrouve ses souvenirs, se trouva bientôt être le fait de plusieurs années. Elle refit sa vie dans le petit village qui l'avait sauvée. Elle en oublia l'idée de retrouver ses souvenirs. Si ça ne lui revenait pas, c'est qu'elle n'en avait pas besoin. C'était certainement mieux ainsi. Elle se sentait bien parmi ces gens, elle n'avait aucune envie de partir et aucune piste pour le faire malgré tout ce temps. Elle n'avait pas envie de perdre plus de temps à chercher, elle ne savait même pas quoi.
Non c'était vraiment mieux ainsi.
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@azelays m'a interdit de tuer Noromi, donc elle est vivante... *Boude* (<-Elle surveille que je fasse pas trop de faute et que je tue pas tout le monde)
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Le regard du Phénix
Fiksi PenggemarAranagi Noromi faisait partie de l'équipage de l'homme le plus puissant du monde depuis plusieurs années désormais. Bientôt dix années, en fait. C'était énorme et peu à la fois. Elle avait eu l'occasion de visiter un grand nombre d'îles et il en res...