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Noromi papillonna des yeux

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Noromi papillonna des yeux. Elle ne se sentait pas bien du tout. Elle avait la bouche pâteuse, l'impression de ne pas avoir ouvert les yeux depuis un bon mois et ses oreilles, qui bourdonnaient, étaient absolument insupportables.

Le pire était le feu qui semblait ravager chaque parcelle de son corps. Elle brûlait littéralement de l'intérieur. Sa peau la tirait à plusieurs endroits. Ses muscles semblaient engourdis comme si elle n'avait pas bougé depuis des semaines.

En un mot : l'un des pires réveils de sa vie.

Elle voulut exprimer son mécontentement d'un juron bien senti, mais ce n'est qu'un pitoyable gémissement qui sortit de sa bouche. Même ses cordes vocales ne savaient plus comment fonctionner. Qu'est-ce qu'elle avait encore foutu !

— Noromi ?!

Elle rouvrit les yeux qu'elle ne se souvenait même pas avoir fermé, pour faire face au Phénix. Marco était penché au-dessus d'elle et semblait la scruter. Dans d'autres circonstances, ça aurait été appréciable, mais là, avec son traite de corps !

Elle grogna.

— Surtout ne bouge pas, tout est normal, la rassura le commandant. Tu as été grièvement blessée, tu te souviens ?

Blessée ? Elle fronça les sourcils et chercha dans sa mémoire. Qu'est-ce qu'elle avait fait pour en arriver là. Elle se souvenait vaguement être partie en mission avec Izou. L'image du pirate de Kaido s'imposa dans son esprit. Évidemment, elle n'avait pas pu descendre cette raclure.

D'un geste de la main, elle indiqua qu'elle se souvenait plus ou moins.

Marco prit une serviette qu'il humidifia et le posa doucement sur ses lèvres pour l'hydrater. Il l'avait maintenue via des perfusions, sa bouche était desséchée. Lentement, il l'aida. Elle ne pouvait de toute manière pas bouger un seul muscle.

— Ça va prendre du temps, mais ça va aller mieux maintenant que tu es réveillée. Il faut que tu te reposes le plus possible.

Elle hocha la tête et se rendormit.

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Elle se réveilla ainsi plusieurs fois dans la semaine qui suivit. Il était rare qu'elle ouvre les yeux sur quelqu'un d'autre que Marco. Il ne semblait jamais quitter l'infirmerie de nuit comme de jour. Elle était heureuse de ses attentions, ça lui donnait l'impression de compter pour le commandant. Même s'il était évident qu'il faisait ça uniquement parce qu'elle était sa patiente et qu'elle avait fini dans un sale état.

Mais si juste le temps de sa convalescence, elle pouvait se sentir un minimum spéciale pour lui : elle prenait. Ça satisferait au moins son ego.

Tous les jours, il prenait le temps de lui expliquer l'évolution de son état de santé afin qu'elle se fasse une idée précise de l'ampleur des dégâts.

Ouais, elle avait fini en morceau.

Mais, les personnes qu'elle avait eu le temps de soigner allaient bien, alors ça valait mille fois le coup. Et Izou avait transformé son bourreau en passoire que demander de plus ?

Le seizième commandant et Haruta allaient lui passer l'engueulade de sa vie dès qu'elle serait sur pied. Ils ne la louperaient pas. Mais eh, elle n'avait désobéi à aucun ordre, donc ça allait. L'excuse était à peine passée auprès de Marco. Il s'était renfrogné et n'avait pas répondu. Elle n'avait pas réussi à déterminer pourquoi... Était-ce parce qu'il se retenait de l'engueuler de leur avoir fait peur ainsi ou parce qu'il jugeait qu'elle était la dernière des idiotes ?

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Deux semaines après son premier réveil, elle fut enfin autorisée à se lever. Et bon sang ! Elle avait hâte de pouvoir sortir et marcher. Même un tout petit peu. Heureusement qu'elle avait fini par avoir gain de cause et qu'entre trois siestes, on lui avait apporté des livres pour l'occuper. Elle serait certainement devenue folle autrement.

Mais quand Marco ordonnait de se reposer, il était difficile de lui faire entendre qu'il n'était pas toujours possible de dormir vingt-trois heures trente sur vingt-quatre.

Toujours est-il qu'elle avait hâte de revoir l'océan, de sentir le vent sur son visage. La seule chose qui lui déplaisait, c'était qu'elle ne serait plus jamais aussi proche de Marco. À part si, elle se blessait à nouveau aussi gravement, mais elle n'aurait pas toujours autant de chance alors autant évité.

Elle avait apprécié de pouvoir échanger avec le premier commandant sur à peu près tout et n'importe quoi. Surtout la médecine qui restait leur principal centre d'intérêt en commun. Ça allait vraiment lui manquer. Ce rapprochement inopiné avait ranimé le brasier des sentiments qu'elle avait pour lui. Elle ne pouvait évidemment pas l'ignorer en ayant l'objet de ses désirs sous ses yeux. Le phénix n'avait pas laissé sous-entendre que ça pourrait être réciproque. Aucune parole à double sens, aucun sous-entendu, à peine quelques sourires complices.

Rien de concret.

Elle comprenait. Elle n'était qu'un membre de l'équipage. Une idiote qui s'était jetée dans le tas sans réfléchir. Elle était insignifiante pour lui...

— Tu veux sortir quelques minutes, rompit-il le silence. Pas plus de cinq.

Un sourire éclatant apparut sur les lèvres de la doctoresse. Évidemment, qu'elle voulait sortir d'ici !

— Je t'accompagne. Prends appui sur moi, il ne faut pas que tu forces trop.

— Promis, je fais attention !

Elle saisit la main qu'il lui tendit et se releva alors qu'il faisait attention à ce qu'elle ne tombe pas. Elle baissa la tête en sentant ses oreilles chauffer. Elle était sérieusement en train de rougir comme une gamine de quinze ans énamourée.

Elle croisa mentalement les doigts pour qu'il ne se rende compte de rien et profita de la chaleur de sa main dans la sienne. Certainement, pour la première et dernière fois.

— Tu me dis si tu souffres trop, je te porterai à l'intérieur.

Bon sang, elle mourait d'envie de jouer les princesses en détresse juste pour qu'il la prenne dans ses bras. Elle était certaine qu'il devait s'agir de la meilleure place au monde.

Il fallait vraiment qu'elle arrête d'y penser maintenant !

Elle essaya de focaliser ses pensées sur le fait de marcher sans se blesser bêtement. Plusieurs de ses frères la saluèrent et lui demandèrent comment elle allait. C'était ça qui était bien avec cet équipage, cette famille, ils avaient beau ne pas pouvoir tous se côtoyer : tout le monde savait qui était blessé et s'en inquiétait.

Enfin, elle réussit à mettre un pied dehors. L'odeur de l'océan la frappa. Elle inspira à plein poumons. Ça lui avait vraiment manqué. Aidé du phénix, elle alla s'accouder à bastingage. Elle savoura autant la vue de l'océan que la main du premier commandant posée au creux de ses reins.

Elle ne voulait plus jamais bouger d'ici. 

 

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Le regard du PhénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant